La Communauté de Développement de l’Afrique australe (SADC) a de nouveau placé sa confiance en la ministre sud-africaine de l’Intérieur, Mme Nkosazana Dlamini-Zuma en tant que candidate pour le poste de président de la Commission de l’Union africaine (CUA), malgré le retrait forcé de cette dernière de la course pour cette élection après les cuisantes défaites qu’elle a essuyées au cours des trois tours du scrutin lors du 18-ème Sommet des Chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union africaine tenue les 29 et 30 janvier dernier à Addis-Abeba.
La confirmation de la candidate sud-africaine a eu lieu lors de la réunion extraordinaire du Comité Interétatique de la Diplomatie, Politique, Défense et Sécurité relevant de la SADC, tenue les 11 et 12 février 2012 au Cap en Afrique du Sud.
Lors de cette réunion, l'Angola, qui assure la présidence tournante de la SADC, a été désignée pour représenter la région à la réunion du Comité ad hoc des huit chefs d'Etat africains chargé de définir les modalités de l’élection du président de la Commission, prévue en mars prochain au Bénin.
Le ministre angolais des affaires étrangères, Georges Chikoti, a, par voie de communiqué, déclaré que la région de l’Afrique australe n’a jamais eu l’occasion de présider aux destinées de la Commission de l’Union africaine (CUA).
« Tous les membres de la SADC feront campagne sur la base d'arguments solides pour la nomination de Mme Dlamini-Zuma. La SADC n'a pas été bien organisée avant l'élection en janvier et a commencé sa campagne tardivement », a-t-il souligné.
« Avec le report de l'élection, la SADC va cravacher dur pour assurer le succès de Mme Dlamini-Zuma », a fait savoir M. Chikoti.
Contrairement à ce qu'avance M. Chikoti que la SADC n'a pas eu l'opportunité d’assurer la présidence de la CUA, il importe de préciser que le Tanzanien, Dr Salim Ahmed Salim, qui, par coïncidence, était le Secrétaire général de l'Organisation de l'Unité africaine (OUA) resté le plus longtemps à la tête de cette instance, est originaire de la SADC.
Aux yeux de plusieurs observateurs, cette bruyante cacophonie de M. Chikoti a été vue comme une tentative délibérée de l'Afrique du Sud pour fomenter des crises où il n’y en a pas. A rappeler que Dr. Salim, 8ème Secrétaire général de l’OUA, ancêtre de l’Union africaine, et ressortissant d'un Etat membre fondateur de la SADC. Il avait servi pendant trois mandats consécutifs (De septembre 1989 à septembre 2001), en tant que Secrétaire général de l’organisation panafricaine.
Au demeurant, l'impasse survenue dans la désignation du nouveau président de la Commission de l'UA, à cause du comportement triste de l’Afrique du Sud et des Etats membres de la SADC, a créé un précédent dans l'évolution de l'organisation et inffligé un sérieux revers pour l’Afrique. Témoignage des divisions profondes qui caractérisent les pays africains et leurs difficultés à créer une cohésion autour des questions cruciales, cette impasse accentue les clivages et ouvre d'autres fractures préjudiciables à la quête d'unité et d'intégration régionale.
La célébration du blocage électoral par les membres de la délégation sud-africaine et les délégués de la SADC dans le hall de la salle des séances plénières du nouveau siège de l’UA, a été suivie avec surprise et indignation par ceux qui étaient présents dans le même hall et considérée comme une tentative de destruction de l’organisation panafricaine de la part d’un pays qui cherche à tout prix à diriger la Commission.
A sa sortie de la salle au terme de ce scrutin à vote secret, la ministre sud-africaine a été portée en triomphe par ses sympathisants pour célébrer une soi-disant victoire de la diplomatie sud-africaine.
