«Certes nous ne maitrisons pas le mécanisme de fixation du prix, mais nous avions
souhaité au moins 500 Fcfa pour le début de cette campagne. On nous dit qu’au regard du coût sur le marché international, le prix de départ à 310 F.cfa est une bonne opportunité pour nous. Nous espérons atteindre au moins 700 Fcfa au terme de cette campagne avec l’effet de la concurrence». Ces propos sont d’un producteur d’anacarde rencontré devant un magasin à Bondoukou. Cette joie en demi teinte est également partagée par d’autres producteurs de la région du Gontougo (ex-Zanzan). Au nombre de ceux-ci, Peter Bini Yao, président de la mutuelle Agricole du Zanzan (Mutaza) interrogé juste à l’annonce du prix planché bord champ de la noix de cajou pour la présente campagne. Tout en regrettant la
non-prise en compte de la ristourne de 50 Fcfa qui doit leur être versée par les
exportateurs et auquel, ils n’ont jamais eu accès, Peter Bini nous apprend : «Cette
ristourne devait nous aider à couvrir de nombreuses charges surtout notre
assurance-maladie universelle qui constitue une priorité pour les producteurs que
nous sommes». Mais cet espoir suscité est de courte durée avec les difficultés qui
pointent déjà à l’horizon. Jusqu’à ce jour, aucun mouvement d’achat n’est
perceptible sur le terrain et les raisons avancées sont inquiétantes. Le prix planché
de 310 Fcfa le kilogramme annoncé en grande pompe est loin d’être appliqué sur le
terrain. «Nous ne sommes pas concernés par ce prix. Ce n’est qu’un prix indicatif.
La réalité, c’est sur le terrain. On ne peut acheter au plus qu’à 225 Fcfa le
kilogramme. En prenant en compte la charge fixe à l’achat jusqu’à la livraison au
port d’Abidjan qui est de 75 Fcfa, cela revient à 300 Fcfa. Une marge dont
bénéficie l’auteur est, de 5 Fcfa est le bénéfice qui revient à l’acheteur. Voilà
pourquoi on leur demande de livrer au port d’Abidjan au prix de 305 Fcfa le
kilogramme». Nous confie une source. Mais de source concordante, ce n’est qu’une
diversion. Dans un tel contexte, les producteurs sont tentés de prendre malgré eux,
le chemin du Ghana comme toujours où les prix du kg aux producteurs sont
intéressants. Rappelons qu’en 2011, le voisin de l’Est n’a produit que 25.000 tonnes
de noix de cajou et transformées 16.000 tonnes de cette production et exporté
125.000 tonnes de noix de cajou bruts. Quand la Côte d’Ivoire n’exportait que
276.000 tonnes pour une prévision de 380.000 tonnes attendues. Soit une perte de
104.000 tonnes qui ont traversé la frontière. Cette fuite des produits d’exportation
comme la noix de cajou pourrait empirer encore cette année, si rien n’est fait.
Durant notre randonnée sur le terrain, il nous été donné de constater que des
coopératives agricoles et quelques acheteurs privés qui livrent leurs produits au
port d’Abidjan jusqu'à ce jour, n’ont pas reçu de financement et de sacs jutes de la
part de leurs partenaires que sont les exportateurs et les industriels. Précision de
taille, la majorité des sociétés agréées en Côte d’Ivoire opèrent également au Ghana.
Pascal Assibondry, correspondant Régional
souhaité au moins 500 Fcfa pour le début de cette campagne. On nous dit qu’au regard du coût sur le marché international, le prix de départ à 310 F.cfa est une bonne opportunité pour nous. Nous espérons atteindre au moins 700 Fcfa au terme de cette campagne avec l’effet de la concurrence». Ces propos sont d’un producteur d’anacarde rencontré devant un magasin à Bondoukou. Cette joie en demi teinte est également partagée par d’autres producteurs de la région du Gontougo (ex-Zanzan). Au nombre de ceux-ci, Peter Bini Yao, président de la mutuelle Agricole du Zanzan (Mutaza) interrogé juste à l’annonce du prix planché bord champ de la noix de cajou pour la présente campagne. Tout en regrettant la
non-prise en compte de la ristourne de 50 Fcfa qui doit leur être versée par les
exportateurs et auquel, ils n’ont jamais eu accès, Peter Bini nous apprend : «Cette
ristourne devait nous aider à couvrir de nombreuses charges surtout notre
assurance-maladie universelle qui constitue une priorité pour les producteurs que
nous sommes». Mais cet espoir suscité est de courte durée avec les difficultés qui
pointent déjà à l’horizon. Jusqu’à ce jour, aucun mouvement d’achat n’est
perceptible sur le terrain et les raisons avancées sont inquiétantes. Le prix planché
de 310 Fcfa le kilogramme annoncé en grande pompe est loin d’être appliqué sur le
terrain. «Nous ne sommes pas concernés par ce prix. Ce n’est qu’un prix indicatif.
La réalité, c’est sur le terrain. On ne peut acheter au plus qu’à 225 Fcfa le
kilogramme. En prenant en compte la charge fixe à l’achat jusqu’à la livraison au
port d’Abidjan qui est de 75 Fcfa, cela revient à 300 Fcfa. Une marge dont
bénéficie l’auteur est, de 5 Fcfa est le bénéfice qui revient à l’acheteur. Voilà
pourquoi on leur demande de livrer au port d’Abidjan au prix de 305 Fcfa le
kilogramme». Nous confie une source. Mais de source concordante, ce n’est qu’une
diversion. Dans un tel contexte, les producteurs sont tentés de prendre malgré eux,
le chemin du Ghana comme toujours où les prix du kg aux producteurs sont
intéressants. Rappelons qu’en 2011, le voisin de l’Est n’a produit que 25.000 tonnes
de noix de cajou et transformées 16.000 tonnes de cette production et exporté
125.000 tonnes de noix de cajou bruts. Quand la Côte d’Ivoire n’exportait que
276.000 tonnes pour une prévision de 380.000 tonnes attendues. Soit une perte de
104.000 tonnes qui ont traversé la frontière. Cette fuite des produits d’exportation
comme la noix de cajou pourrait empirer encore cette année, si rien n’est fait.
Durant notre randonnée sur le terrain, il nous été donné de constater que des
coopératives agricoles et quelques acheteurs privés qui livrent leurs produits au
port d’Abidjan jusqu'à ce jour, n’ont pas reçu de financement et de sacs jutes de la
part de leurs partenaires que sont les exportateurs et les industriels. Précision de
taille, la majorité des sociétés agréées en Côte d’Ivoire opèrent également au Ghana.
Pascal Assibondry, correspondant Régional