Il fait partie du gotha des faiseurs de coupé-décalé. Abou Nidal, l’auteur de ‘’C’est le moment’’, vient de mettre sur le marché ‘’Disco-décalé’’. Artiste au parcours atypique, il parle dans cet entretien de son dernier opus, mais également du mouvement créé par Douk Saga. Ami des footballeurs, il prône le travail bien fait à des jeunes gagnés aujourd’hui par le gain facile.
Aujourd’hui, loin des scènes artistiques, c’est sur une pelouse de football que vous avez eu à vous exprimer. Que doit-on retenir de cette présence aux côtés de Badi pour son jubilé?
Pour l’histoire, Abou Nidal a été footballeur. Aujourd’hui, c’est le jubilé d’un des grands footballeurs de ces dernières décennies. Je ne pouvais m’empêcher de venir le soutenir ainsi que tous ceux qui sont venus l’accompagner. Ben Badi nous a marqués, il a marqué notre enfance. Aujourd’hui, il met définitivement fin à sa carrière. En tant qu’artistes ivoiriens, ambassadeurs de la musque ivoirienne, nous devons apporter notre grain de sel. Il y avait un match entre les faiseurs de coupé-décalé et leurs homologues de zouglou. C’est vrai que le zouglou l’a emporté, mais c’est la Côte d’Ivoire qui gagne.
Grand défenseur du coupé-décalé, peut-on imaginer un Abou Nidal faisant du zouglou ?
Sachez avant tout que je suis un fan de Zouglou. Nous étions au lycée lorsqu’est né ce style musical. Je suis donc un enfant du zouglou. Faire du coupé-décalé ne veut pas dire qu’on est fermé au zouglou ou à toute autre tendance. Je vais vous surprendre : mes meilleurs amis dans le milieu du showbiz, ce sont des artistes zouglou.
Lesquels ?
Alsalfo, Eric “Patrons”, Yodé, Siro.
Votre dernier concept en date, c’est le Disco-décalé. Comment se comporte l’album sur le marché ?
Ça marche très fort. Disco-décalé est actuellement numéro1 sur Trace Tv. Je suis rentré en Côte d’Ivoire il y a seulement trois jours pour en faire la promotion au plan local. A l’international, ça cartonne déjà. Les couleurs sont annoncées ; ça sent bon.
Ça confirme que vous faites bien partie du gotha décalé…
Absolument ! Je suis d’ailleurs l’un des artistes coupé-décalé qui revendique le plus de contrats de prestations. Je rentre de trois mois de tournées au Bénin, au Togo, au Ghana en passant par la Guinée-Equatoriale. Je suis rentré d’urgence pour le mariage de Kolo Touré. Aujourd’hui (dimanche 17 juin), je suis ici pour le jubilé de Ben Badi. Après, je mets le cap sur le Bénin pour un concert avec le fils du président (Boni Yayi). Sans oublier un rendez-vous au Gabon le 06 juillet. Mon calendrier est très chargé.
Revenons aux footballeurs. On vous voit de plus en plus avec eux. On se dit que c’est par pur intérêt, parce que ceux-ci sont pleins aux AS. Que répondez-vous ?
Je ne vais pas vers les joueurs. Ce sont les joueurs qui viennent vers moi. Mieux, j’ai des amis d’enfance qui sont aujourd’hui des footballeurs. Il y a par exemple, Kader Kéita, avec qui j’ai joué, Diarra Modibo Kane, Koné Arouna. Je ne suis pas un nécessiteux, je fais mon travail. Mais, il faut le reconnaître, les joueurs nous apportent la joie et font notre promotion. Rappelez-vous, quand Didier Drogba marquait des buts à Marseille, il esquissait des pas de coupé-décalé. Si ces joueurs sont-là nous promeuvent, nous avons le devoir de les soutenir. J’ai pris Gervinho. Pour lui faire plaisir, j’étais l’un des premiers artistes à chanter son nom. Je n’attends rien des footballeurs. Avec les footballeurs, ce sont des relations d’égal à égal. Je travaille ; je ne tends pas la main. Je sais d’où je viens.