Si la SADC a eu droit à 12 ans à la tête de la CUA, pourquoi cette même SADC tente d'imposer un seul mandat au président actuel de la CUA? La SADC devrait garder à l'esprit que la nouvelle règle du mandat unique pour les élus de la Commission de l'UA, tel que proposé par l'Afrique du Sud, serait applicable à toutes les sous-régions du Continent, y compris la SADC.
Certes, les cinq sous-régions du Continent doivent être traitées de manière égale.
Par conséquent, l’Afrique centrale, qui a présenté la candidature du Gabonais, Dr. Jean Ping, doit également bénéficier d’un second mandat comme prévu par les règles de l'UA.
Il est un fait que la seule sous-région qui n’a pas encore eu l’opportunité d’assurer la présidence de l’organisation continentale depuis sa fondation il y a environ 50 ans est celle de l'Afrique du Nord.
Il est bon de rappeler qu’un pays de cette sous-région, la Tunisie, l’ancienne « Afriquia » a donné son nom à notre continent. Par conséquent, si une des sous-régions devrait revendiquer son tour à la présidence de la CUA, c’est bien évidemment celle d’Afrique du Nord, dont les pays sont membres fondateurs de l'OUA, et contribuent actuellement pour près de 50% du budget de l'Organisation.
Bien que le président sud-africain, Jacob Zuma, ait tenté de fonder son argument en faveur de la candidature de Mme Zuma sur la fracture anglophone/ francophone, il est clair que de nombreux pays, aussi bien francophones ou anglophones, soutiennent l'idée d'un second mandat pour Dr Ping.
De nombreux pays anglophones soutiennent la candidature du candidat Ping. Il s’agit, entre autres, du Nigeria, du Ghana, de l’Egypte, du Kenya et de l'Ethiopie, pays du siège.
Leur soutien ne se fonde pas sur des considérations personnelles, mais c'est une question de principe et de loyauté envers le titulaire du poste de président, qui a beaucoup fait pour l'organisation, y compris la supervision et le suivi de l’édification du nouveau siège de l’UA, offert à titre de don par le gouvernement chinois.
En outre, le soutien apporté au Dr. Ping est considéré comme un signe de reconnaissance à son pays d'origine, le Gabon, et de sa sous-région, l'Afrique centrale, qui devraient être traités sur le même pied d’égalité que les autres sous-régions du Continent.
Dans ce contexte, il est à noter que toutes les autres organisations régionales et internationales, y compris l'ONU, accordent à leurs chefs exécutifs la possibilité de briguer un second mandat, afin de leur permettre de consolider les acquis et les réalisations accomplies durant leur premier mandat.
Il en est de même pour de nombreux Chefs d’Etat à travers le monde, y compris M. Jacob Zuma, qui a déjà entamé sa campagne électorale pour briguer un second mandat à la tête de la République d’Afrique du Sud.
Le système de rotation entre les sous-régions après deux mandats a été fondé sur des règles bien établies qui assurent une représentation égale et une répartition équilibrée du pouvoir entre les cinq sous-régions d'Afrique.
En poussant avec insistance la candidature de son ex-épouse et mère de ses enfants, Mme Dlamini-Zuma, le président sud-africain a transformé la question de l’élection en un feuilleton familial, qui risque de créer un mauvais précédent pour les prochaines élections de la CUA.
L’Afrique du Sud, membre du Groupement Economique BRICS aux côtés du Brésil, de la Russie, de l’Inde et de la Chine, considérés comme les grandes puissances émergentes d'aujourd'hui, et les géants de demain, a, par la présentation de la candidature de Mme Dlamini-Zuma, violé l'accord coutumier « Gentelman’s agreement » convenu par les dirigeants de l'Union et en vertu duquel les cinq grands pays africains de par leur contribution ne devraient pas présenter de candidat pour le poste de président de la Commission de l’Union africaine.
