Le port de pêche a repris ses activités. Mais la production nationale ne peut pas encore satisfaire la demande. A cause des problèmes dans les différents compartiments de la filière.
Il est 8h, ce lundi et à l’occasion de la rencontre qu’a eue le ministre des Ressources animales et halieutiques (Mirah), Kobenan Kouassi Adjoumani, avec les acteurs de la filière pêche, nous sommes au port de pêche. C’est une odeur de mer qui accueille le visiteur.
Dans un vacarme digne d’un marché, quelques femmes s’affairent à se repartir les dernières caisses remplies de poissons. A côté, quatre bateaux de pêche, immatriculés AN 1352, 1327, 1341 et 1330. Renseignements pris, cela fait près de trois ans qu’ils sont inactifs. Sur le grand quai qui sert de halle de criée, les cargaisons des différents chalutiers sont vendues aux plus offrant. « Le port de pêche a repris doucement ses activités, après la grave crise qui a secoué le pays, mais il faut dire que ce n’est plus comme avant. Il y a dix ans de cela, toute la halle de criée était envahie par les mareyeurs, détaillants et demi-grossistes. Vous n’auriez même pas eu un passage ici », raconte Kassoum B. docker. Pour dire que ce n’est plus la grande affluence. En effet, si les bateaux ont recommencé à desservir le port de pêche, force est de reconnaitre que ce n’est pas le grand trafic. À cause des difficultés dans les différents compartiments de la chaine ouvrière qui exercent dans la filière pêche. Selon des acteurs, la production de caisses de poissons qui était de 8 000 à 10 000 par jour a chuté à 500 à ce jour. Pour face à la demande, on est obligé d’importer d’importantes quantités de poissons.
La pêche illicite et les taxes essoufflent …
« Nous sommes confrontés à un grand problème de concurrence déloyale, en plus d’un manque de bateaux », s’exclame Maguiraga Salif, président de l’Union des armateurs de Côte d’Ivoire qui n’a pas voulu raté la visite du ministre. A l’en croire, de 70 bateaux dans le temps, la flottille n’affiche plus que 17 embarcations en état, pour quelques 11 navires en activité. Sans oublier leur mauvais état et le coût élevé su carburant. « En plus de ce manque de bateaux, les armateurs sont devenus eux-mêmes les surveillants des frontières maritimes. Les eaux ivoiriennes sont désertées par ceux qui sont commis à sa surveillance, à savoir les forces de défense », lance-t-il. Ce qui occasionne la présence de bateaux n’ayant aucunes licences de pêche dans nos eaux. Les armateurs avancent même, qu’actuellement 5 navires battant pavillon chinois ont été repérés sur les bords de Jacqueville, pêchant sans autorisation. Notre interlocuteur poursuit pour dire que le secteur de la pêche vit une situation économique particulière. Conséquence, dit-il, le chiffre d’affaire a été réduit de 40 % et la flottille à 60%. Comme lui, d’autres soulignent la hausse des redevances sur les caisses de poisson qui est passée de 300frs à 500frs la caisse. Idem pour les laissez-passer. Le port autonome s’inscrivant dans une politique de certification, les entrées et les sorties doivent être frappées d’une autorisation journalières ou mensuelles, dûment octroyées par la marine nationale qui a en charge la sécurité du port. « Pour les laissez-passer, de 1300frs par jour, ils ont atteint 1500frs. C’est ce qui fragilise les activités des mareyeuses qui travaillent sur fonds propre », déclare dame Bamba D, présidente des mareyeuses. Elle réclame le renforcement de la sécurité portuaire car selon elle, « On n’arrive pas à identifier ceux ou celles qui ont accès à la halle de criée». Pour elle, des personnes ne s’acquittent pas des taxes, ont accès au site. « Il est alors nécessaire de procéder à l’identification des mareyeurs, en fixant une caution de 1 million de Fcfa pour exercer. Mais surtout créer un bureau unique de vente afin de maitriser le prix de vente du poisson », préconise-t-elle. La nécessité donc d’organiser les acteurs de la filière pêche s’impose.
…des armateurs qui veulent des subventions
Et cela, le président du conseil d’administration de la Coopérative des pêcheurs artisans maritimes d’Abidjan (Coopama), Bakayoko Mamadou en a fait son combat : « Nous demandons la formation des acteurs de la pêche à travers des structures spécialisées pour améliorer le rendement des pêcheurs », préconise-t-il. Au nombre des problèmes de sa corporation, il d’abord le manque d’appui du ministère dans l’insertion des jeunes dans le secteur de la pêche, car l’implication des jeunes dans le métier de la pêche laisse à désirer. « Dans notre secteur, il y a beaucoup de pertes de postes capture (poissons capturés) par manque de moyens de conservation des produits de pêche », souligne-t-il. Il continue pour dire que depuis 7 ans les coopératives de la filière pêche ne bénéficient plus de subvention de l’Union Européenne, dans le cadre des accords de pêche. A cela, il ajoute le nombre insuffisant de bateaux, les coûts élevés des taxes, le manque d’infrastructures de conservation des produits halieutiques. On peut le dire, l’appel est ainsi lancé. Au ministre Kobenan Kouassi Adjoumani de saisir la balle et rebond et voir dans quelle mesure remédier à la situation.