Le coupé-décalé, on le sait, a pris une dimension internationale. Mais, il n’y a toujours pas, ou presque, de messages dans les chansons. Le concept peut-il résister au temps à cette allure ?
Ça fait dix ans qu’on est là. Vous avez-vu dernièrement les concerts coupé-décalé. Arafat, par deux fois, a fait le Palais de la Culture, Dj Mix a fait le Palais de la Culture, DJ Léo également, avec une chanson.
Est-ce normal, selon vous, qu’on fasse un concert avec une chanson ?
Les fans n’étaient-ils pas là ?
Mais, pendant combien de temps cela va durer ?
Ça fait dix ans qu’on est là. Pourtant, on ne vendait pas chère la peau du coupé-décalé à sa naissance. On a dit que c’était un mouvement passager. Douk Saga n’est plus, mais le mouvement continue. Je vous ai cité des artistes qui viennent de faire le plein du Palais de la Culture. Moi, j’ai mon concert en décembre au Palais de la Culture. C’est un défi. J’ai sorti trois albums, avec des concepts toujours appréciés. Nous ne sommes pas là pour chanter comme Bailly Spinto ou Céline Dion. Mais, pour mettre la joie dans le cœur des Ivoiriens.
Le coupé-décalé est arrimé à un phénomène qui fait rage en Côte d’Ivoire : la cybercriminalité, plus connue sous l’appellation de ‘’broutage’’. Sentez-vous coupables face à cette situation ?
Pourquoi-voulez attribuer le broutage au coupé-décalé ? Le broutage est là avant le coupé-décalé. Arrêtez de prendre les choses négatives pour les attribuer au coupé-décalé. Ceux qui broutent, c’est tout simplement parce qu’ils veulent le faire. Ce n’est pas une affaire de coupé-décalé. Il y a même des ministres qui broutent. Nous, nous sommes des chanteurs. Si nous étions des brouteurs, on nous aurait arrêtés. A tous les jeunes Ivoiriens, je voudrais dire que seul le travail bien fait paye. Abou Nidal a été cireur de chaussures, footballeur, coiffeur aux Etats-Unis. Je suis mécanicien diplômé de Caterpillar, avant d’être aujourd’hui artiste. Je ne suis pas arrivé là par hasard. J’ai un parcours.
MARTIAL GALE
Aujourd’hui, loin des scènes artistiques, c’est sur une pelouse de football que vous avez eu à vous exprimer. Que doit-on retenir de cette présence aux côtés de Badi pour son jubilé?
Pour l’histoire, Abou Nidal a été footballeur. Aujourd’hui, c’est le jubilé d’un des grands footballeurs de ces dernières décennies. Je ne pouvais m’empêcher de venir le soutenir ainsi que tous ceux qui sont venus l’accompagner. Ben Badi nous a marqués, il a marqué notre enfance. Aujourd’hui, il met définitivement fin à sa carrière. En tant qu’artistes ivoiriens, ambassadeurs de la musque ivoirienne, nous devons apporter notre grain de sel. Il y avait un match entre les faiseurs de coupé-décalé et leurs homologues de zouglou. C’est vrai que le zouglou l’a emporté, mais c’est la Côte d’Ivoire qui gagne.
Grand défenseur du coupé-décalé, peut-on imaginer un Abou Nidal faisant du zouglou ?
Sachez avant tout que je suis un fan de Zouglou. Nous étions au lycée lorsqu’est né ce style musical. Je suis donc un enfant du zouglou. Faire du coupé-décalé ne veut pas dire qu’on est fermé au zouglou ou à toute autre tendance. Je vais vous surprendre : mes meilleurs amis dans le milieu du showbiz, ce sont des artistes zouglou.
Lesquels ?
Alsalfo, Eric “Patrons”, Yodé, Siro.
Votre dernier concept en date, c’est le Disco-décalé. Comment se comporte l’album sur le marché ?
Ça marche très fort. Disco-décalé est actuellement numéro1 sur Trace Tv. Je suis rentré en Côte d’Ivoire il y a seulement trois jours pour en faire la promotion au plan local. A l’international, ça cartonne déjà. Les couleurs sont annoncées ; ça sent bon.
