Le jeu des alliances pour le deuxième tour du scrutin présidentiel au Sénégal commence à se dessiner même si une grande partie des résultats n’est pas encore connue.
Les jeux ne sont pas totalement faits, mais il est clair que le candidat Abdoulaye Wade malgré sa nette avance sur ses 13 opposants du 26 février dernier n’aura pas la majorité absolue (50% +1 voix) pour passer au premier tour. Le second tour qui se dessine, mettra aux prises le 18 mars prochain, les candidats Abdoulaye Wade et Macky Sall (un peu plus de 32,17% et 25,24%). Dans ce duel entre le maître (Wade) et l’élève (Sall), le jeu des alliances sera déterminant. Si ce n’est déjà joué. Selon des observateurs de la scène politique sénégalaise contactés, hier, à Dakar, Macky Sall l’emportera simplement parce que le jeu des alliances (naturelles et légitimes) s’est fait bien avant le 28 février 2012. Et, le téléphone a commencé à sonner. Hier, la coalition Luy Jut Jotna du candidat Cheikh Tidiane Gadio par la voix de son porte-parole a annoncé qu’elle va soutenir Macky Sall au second tour. ‘’Nous allons accompagner le président Macky Sall pour mettre fin au règne d’Abdoulaye Wade et pour qu’il soit mis un terme à l’affaissement des institutions’’, a indiqué Jean-Louis Corréa, dans un entretien à la radio privée RFM. Pour le Dakarois lambda, il sera difficile que Moustapha Niass soutienne une fois encore Wade après que celui-ci l’a berné, trahi et humilié entre 2000 et 2001, alors qu’il lui avait tendu la perche à laquelle Gorgui s’était agrippé pour entrer au palais. Sera-t-il encore un faiseur de roi pour Me Wade? L’avenir nous le dira. Abdoulaye Wade n’est pas sûr de pouvoir compter sur Ousmane Tanor Dieng tant il est vrai pour beaucoup de Dakarois que tout sépare les deux hommes: orientations et sensibilités idéologiques, la tradition et les us et coutumes de la politique sénégalaise (PS-PDS). Ibrahima Fall, qui pourrait être très utile dans un gouvernement de réconciliation nationale, de restauration des valeurs de la République, de la consolidation de la démocratie et de la réhabilitation des institutions, par philosophie et par principe, ne peut pas s’accommoder avec Wade. Selon nos interlocuteurs, seul Idrissa Seck pourrait faire un jeu de yoyo politique (pour parler comme le journaliste et politologue Yoro Dia), en soutenant Wade au second tour. «Si Idy ne veut pas que les Sénégalais voient en lui, la personnification de la tortuosité en politique dont il a toujours reproché et considéré Djibo Kâ, en raison de sa volte-face entre les deux tours en 2000, alors, il doit soutenir et appeler à soutenir Macky Sall lors du second tour», préconise-t-on. Mais Abdoulaye Wade, en fin politicien ne s’avoue pas vaincu. Lundi déjà en conférence de presse, le président sortant a annoncé son intention de faire la cour à tous ceux qui peuvent le supporter à rester au palais. «Nous allons, a-t-il dit, explorer toutes les possibilités d’entente avec d’autres forces politiques». Sans vouloir tirer de conclusions hâtives, on peut écrire qu’Abdoulaye Wade serait battu à plate couture au second tour. Mais en empruntant cette réflexion au confrère de La Tribune, une publication sénégalaise, on peut être prudent. «En politique, sous les “tristes tropiques”, ce qui se dit en haut peut ne pas être en conformité avec ce qui se fait en bas. Macky doit donc avoir le triomphe modeste et enclencher des opérations de séduction pour éviter les désillusions… », prévient-on.
Bakayoko Youssouf, envoyé spécial à Dakar
Les jeux ne sont pas totalement faits, mais il est clair que le candidat Abdoulaye Wade malgré sa nette avance sur ses 13 opposants du 26 février dernier n’aura pas la majorité absolue (50% +1 voix) pour passer au premier tour. Le second tour qui se dessine, mettra aux prises le 18 mars prochain, les candidats Abdoulaye Wade et Macky Sall (un peu plus de 32,17% et 25,24%). Dans ce duel entre le maître (Wade) et l’élève (Sall), le jeu des alliances sera déterminant. Si ce n’est déjà joué. Selon des observateurs de la scène politique sénégalaise contactés, hier, à Dakar, Macky Sall l’emportera simplement parce que le jeu des alliances (naturelles et légitimes) s’est fait bien avant le 28 février 2012. Et, le téléphone a commencé à sonner. Hier, la coalition Luy Jut Jotna du candidat Cheikh Tidiane Gadio par la voix de son porte-parole a annoncé qu’elle va soutenir Macky Sall au second tour. ‘’Nous allons accompagner le président Macky Sall pour mettre fin au règne d’Abdoulaye Wade et pour qu’il soit mis un terme à l’affaissement des institutions’’, a indiqué Jean-Louis Corréa, dans un entretien à la radio privée RFM. Pour le Dakarois lambda, il sera difficile que Moustapha Niass soutienne une fois encore Wade après que celui-ci l’a berné, trahi et humilié entre 2000 et 2001, alors qu’il lui avait tendu la perche à laquelle Gorgui s’était agrippé pour entrer au palais. Sera-t-il encore un faiseur de roi pour Me Wade? L’avenir nous le dira. Abdoulaye Wade n’est pas sûr de pouvoir compter sur Ousmane Tanor Dieng tant il est vrai pour beaucoup de Dakarois que tout sépare les deux hommes: orientations et sensibilités idéologiques, la tradition et les us et coutumes de la politique sénégalaise (PS-PDS). Ibrahima Fall, qui pourrait être très utile dans un gouvernement de réconciliation nationale, de restauration des valeurs de la République, de la consolidation de la démocratie et de la réhabilitation des institutions, par philosophie et par principe, ne peut pas s’accommoder avec Wade. Selon nos interlocuteurs, seul Idrissa Seck pourrait faire un jeu de yoyo politique (pour parler comme le journaliste et politologue Yoro Dia), en soutenant Wade au second tour. «Si Idy ne veut pas que les Sénégalais voient en lui, la personnification de la tortuosité en politique dont il a toujours reproché et considéré Djibo Kâ, en raison de sa volte-face entre les deux tours en 2000, alors, il doit soutenir et appeler à soutenir Macky Sall lors du second tour», préconise-t-on. Mais Abdoulaye Wade, en fin politicien ne s’avoue pas vaincu. Lundi déjà en conférence de presse, le président sortant a annoncé son intention de faire la cour à tous ceux qui peuvent le supporter à rester au palais. «Nous allons, a-t-il dit, explorer toutes les possibilités d’entente avec d’autres forces politiques». Sans vouloir tirer de conclusions hâtives, on peut écrire qu’Abdoulaye Wade serait battu à plate couture au second tour. Mais en empruntant cette réflexion au confrère de La Tribune, une publication sénégalaise, on peut être prudent. «En politique, sous les “tristes tropiques”, ce qui se dit en haut peut ne pas être en conformité avec ce qui se fait en bas. Macky doit donc avoir le triomphe modeste et enclencher des opérations de séduction pour éviter les désillusions… », prévient-on.
Bakayoko Youssouf, envoyé spécial à Dakar