Auteur de 15 buts en championnat, son meilleur bilan en Espagne, Arouna Koné a fait mentir tous ceux qui le donnaient pour "mort". Symbole d`une formation de Levante en pleine bourre, l`international ivoirien ouvre un nouveau chapitre de sa carrière. Il le veut plus riche, plus captivant. Aussi bien en club qu`en sélection. Sans langue de bois, l`enfant d`Abobo s`est confié à Le Mandat. En exclusivité.
On t`avait presqu`enterré. Voilà que le passage à Levante te redonne des ailes pour réaliser au bout du compte une grosse saison. Avais-tu espéré une telle performance?
Pour moi, ce n`est pas une surprise, parce que j`ai travaillé dur. J`avais également une promesse à relever vis-à-vis de moi-même. C`est-à-dire, revenir en force et montrer aux plus sceptiques que j`avais encore de la qualité à revendre. A mes amis et proches, j`avais fait cette promesse. Dieu merci, j`ai eu la santé pour la tenir.
Pour y arriver, tu as du faire des sacrifices aussi bien sportifs que financiers. Parce que Levante, on le sait, n`est pas le club le plus huppé d`Espagne...
Absolument. Ce fut un grand sacrifice. Comme je l`ai dit tantôt, j`avais une promesse personnelle à tenir. J`avais mis la saison 2012 sous le sceau de la réussite, après tant de galère. Je n`avais pas droit à l`erreur. Il fallait montrer aux yeux de tous que j`ai le talent nécessaire pour réussir en Liga ; j`ai travaillé en conséquence. J`ai donc fait ce sacrifice à l`effet d`avoir le temps de jeu nécessaire et montrer à tout le monde que je ne suis pas encore mort.
Par le passé, ton pari était de réussir à tout prix à Séville, quelle que soit l`adversité. Pour cela, tu avais toujours refusé de partir. Tu n`y es pourtant pas parvenu. N`y a-t-il pas un brin de déception à ce niveau?
Non, pas du tout ! Bien au contraire, je suis envahi, à ce jour, par des sentiments de joie. Je suis content d`avoir relevé un défi personnel. En partant de Séville (sous forme de prêt), j`avais la promesse de leur montrer de quoi j`étais capable. C`est vrai que j`avais voulu bien réaliser cette performance sous les couleurs du FC Séville. J`ai passé quand même 4 saisons au sein de ce club avec deux grosses blessures. Mais, je n`ai pas eu la chance de m`y imposer. Il y a eu de la frustration. Je me suis donc préparé pour revenir à mon meilleur niveau. Cela dit, je n`ai aucun regret vis-à-vis de Séville. Au contraire, je suis content. Séville s`est mordu les doigts au final. Ils ont reconnu leur tort.
Tellement content que tu as rapidement prolongé d`une saison avec Levante, alors que tu peux partir à tout moment. Est-ce une manière d`exprimer ta reconnaissance à ce petit club qui t`a servi de rampe de lancement?
Effectivement, c`est une preuve de gratitude. Disons que j`ai posé des conditions pour arriver à Levante. Certes, ce n`est pas un grand club, mais j`ai tenu à y être titulaire durant tout le championnat. Hormis les périodes d`indisponibilité, ces conditions ont été respectées. Il y avait, tout naturellement, une contrepartie. C`est pourquoi, au regard de la saison que j`ai réalisée, le club m`a proposé une prolongation de deux ans. J`ai plutôt opté pour un an. Question pour moi de leur faire profiter des retombées d`un éventuel transfert.
Comme si tout était écrit, c`est par la réalisation victorieuse face au grand Réal de Madrid que tu lances la machine. En ce moment précis, qu`est-ce qui s`est passé dans ta tête?