Ces cinq grands pays, à savoir le Nigeria, l'Afrique du Sud, la Libye, l'Algérie et l'Egypte, sont les cinq principaux bailleurs de fonds de la Commission. L'Ethiopie, pays du siège et capitale du continent, devrait ainsi faire partie de ce groupe.
L'accord était de s'assurer que les petits pays, qui ont été généralement dominés au niveau des Communautés Economiques Régionales (CER), ne soient pas aussi mis sous le joug des grandes nations au sein des organisations régionales ou continentales.
Pour beaucoup d’observateurs, les efforts que déploie Zuma pour placer son ex-épouse à la tête de la Commission de l’UA sont destinés à dissimuler les multiples échecs diplomatiques de l’Afrique du Sud en Libye et en Côte d'Ivoire, alors que d'autres disent que Mme Dlamini-Zuma devient une menace sérieuse pour son ex-mari et peut même gagner l’élection présidentielle si elle demeure engagée dans la scène politique de son pays.
La capacité du Comité ad-hoc, composé des représentants des cinq régions du continent, ainsi que des Présidents gabonais, Ali Bongo, sud-africain, Jacob Zuma et béninois, Boni Yayi, Président en exercice de l'UA, à résoudre les problèmes liés au processus électoral permettrait de relever les espoirs des Africains qui croient que l’impasse électorale a enfoncé la Commission dans le coma.
Un échec de ce Comité d’agir dans le bon sens et en temps opportun, enverra un mauvais signal et risque de freiner les efforts de développement de l'Afrique notamment dans les domaines économique et commercial avec l’impératif de booster le volume des échanges intra-africains, thème central du dernier Sommet de l’UA.
Si aucune solution concrète n'est proposée par ledit Comité, M. Ping et son vice-président, le kenyan Erastus Mwencha, ainsi que les huit commissaires de l'UA finiront par avoir une autre extension de six mois lors du 19-ème Sommet de l’UA prévu en juin prochain au Malawi. Ceci dit que l'Organisation continentale resterait otage de cet imbroglio électoral pendant longtemps. L’Afrique du Sud et la SADC doivent bien comprendre et reconnaître l’ampleur des dommages qu'ils font subir à une institution qui a tant fait pour contribuer à leur libération du joug colonial.
Alexander Ojo est un analyste politique basé à Nairobi (Kenya)
La confirmation de la candidate sud-africaine a eu lieu lors de la réunion extraordinaire du Comité Interétatique de la Diplomatie, Politique, Défense et Sécurité relevant de la SADC, tenue les 11 et 12 février 2012 au Cap en Afrique du Sud.
Lors de cette réunion, l'Angola, qui assure la présidence tournante de la SADC, a été désignée pour représenter la région à la réunion du Comité ad hoc des huit chefs d'Etat africains chargé de définir les modalités de l’élection du président de la Commission, prévue en mars prochain au Bénin.
Le ministre angolais des affaires étrangères, Georges Chikoti, a, par voie de communiqué, déclaré que la région de l’Afrique australe n’a jamais eu l’occasion de présider aux destinées de la Commission de l’Union africaine (CUA).
« Tous les membres de la SADC feront campagne sur la base d'arguments solides pour la nomination de Mme Dlamini-Zuma. La SADC n'a pas été bien organisée avant l'élection en janvier et a commencé sa campagne tardivement », a-t-il souligné.
« Avec le report de l'élection, la SADC va cravacher dur pour assurer le succès de Mme Dlamini-Zuma », a fait savoir M. Chikoti.
Contrairement à ce qu'avance M. Chikoti que la SADC n'a pas eu l'opportunité d’assurer la présidence de la CUA, il importe de préciser que le Tanzanien, Dr Salim Ahmed Salim, qui, par coïncidence, était le Secrétaire général de l'Organisation de l'Unité africaine (OUA) resté le plus longtemps à la tête de cette instance, est originaire de la SADC.
