Nous voulons nos droits. A la justice, Trituraf a été condamnée à nous payer environ 1,822 milliard. Au nombre de 210 personnes, nous n’avons rien perçu depuis. Il y a environ 900 millions que le tribunal a demandé qu’on paye immédiatement parce que ça a un caractère alimentaire. Ce qui n’est pas fait, sous prétexte qu’on travaille et qu’on a un salaire. Nous voulons aussi le redémarrage de notre entreprise fermée depuis 2007. Elle compte dans l’économie de la région de Bouaké et dans celle de la Côte d’Ivoire. Nous voyons qu’Olhéol a fait la preuve de ses limites. Nous souhaitons qu’il y ait appel d’offres pour que des acquéreurs plus nantis puissent faire marcher l’usine». Ces propos sont de Hyacinthe Beda, Kouamé Koffi, Mme Kouan Solange, Modest Allani, respectivement porte-parole des délégués du personnel d’Olhéol (ex usine Trituraf à Bouaké), délégué de personnel Ugtci et membres du personnel. Ces employés de l’usine de graines de coton Olhéol à Bouaké, anciennement appelée Trituraf, se disent fatigués des souffrances qu’ils vivent depuis la liquidation de cette usine qui, jadis, faisait leur fierté. Selon Mme Kouan Solange, l’actuel acquéreur Olhéol est sur le site depuis 2009. Il n’a pas réussi, en 7 années, à faire tourner l’usine. Il ne fait que faire des chômages techniques par intermittence. Le dernier en date remonte au 8 mai 2012. «Nous sommes au chômage pour deux mois. Au moment où cela se décidait, on avait trois mois d’arriérés de salaire, sans mesure d’accompagnement. Ça a été la fois de trop et le personnel a dit que nous ne bougeons pas sans les trois mois d’arriérés de salaire. (…) Concernant la convention signée, seuls les 33 retraités sont concernés et nous autres devons attendre parce qu’on a un salaire régulier. Ce qui n’est pas également le cas…. » Au regard de tout ce qui précède, ces travailleurs demandent l’implication de l’Etat. «Nous ne lui demandons pas d’investir de l’argent. Mais qu’il prenne ses responsabilités pour que des acquéreurs plus nantis prennent cette usine ou que son capital soit ouvert à d’autres personnes pour lui permettre de fonctionner correctement. Car quand cette usine marche, c’est au moins 300 à 500 transporteurs en activité, c’est d’autres petites entreprises qui se portent bien, la Sodeci, la Cie, la Cidt, Fibaco avec 3000 sacs achetés par jour. Ce sont les femmes d’Odiénnékourani qui font du savon cabakourou. Bref c’est toute une chaine socio-économique qui se redynamise. Une entreprise comme ça ne doit pas tomber dans l’indifférence des autorités qui veulent créer des emplois pour les jeunes. Ce sont 1000 emplois qui sont perdus. Beaucoup de nos camarades sont morts, d’autres ont perdu leur foyer, leurs enfants ne vont plus à l’école, il faut faire quelque chose» disent ces travailleurs. Qui dénoncent enfin «l’arrogance» de certains de leurs responsables qui affirment qu’ils ont des entrées à la présidence. Donc l’affaire ne peut aller nulle part.» Personne n’a répondu à nos appels sur la ligne fixe de l’entreprise Olhéol. Nous avons maintes fois appelé par souci de l’équilibre de l’information.
DIARRASSOUBA SORY
DIARRASSOUBA SORY