Le Fonds monétaire international a appelé le vendredi 11 mai 2012, à des réformes dans le secteur de l’énergie en Côte d’Ivoire, à l’occasion du versement des 100 millions de dollars d’un prêt au pays. Soit environ 50 milliards de Fcfa. L’institution a annoncé dans un communiqué que son Conseil d`administration avait donné son feu vert à cette somme d’argent, deuxième tranche d`un prêt de 600 millions de dollars accordé en novembre passé. En Côte d`Ivoire, "un programme étendu et ambitieux de réformes structurelles longtemps différées est en cours d’application", s’est félicité le Fmi, citant les "gros efforts" pour moderniser la gestion des finances publiques, le secteur du cacao, le droit et la justice. "Mais l’application des réformes dans les secteurs énergétique et financier a connu des retards", a poursuivi le Fonds. Il a appelé à assurer l`avenir de la Compagnie ivoirienne d`électricité (Cie) par "de nouvelles mesures, y compris des hausses des tarifs". Car "si ces mesures ne sont pas prises, l`investissement si nécessaire dans de nouvelles capacités de production restera un vœu pieux. Il est aussi nécessaire de passer à la fixation automatique des prix des produits énergétiques, tout en protégeant en même temps les populations les plus vulnérables", a-t-il ajouté, en référence aux mécanismes de subventions aux hydrocarbures. Dans le secteur financier, "il est urgent de concevoir et d`adopter un plan de restructuration solide pour les banques de dépôts publiques en difficulté", a estimé le Fmi. Par ailleurs, le rapport de la dernière mission conjointe du Fonds monétaire International (Fmi), de la Banque Mondiale (Bm) et de la Banque Africaine de Développement (Bad) qui a séjourné en Côte d’Ivoire en mars 2012, en dit davantage. Si l’on s’en tient au contenu du rapport final ayant sanctionné cette mission d’évaluation en substance : «Le rapport final de la révision des tarifs d’électricité est disponible et un comité a été mis en place pour analyser les conclusions et recommandations. En attendant les résultats de l’étude d’impact social du tarif d’électricité sur la pauvreté, le gouvernement s’est engagé de relever le tarif de 10% sur les industriels à partir d’avril 2012. L’incidence de la révision tarifaire devrait conduire à une situation d’équilibre à partir de 2013». En ce qui concerne la rémunération et des négociations prévues avec le concessionnaire qui n’est autre que la Compagnie Ivoirienne d’Electricité (Cie) la note nous apprend : «S’agissant de la rémunération du concessionnaire, il est prévu le lancement en mars 2012, des négociations avec la Cie qui permettront de réaliser une économie d’environ 10 milliards de Fcfa par an. Le taux de recouvrement en ex-zone Cno est passé de 25% en 2010 à 21% en 2011 du fait de la crise post électorale. Il devrait s’établir à 30% en 2012, 50% en 2013 et 98% à partir de 2014». Le gouvernement Ouattara a–t-il respecté sa parole donnée ? Nous n’en savons rien. Toutefois, des indiscrétions disent que le régime d’Abidjan qui peine déjà à trouver des réponses adéquates face à la flambée des prix des produits de grandes consommations sur le marché de la consommation, redouterait une fronde sociale. Surtout avec «l’entrée en vigueur de la fixation automatique des prix du litre du carburant à la pompe annoncée pour juillet 2012», si l’on s’en tient à une information officielle rendue publique par la Direction générale de la Douane lors de la rentrée Budgétaire 2012.
Bamba Mafoumgbé
Bamba Mafoumgbé