Pour Basile Boli, la question ne se pose pas. Jacques Anouma doit briguer le poste de président de la Confédération Africaine de Football (CAF) lors du prochain congrès électif de 2013. Cette annonce, l'ancien international français d'origine ivoirienne, l'a faite lors d'une interview accordée le week-end dernier à un confrère de la place. Dans cet entretien, Basile s'est voulu sans équivoque au sujet de la candidature de la Côte d'Ivoire à la présidence de la CAF. « J'aimerais que la Côte d'Ivoire ait un candidat, en l'occurrence Jacques Anouma, pour apporter du sang neuf au football africain », se convainc le natif d'Adjamé, un quartier d'Abidjan. S'il est clair que ce point de vue ne fera pas plaisir aux pros Hayatou, il a au moins le mérite d'apporter matière au débat sur le renouvellement de l'instance faitière du football africain. Car, celui, qui vient de donner son avis, est à un footballeur professionnel averti. Il a surtout gagné une coupe d'Europe des clubs champions, et disputé au total 784 matchs officiels. Mais, Basile Boli ne fait pas que donner un nom pour la prochaine bataille pour le contrôle de la CAF, il va plus loin en demandant aux autorités ivoiriennes de véritablement s'impliquer dans cette conquête. « Anouma doit être le candidat de la Côte d'Ivoire. L'Etat doit l'accompagner à travers les ministères des affaires étrangères et de l'Intégration. On doit avoir une ambition commune », précise Basile Boli. Une position qui vient apporter de l'eau au moulin de tous ceux qui pensent, à raison que la conquête de la présidence d'une instance comme la CAF ne saurait être l'affaire d'une seule personne. Si la Côte d'Ivoire veut, comme le président Ouattara l'a dit, être présente partout, elle doit avoir des hommes à la tête d'une structure comme la CAF. Aujourd'hui, Anouma apparaît comme une réelle opportunité, une vraie chance. Il faut donc la saisir. Pour Basile Boli et comme pour de nombreux observateurs avertis, Jacques Anouma a le profil de l'emploi et il l'a déjà démontré aussi bien à la FIF qu'avec ses deux exercices au niveau du comité exécutif de la FIFA. Après près de 30 ans passés au service du football, Anouma a tout connu. De membre de comité directeur de club à celui du comité exécutif de la FIFA, Jacques Anouma a géré un club, une fédération et une union zonale du football ouest-africain. Il a été aussi membre du comité exécutif de l'instance suprême du football mondial. Aujourd'hui, il passe pour être le successeur digne d'un Issa Hayatou qui aura apporté beaucoup au football africain. Mais, après 24 ans à la tête de la CAF, le Camerounais doit songer à céder la place à plus jeune que lui pour insuffler un dynamisme nouveau au football africain. Pour tous ceux qui étaient à la CAN à Libreville, il y a une réelle volonté de changement qui ne dit pas son nom à la CAF. La jeune génération de dirigeants veut passer à une autre étape mais elle se heurte à des conservateurs qui, en réalité, n'ont plus rien à proposer. Anouma peut donc être une solution et la Côte d'Ivoire a intérêt à ce qu'il soit « La Solution ». Car, au-delà de l'homme, son élection à la CAF serait un immense honneur pour la Côte d'Ivoire et ses nouvelles autorités. Parce que ce sera le couronnement logique pour un homme et pour un pays. Deux fois finaliste de la CAN en dix ans, deux participations d'affilée en Coupe du monde, une aux JO, meilleur classement africain de tous les temps (15ième), la Côte d'Ivoire n'a plus besoin de démontrer son emprise sur le football continental. C'est ce que les autorités doivent comprendre et appuyer, sinon susciter, (Jacques Anouma n'a officiellement encore rien déclaré) la candidature d'Anouma. Le Président Ouattara et le gouvernement doivent le mettre en mission et l'appuyer pour qu'il décroche la CAF pour les Ivoiriens.
Koné Lassiné
Koné Lassiné