C`était le moment de la résurrection pour moi. C`est là que l`histoire a commencé. Tous ceux qui me croyaient mort ont du se raviser. A partir de ce match, les gens ont réappris à me suivre. Je peux dire que c`est le plus grand moment de ma vie. Tout le monde connaît le real Madrid ; c`est l`une des meilleures équipes voire la meilleure équipe au monde. Marquer un but face au Real, c`est un rêve d`enfant qui se réalisait. Ce jour-là, j`étais dans les cieux. J`ai reçu une multitude de coups de fils. Ça m`a motivé à redoubler d`efforts pour maintenir la cadence.
Derrière ces prémices du réveil, il y a eu la Can 2012 que tu as manquée. D`aucuns estiment que tu aurais refusé de rejoindre la sélection de peur de perdre ta place en club. D`autres soutiennent que tu avais encore cette colère consécutive à l`attitude des dirigeants fédéraux après ta blessure de 2008. Quelle est la vérité?
A vrai dire, je n`ai pas refusé de participer à la Can pour les raisons que vous venez d`évoquer. J`ai tout simplement essayé de me faire comprendre par la Fédération. Après, je n`ai pas été sélectionné. Voici la vérité. Personnellement, je pense que ce fut une bonne chose. Je ne voyais pas, à l`époque, l`opportunité d`aller à une Can. Vu les mauvais souvenirs de Séville, je me devais de me consacrer à Levante pour atteindre un certain rythme. Aller à la Can aurait pu me porter préjudice, surtout que c`était ma dernière année de contrat avec Séville. Mon départ à Levante répondait à un souci de relance. Je ne voulais donc pas compromettre cet objectif. Dieu merci, je n`ai pas été appelé pour la Can.
Tu n`étais pas à la Can, certes, mais on imagine que tu as suivi la compétition, notamment la prestation des Eléphants, qui ont échoué en finale. Comment as-tu vécu cette campagne?
J`étais de cœur avec eux. Je suivais tous les matches. Je voyais les Eléphants remporter ce trophée. Il leur a manqué un peu de chance. Je tiens tout de même à les féliciter, parce qu`atteindre la finale sans encaisser le moindre but, c`est impressionnant. Les tirs au but, tout le monde le sait, c`est une question de chance. Cette chance n`était pas de notre côté. Qu`importe, la Côte d`Ivoire reste une grande équipe. En tant que tel, elle doit se servir de cet échec pour revenir plus forte et remporter ce trophée qui nous fuit depuis 1992. Après la Can, il y a eu plusieurs autres rendez-vous: deux matches amicaux (contre la Guinée et le Mali) et deux officiels (contre la Tanzanie et le Maroc).
Mais, tu restes toujours en marge de la sélection. Y a-t-il un problème Arouna Koné?
Il n`y a aucun problème me concernant. J`ai eu le président (Sidy Diallo, ndlr) avant le match contre la Tanzanie. Mieux, je suis allé voir le groupe lors du regroupement en France, en prélude au match amical contre le Mali. Malheureusement, le président n`était pas là ; il avait souhaité échanger avec moi. Dans tous les cas, je l`ai assuré de ma disponibilité à rejoindre les Eléphants. La Côte d`Ivoire, c`est mon pays, les Eléphants sont ma sélection. Il n`y a pas de raison que je ne réponde pas à une quelconque convocation.
Un mot sur l`avenir. Vas-tu continuer avec Levante, ou bien y a-t-il des envies d`ailleurs?
J`ai des ambitions et des objectifs à atteindre. Je veux décrocher un trophée majeur en Europe. Pour cela, il importe d`évoluer dans les clubs qui ont cet objectif. Certes, j`ai prolongé avec Levante, mais rien ne m`oblige à y rester. Il y a eu des clauses. Actuellement, nous sommes en attente de la bonne offre pour mettre les voiles.
Qu`en est-t-il de la sélection. As-tu hâte de revenir?
Bien sûr. D`ailleurs, les amis ont aussi envie de me voir. Ils me l`ont fait savoir à mon passage au regroupement. Pour moi, ce sera très bien de retrouver l`équipe.
Penses-tu qu`il y a de la place à prendre?
