‘’Le Sage de Marcory’’ vu sous plusieurs angles Vingt un (21) ans après son décès, Amadou Hampâté Bâ ou le ‘’Sage de Marcory’’ a été célébré le mardi 15 mai 2012 au siège de la Fondation qui porte son nom à Cocody Dangas, rue de Cannas. Plusieurs communications ont été dites et les célébrations marquées par des intermèdes de chant (cantatrice) et de slam (Wendyam et Pooty). Présent, le ministre de la Culture et de la Francophonie, Maurice Bandaman a témoignagé de sa relation avec ‘’Kaydara’’, œuvre écrite par Amadou Hampâté Bâ. Il a expliqué comment ladite œuvre a structuré sa vie et ce qu’il ‘’pense devoir à Kaydara et à Hampâté Bâ’’. Pour lui, c’est un devoir qui s’impose à tous de revisiter Amadou Hampâté Bâ. C’est en classe de première au Lycée classique d’Abidjan que Maurice Bandama découvre, dit-il, Kaydara. Une œuvre qui va structurer ses choix à travers le parcours des trois (3) personnages partis à la recherche de la fortune. «J’ai compris que celui qui met la recherche de la connaissance, du savoir et pratique les valeurs de l’amour et la non violence, peut accéder au pouvoir», a-t-il relevé. Sa rencontre avec l’auteur de Kaydara, se fera plus tard dans les années 1980 alors qu’il est étudiant. «Devenu enseignant, je me devais chaque année d’enseigner Kaydara avec mes élèves. Cela pour dire que mon parcours professionnel et ma vie, ce que je suis aujourd’hui, c’est en référence aux enseignements de Kaydara…C’est en grande partie à Hampâté Bâ que je dois mon parcours», a-t-il expliqué. Ainsi les leçons qu’il tire de l’œuvre et qu’il a pris soin d’inculquer à ses élèves, c’est la recherche du savoir. «Je le dois à Kaydara. C’est ce qui structure ma vie, mes choix, mes refus, mes engagements. Nous avons tous intérêt à promouvoir la pensée de Hampâté Bâ», a souligné Maurice Bandaman. Qui entend soutenir à travers le ministère de la Culture et de la Francophonie la Fondation «pour faire perpétuer l’œuvre de Hampâté Bâ qui est universelle». Aussi, a-t-il ajouté que la pensée du ‘’Sage de Marcory’’ est ‘’toujours actuelle’’ et son œuvre dense gagnerait à être exploitée ‘’pour que les plus jeunes, la découvre’’. Rencontrer Amadou Hampâté Bâ a été de l’avis du professeur Yacouba Konaté un privilège. D’où le besoin qu’il a ressenti de travailler davantage sur Hampâté Bâ et rechercher (en 1986) des choses fondamentales et proches de celui dont il reconnaît un «talent de conteur». S’il reconnait avoir appris chez Amadou Hampâté Bâ les mythes sur le temps, Yacouba Konaté n’entend pas se présenter comme un héritier. «J’ai une dette vis-à-vis de Amadou Hampâté Bâ», a-t-il indiqué. Résumant un récit de l’auteur portant sur le bovin, Yacouba Konaté retient que le bon berger inspire le bon leader. «Le bon leader n’est pas celui qui se met devant mais celui qui reste derrière pour conduire la marche du peuple et qui laisse le citoyen s’exprimer», a fait comprendre Yacouba Konaté. La spécialiste en roman africain, Dr Assi Diane, a considéré dans son exposé – «La problématique du mélange des genres littéraires chez Hampâté Bâ» – l’apport de l’écrivain Hampâté Bâ au renouvellement de l’esthétique littéraire africaine écrite. Selon Dr Assi Diane, les textes littéraires produits par Hampâté Bâ qui mêlait divers genres de façon harmonieuse «relèvent du discours de la tradition et qu’il a transmis de façon quasi-scientifique comme la première version de Kaydara en 1968 ; L’éclat de la grande étoile en 1974…». Intervenant sur le thème «Quête identitaire et initiatique chez Amadou Hampâté Bâ et Zadi Zaourou», Tiburce Koffi, directeur de l’Insaac a justifié que les deux personnes lui apparaissent comme deux faces d’un même outil. Aussi a-t-il confié que Zadi Zaourou, son maître, avait pour maître Amadou Hampâté Bâ. Entre autres communications, Dr Mawa Coulibaly, s’est exprimée sur la «La métamorphose chez Hampâté Bâ et Zadi Zaourou».
Koné Saydoo
Koné Saydoo