Aux yeux de plusieurs observateurs, cette bruyante cacophonie de M. Chikoti a été vue comme une tentative délibérée de l'Afrique du Sud pour fomenter des crises où il n’y en a pas. A rappeler que Dr. Salim, 8ème Secrétaire général de l’OUA, ancêtre de l’Union africaine, et ressortissant d'un Etat membre fondateur de la SADC. Il avait servi pendant trois mandats consécutifs (De septembre 1989 à septembre 2001), en tant que Secrétaire général de l’organisation panafricaine.
Au demeurant, l'impasse survenue dans la désignation du nouveau président de la Commission de l'UA, à cause du comportement triste de l’Afrique du Sud et des Etats membres de la SADC, a créé un précédent dans l'évolution de l'organisation et inffligé un sérieux revers pour l’Afrique. Témoignage des divisions profondes qui caractérisent les pays africains et leurs difficultés à créer une cohésion autour des questions cruciales, cette impasse accentue les clivages et ouvre d'autres fractures préjudiciables à la quête d'unité et d'intégration régionale.
La célébration du blocage électoral par les membres de la délégation sud-africaine et les délégués de la SADC dans le hall de la salle des séances plénières du nouveau siège de l’UA, a été suivie avec surprise et indignation par ceux qui étaient présents dans le même hall et considérée comme une tentative de destruction de l’organisation panafricaine de la part d’un pays qui cherche à tout prix à diriger la Commission.
A sa sortie de la salle au terme de ce scrutin à vote secret, la ministre sud-africaine a été portée en triomphe par ses sympathisants pour célébrer une soi-disant victoire de la diplomatie sud-africaine.
Si la SADC a eu droit à 12 ans à la tête de la CUA, pourquoi cette même SADC tente d'imposer un seul mandat au président actuel de la CUA? La SADC devrait garder à l'esprit que la nouvelle règle du mandat unique pour les élus de la Commission de l'UA, tel que proposé par l'Afrique du Sud, serait applicable à toutes les sous-régions du Continent, y compris la SADC.
Certes, les cinq sous-régions du Continent doivent être traitées de manière égale.
Par conséquent, l’Afrique centrale, qui a présenté la candidature du Gabonais, Dr. Jean Ping, doit également bénéficier d’un second mandat comme prévu par les règles de l'UA.
Il est un fait que la seule sous-région qui n’a pas encore eu l’opportunité d’assurer la présidence de l’organisation continentale depuis sa fondation il y a environ 50 ans est celle de l'Afrique du Nord.
Il est bon de rappeler qu’un pays de cette sous-région, la Tunisie, l’ancienne « Afriquia » a donné son nom à notre continent. Par conséquent, si une des sous-régions devrait revendiquer son tour à la présidence de la CUA, c’est bien évidemment celle d’Afrique du Nord, dont les pays sont membres fondateurs de l'OUA, et contribuent actuellement pour près de 50% du budget de l'Organisation.
Bien que le président sud-africain, Jacob Zuma, ait tenté de fonder son argument en faveur de la candidature de Mme Zuma sur la fracture anglophone/ francophone, il est clair que de nombreux pays, aussi bien francophones ou anglophones, soutiennent l'idée d'un second mandat pour Dr Ping.
De nombreux pays anglophones soutiennent la candidature du candidat Ping. Il s’agit, entre autres, du Nigeria, du Ghana, de l’Egypte, du Kenya et de l'Ethiopie, pays du siège.
Leur soutien ne se fonde pas sur des considérations personnelles, mais c'est une question de principe et de loyauté envers le titulaire du poste de président, qui a beaucoup fait pour l'organisation, y compris la supervision et le suivi de l’édification du nouveau siège de l’UA, offert à titre de don par le gouvernement chinois.
En outre, le soutien apporté au Dr. Ping est considéré comme un signe de reconnaissance à son pays d'origine, le Gabon, et de sa sous-région, l'Afrique centrale, qui devraient être traités sur le même pied d’égalité que les autres sous-régions du Continent.