Fabrice Sébine
Il est 8h, ce lundi et à l’occasion de la rencontre qu’a eue le ministre des Ressources animales et halieutiques (Mirah), Kobenan Kouassi Adjoumani, avec les acteurs de la filière pêche, nous sommes au port de pêche. C’est une odeur de mer qui accueille le visiteur.
Dans un vacarme digne d’un marché, quelques femmes s’affairent à se repartir les dernières caisses remplies de poissons. A côté, quatre bateaux de pêche, immatriculés AN 1352, 1327, 1341 et 1330. Renseignements pris, cela fait près de trois ans qu’ils sont inactifs. Sur le grand quai qui sert de halle de criée, les cargaisons des différents chalutiers sont vendues aux plus offrant. « Le port de pêche a repris doucement ses activités, après la grave crise qui a secoué le pays, mais il faut dire que ce n’est plus comme avant. Il y a dix ans de cela, toute la halle de criée était envahie par les mareyeurs, détaillants et demi-grossistes. Vous n’auriez même pas eu un passage ici », raconte Kassoum B. docker. Pour dire que ce n’est plus la grande affluence. En effet, si les bateaux ont recommencé à desservir le port de pêche, force est de reconnaitre que ce n’est pas le grand trafic. À cause des difficultés dans les différents compartiments de la chaine ouvrière qui exercent dans la filière pêche. Selon des acteurs, la production de caisses de poissons qui était de 8 000 à 10 000 par jour a chuté à 500 à ce jour. Pour face à la demande, on est obligé d’importer d’importantes quantités de poissons.
La pêche illicite et les taxes essoufflent …
« Nous sommes confrontés à un grand problème de concurrence déloyale, en plus d’un manque de bateaux », s’exclame Maguiraga Salif, président de l’Union des armateurs de Côte d’Ivoire qui n’a pas voulu raté la visite du ministre. A l’en croire, de 70 bateaux dans le temps, la flottille n’affiche plus que 17 embarcations en état, pour quelques 11 navires en activité. Sans oublier leur mauvais état et le coût élevé su carburant. « En plus de ce manque de bateaux, les armateurs sont devenus eux-mêmes les surveillants des frontières maritimes. Les eaux ivoiriennes sont désertées par ceux qui sont commis à sa surveillance, à savoir les forces de défense », lance-t-il. Ce qui occasionne la présence de bateaux n’ayant aucunes licences de pêche dans nos eaux. Les armateurs avancent même, qu’actuellement 5 navires battant pavillon chinois ont été repérés sur les bords de Jacqueville, pêchant sans autorisation. Notre interlocuteur poursuit pour dire que le secteur de la pêche vit une situation économique particulière. Conséquence, dit-il, le chiffre d’affaire a été réduit de 40 % et la flottille à 60%. Comme lui, d’autres soulignent la hausse des redevances sur les caisses de poisson qui est passée de 300frs à 500frs la caisse. Idem pour les laissez-passer. Le port autonome s’inscrivant dans une politique de certification, les entrées et les sorties doivent être frappées d’une autorisation journalières ou mensuelles, dûment octroyées par la marine nationale qui a en charge la sécurité du port. « Pour les laissez-passer, de 1300frs par jour, ils ont atteint 1500frs. C’est ce qui fragilise les activités des mareyeuses qui travaillent sur fonds propre », déclare dame Bamba D, présidente des mareyeuses. Elle réclame le renforcement de la sécurité portuaire car selon elle, « On n’arrive pas à identifier ceux ou celles qui ont accès à la halle de criée». Pour elle, des personnes ne s’acquittent pas des taxes, ont accès au site. « Il est alors nécessaire de procéder à l’identification des mareyeurs, en fixant une caution de 1 million de Fcfa pour exercer. Mais surtout créer un bureau unique de vente afin de maitriser le prix de vente du poisson », préconise-t-elle. La nécessité donc d’organiser les acteurs de la filière pêche s’impose.
…des armateurs qui veulent des subventions
Et cela, le président du conseil d’administration de la Coopérative des pêcheurs artisans maritimes d’Abidjan (Coopama), Bakayoko Mamadou en a fait son combat : « Nous demandons la formation des acteurs de la pêche à travers des structures spécialisées pour améliorer le rendement des pêcheurs », préconise-t-il. Au nombre des problèmes de sa corporation, il d’abord le manque d’appui du ministère dans l’insertion des jeunes dans le secteur de la pêche, car l’implication des jeunes dans le métier de la pêche laisse à désirer. « Dans notre secteur, il y a beaucoup de pertes de postes capture (poissons capturés) par manque de moyens de conservation des produits de pêche », souligne-t-il. Il continue pour dire que depuis 7 ans les coopératives de la filière pêche ne bénéficient plus de subvention de l’Union Européenne, dans le cadre des accords de pêche. A cela, il ajoute le nombre insuffisant de bateaux, les coûts élevés des taxes, le manque d’infrastructures de conservation des produits halieutiques. On peut le dire, l’appel est ainsi lancé. Au ministre Kobenan Kouassi Adjoumani de saisir la balle et rebond et voir dans quelle mesure remédier à la situation.
Fabrice Sébine