Ça confirme que vous faites bien partie du gotha décalé…
Absolument ! Je suis d’ailleurs l’un des artistes coupé-décalé qui revendique le plus de contrats de prestations. Je rentre de trois mois de tournées au Bénin, au Togo, au Ghana en passant par la Guinée-Equatoriale. Je suis rentré d’urgence pour le mariage de Kolo Touré. Aujourd’hui (dimanche 17 juin), je suis ici pour le jubilé de Ben Badi. Après, je mets le cap sur le Bénin pour un concert avec le fils du président (Boni Yayi). Sans oublier un rendez-vous au Gabon le 06 juillet. Mon calendrier est très chargé.
Revenons aux footballeurs. On vous voit de plus en plus avec eux. On se dit que c’est par pur intérêt, parce que ceux-ci sont pleins aux AS. Que répondez-vous ?
Je ne vais pas vers les joueurs. Ce sont les joueurs qui viennent vers moi. Mieux, j’ai des amis d’enfance qui sont aujourd’hui des footballeurs. Il y a par exemple, Kader Kéita, avec qui j’ai joué, Diarra Modibo Kane, Koné Arouna. Je ne suis pas un nécessiteux, je fais mon travail. Mais, il faut le reconnaître, les joueurs nous apportent la joie et font notre promotion. Rappelez-vous, quand Didier Drogba marquait des buts à Marseille, il esquissait des pas de coupé-décalé. Si ces joueurs sont-là nous promeuvent, nous avons le devoir de les soutenir. J’ai pris Gervinho. Pour lui faire plaisir, j’étais l’un des premiers artistes à chanter son nom. Je n’attends rien des footballeurs. Avec les footballeurs, ce sont des relations d’égal à égal. Je travaille ; je ne tends pas la main. Je sais d’où je viens.
Le coupé-décalé, on le sait, a pris une dimension internationale. Mais, il n’y a toujours pas, ou presque, de messages dans les chansons. Le concept peut-il résister au temps à cette allure ?
Ça fait dix ans qu’on est là. Vous avez-vu dernièrement les concerts coupé-décalé. Arafat, par deux fois, a fait le Palais de la Culture, Dj Mix a fait le Palais de la Culture, DJ Léo également, avec une chanson.
Est-ce normal, selon vous, qu’on fasse un concert avec une chanson ?
Les fans n’étaient-ils pas là ?
Mais, pendant combien de temps cela va durer ?
Ça fait dix ans qu’on est là. Pourtant, on ne vendait pas chère la peau du coupé-décalé à sa naissance. On a dit que c’était un mouvement passager. Douk Saga n’est plus, mais le mouvement continue. Je vous ai cité des artistes qui viennent de faire le plein du Palais de la Culture. Moi, j’ai mon concert en décembre au Palais de la Culture. C’est un défi. J’ai sorti trois albums, avec des concepts toujours appréciés. Nous ne sommes pas là pour chanter comme Bailly Spinto ou Céline Dion. Mais, pour mettre la joie dans le cœur des Ivoiriens.
Le coupé-décalé est arrimé à un phénomène qui fait rage en Côte d’Ivoire : la cybercriminalité, plus connue sous l’appellation de ‘’broutage’’. Sentez-vous coupables face à cette situation ?
Pourquoi-voulez attribuer le broutage au coupé-décalé ? Le broutage est là avant le coupé-décalé. Arrêtez de prendre les choses négatives pour les attribuer au coupé-décalé. Ceux qui broutent, c’est tout simplement parce qu’ils veulent le faire. Ce n’est pas une affaire de coupé-décalé. Il y a même des ministres qui broutent. Nous, nous sommes des chanteurs. Si nous étions des brouteurs, on nous aurait arrêtés. A tous les jeunes Ivoiriens, je voudrais dire que seul le travail bien fait paye. Abou Nidal a été cireur de chaussures, footballeur, coiffeur aux Etats-Unis. Je suis mécanicien diplômé de Caterpillar, avant d’être aujourd’hui artiste. Je ne suis pas arrivé là par hasard. J’ai un parcours.
MARTIAL GALE