Dans ce contexte, il est à noter que toutes les autres organisations régionales et internationales, y compris l'ONU, accordent à leurs chefs exécutifs la possibilité de briguer un second mandat, afin de leur permettre de consolider les acquis et les réalisations accomplies durant leur premier mandat.
Il en est de même pour de nombreux Chefs d’Etat à travers le monde, y compris M. Jacob Zuma, qui a déjà entamé sa campagne électorale pour briguer un second mandat à la tête de la République d’Afrique du Sud.
Le système de rotation entre les sous-régions après deux mandats a été fondé sur des règles bien établies qui assurent une représentation égale et une répartition équilibrée du pouvoir entre les cinq sous-régions d'Afrique.
En poussant avec insistance la candidature de son ex-épouse et mère de ses enfants, Mme Dlamini-Zuma, le président sud-africain a transformé la question de l’élection en un feuilleton familial, qui risque de créer un mauvais précédent pour les prochaines élections de la CUA.
L’Afrique du Sud, membre du Groupement Economique BRICS aux côtés du Brésil, de la Russie, de l’Inde et de la Chine, considérés comme les grandes puissances émergentes d'aujourd'hui, et les géants de demain, a, par la présentation de la candidature de Mme Dlamini-Zuma, violé l'accord coutumier « Gentelman’s agreement » convenu par les dirigeants de l'Union et en vertu duquel les cinq grands pays africains de par leur contribution ne devraient pas présenter de candidat pour le poste de président de la Commission de l’Union africaine.
Ces cinq grands pays, à savoir le Nigeria, l'Afrique du Sud, la Libye, l'Algérie et l'Egypte, sont les cinq principaux bailleurs de fonds de la Commission. L'Ethiopie, pays du siège et capitale du continent, devrait ainsi faire partie de ce groupe.
L'accord était de s'assurer que les petits pays, qui ont été généralement dominés au niveau des Communautés Economiques Régionales (CER), ne soient pas aussi mis sous le joug des grandes nations au sein des organisations régionales ou continentales.
Pour beaucoup d’observateurs, les efforts que déploie Zuma pour placer son ex-épouse à la tête de la Commission de l’UA sont destinés à dissimuler les multiples échecs diplomatiques de l’Afrique du Sud en Libye et en Côte d'Ivoire, alors que d'autres disent que Mme Dlamini-Zuma devient une menace sérieuse pour son ex-mari et peut même gagner l’élection présidentielle si elle demeure engagée dans la scène politique de son pays.
La capacité du Comité ad-hoc, composé des représentants des cinq régions du continent, ainsi que des Présidents gabonais, Ali Bongo, sud-africain, Jacob Zuma et béninois, Boni Yayi, Président en exercice de l'UA, à résoudre les problèmes liés au processus électoral permettrait de relever les espoirs des Africains qui croient que l’impasse électorale a enfoncé la Commission dans le coma.
Un échec de ce Comité d’agir dans le bon sens et en temps opportun, enverra un mauvais signal et risque de freiner les efforts de développement de l'Afrique notamment dans les domaines économique et commercial avec l’impératif de booster le volume des échanges intra-africains, thème central du dernier Sommet de l’UA.
Si aucune solution concrète n'est proposée par ledit Comité, M. Ping et son vice-président, le kenyan Erastus Mwencha, ainsi que les huit commissaires de l'UA finiront par avoir une autre extension de six mois lors du 19-ème Sommet de l’UA prévu en juin prochain au Malawi. Ceci dit que l'Organisation continentale resterait otage de cet imbroglio électoral pendant longtemps. L’Afrique du Sud et la SADC doivent bien comprendre et reconnaître l’ampleur des dommages qu'ils font subir à une institution qui a tant fait pour contribuer à leur libération du joug colonial.
Alexander Ojo est un analyste politique basé à Nairobi (Kenya)