(Rire). Il n`y a pas de place, mais je vais en créer (rire). Plus sérieusement, je pense qu`il y a toujours une place pour les bons joueurs. Je suis un bosseur, j`ai confiance en mon talent. Je vais travailler. C`est sûr que je vais reprendre ma place.
Réalisée par
MARTIAL GALE
On t`avait presqu`enterré. Voilà que le passage à Levante te redonne des ailes pour réaliser au bout du compte une grosse saison. Avais-tu espéré une telle performance?
Pour moi, ce n`est pas une surprise, parce que j`ai travaillé dur. J`avais également une promesse à relever vis-à-vis de moi-même. C`est-à-dire, revenir en force et montrer aux plus sceptiques que j`avais encore de la qualité à revendre. A mes amis et proches, j`avais fait cette promesse. Dieu merci, j`ai eu la santé pour la tenir.
Pour y arriver, tu as du faire des sacrifices aussi bien sportifs que financiers. Parce que Levante, on le sait, n`est pas le club le plus huppé d`Espagne...
Absolument. Ce fut un grand sacrifice. Comme je l`ai dit tantôt, j`avais une promesse personnelle à tenir. J`avais mis la saison 2012 sous le sceau de la réussite, après tant de galère. Je n`avais pas droit à l`erreur. Il fallait montrer aux yeux de tous que j`ai le talent nécessaire pour réussir en Liga ; j`ai travaillé en conséquence. J`ai donc fait ce sacrifice à l`effet d`avoir le temps de jeu nécessaire et montrer à tout le monde que je ne suis pas encore mort.
Par le passé, ton pari était de réussir à tout prix à Séville, quelle que soit l`adversité. Pour cela, tu avais toujours refusé de partir. Tu n`y es pourtant pas parvenu. N`y a-t-il pas un brin de déception à ce niveau?
Non, pas du tout ! Bien au contraire, je suis envahi, à ce jour, par des sentiments de joie. Je suis content d`avoir relevé un défi personnel. En partant de Séville (sous forme de prêt), j`avais la promesse de leur montrer de quoi j`étais capable. C`est vrai que j`avais voulu bien réaliser cette performance sous les couleurs du FC Séville. J`ai passé quand même 4 saisons au sein de ce club avec deux grosses blessures. Mais, je n`ai pas eu la chance de m`y imposer. Il y a eu de la frustration. Je me suis donc préparé pour revenir à mon meilleur niveau. Cela dit, je n`ai aucun regret vis-à-vis de Séville. Au contraire, je suis content. Séville s`est mordu les doigts au final. Ils ont reconnu leur tort.
Tellement content que tu as rapidement prolongé d`une saison avec Levante, alors que tu peux partir à tout moment. Est-ce une manière d`exprimer ta reconnaissance à ce petit club qui t`a servi de rampe de lancement?
Effectivement, c`est une preuve de gratitude. Disons que j`ai posé des conditions pour arriver à Levante. Certes, ce n`est pas un grand club, mais j`ai tenu à y être titulaire durant tout le championnat. Hormis les périodes d`indisponibilité, ces conditions ont été respectées. Il y avait, tout naturellement, une contrepartie. C`est pourquoi, au regard de la saison que j`ai réalisée, le club m`a proposé une prolongation de deux ans. J`ai plutôt opté pour un an. Question pour moi de leur faire profiter des retombées d`un éventuel transfert.
Comme si tout était écrit, c`est par la réalisation victorieuse face au grand Réal de Madrid que tu lances la machine. En ce moment précis, qu`est-ce qui s`est passé dans ta tête?
C`était le moment de la résurrection pour moi. C`est là que l`histoire a commencé. Tous ceux qui me croyaient mort ont du se raviser. A partir de ce match, les gens ont réappris à me suivre. Je peux dire que c`est le plus grand moment de ma vie. Tout le monde connaît le real Madrid ; c`est l`une des meilleures équipes voire la meilleure équipe au monde. Marquer un but face au Real, c`est un rêve d`enfant qui se réalisait. Ce jour-là, j`étais dans les cieux. J`ai reçu une multitude de coups de fils. Ça m`a motivé à redoubler d`efforts pour maintenir la cadence.
Derrière ces prémices du réveil, il y a eu la Can 2012 que tu as manquée. D`aucuns estiment que tu aurais refusé de rejoindre la sélection de peur de perdre ta place en club. D`autres soutiennent que tu avais encore cette colère consécutive à l`attitude des dirigeants fédéraux après ta blessure de 2008. Quelle est la vérité?
A vrai dire, je n`ai pas refusé de participer à la Can pour les raisons que vous venez d`évoquer. J`ai tout simplement essayé de me faire comprendre par la Fédération. Après, je n`ai pas été sélectionné. Voici la vérité. Personnellement, je pense que ce fut une bonne chose. Je ne voyais pas, à l`époque, l`opportunité d`aller à une Can. Vu les mauvais souvenirs de Séville, je me devais de me consacrer à Levante pour atteindre un certain rythme. Aller à la Can aurait pu me porter préjudice, surtout que c`était ma dernière année de contrat avec Séville. Mon départ à Levante répondait à un souci de relance. Je ne voulais donc pas compromettre cet objectif. Dieu merci, je n`ai pas été appelé pour la Can.
Tu n`étais pas à la Can, certes, mais on imagine que tu as suivi la compétition, notamment la prestation des Eléphants, qui ont échoué en finale. Comment as-tu vécu cette campagne?
J`étais de cœur avec eux. Je suivais tous les matches. Je voyais les Eléphants remporter ce trophée. Il leur a manqué un peu de chance. Je tiens tout de même à les féliciter, parce qu`atteindre la finale sans encaisser le moindre but, c`est impressionnant. Les tirs au but, tout le monde le sait, c`est une question de chance. Cette chance n`était pas de notre côté. Qu`importe, la Côte d`Ivoire reste une grande équipe. En tant que tel, elle doit se servir de cet échec pour revenir plus forte et remporter ce trophée qui nous fuit depuis 1992. Après la Can, il y a eu plusieurs autres rendez-vous: deux matches amicaux (contre la Guinée et le Mali) et deux officiels (contre la Tanzanie et le Maroc).
Mais, tu restes toujours en marge de la sélection. Y a-t-il un problème Arouna Koné?
Il n`y a aucun problème me concernant. J`ai eu le président (Sidy Diallo, ndlr) avant le match contre la Tanzanie. Mieux, je suis allé voir le groupe lors du regroupement en France, en prélude au match amical contre le Mali. Malheureusement, le président n`était pas là ; il avait souhaité échanger avec moi. Dans tous les cas, je l`ai assuré de ma disponibilité à rejoindre les Eléphants. La Côte d`Ivoire, c`est mon pays, les Eléphants sont ma sélection. Il n`y a pas de raison que je ne réponde pas à une quelconque convocation.
Un mot sur l`avenir. Vas-tu continuer avec Levante, ou bien y a-t-il des envies d`ailleurs?
J`ai des ambitions et des objectifs à atteindre. Je veux décrocher un trophée majeur en Europe. Pour cela, il importe d`évoluer dans les clubs qui ont cet objectif. Certes, j`ai prolongé avec Levante, mais rien ne m`oblige à y rester. Il y a eu des clauses. Actuellement, nous sommes en attente de la bonne offre pour mettre les voiles.
Qu`en est-t-il de la sélection. As-tu hâte de revenir?
Bien sûr. D`ailleurs, les amis ont aussi envie de me voir. Ils me l`ont fait savoir à mon passage au regroupement. Pour moi, ce sera très bien de retrouver l`équipe.
Penses-tu qu`il y a de la place à prendre?
(Rire). Il n`y a pas de place, mais je vais en créer (rire). Plus sérieusement, je pense qu`il y a toujours une place pour les bons joueurs. Je suis un bosseur, j`ai confiance en mon talent. Je vais travailler. C`est sûr que je vais reprendre ma place.
Réalisée par
MARTIAL GALE
