Ayant participé aux différentes séances de travail entre les hommes d’affaires israéliens et la délégation conduite par le président Alassane Ouattara, du 16 au 20 juin dernier en Israël, Jean Louis Billon, président de la Ccci-Ci, s’est rejoui de la diverfication de nos partenaires au développement. Au terme du séjour, il a bien voulu livré ses impressions à nos lecteurs.
Monsieur le président, le chef de l’Etat a reçu, à l’occasion de sa visite en Israël, les hommes d’affaires israéliens. Vous qui l’avez accompagné, comment appréciez-vous cette rencontre ?
Je suis le président de la Chambre de commerce. A chaque fois que nous venons en visite et que nous rencontrons les hommes d’affaires du pays qui nous accueille, c’est une bonne chose. Parce que pendant longtemps l’investissement direct étranger a été très limité en Côte d’Ivoire. Aujourd’hui, la Côte d’Ivoire redevient « à la mode » à chaque fois que nous avons affaire au patronat des différents pays. Ils sont très intéressés par la Côte d’Ivoire et ils voudraient savoir quelles sont les opportunités d’investissement. Israël a des relations avec la Côte d’Ivoire depuis fort longtemps. Les autorités ont rappelé que le Président Houphouët-Boigny y était en 1962. Il était parmi les rares chefs d’Etat qui fréquentaient Israël en ce moment-là. Depuis, les deux pays ont toujours eu des relations diplomatiques et économiques très avancées. Vous savez que des entreprises de construction ont beaucoup travaillé en Côte d’Ivoire, depuis la construction de l’hôtel Ivoire, de l’aéroport, de l’autoroute du nord, de la route internationale, du palais de Yamoussoukro et des grandes écoles à Yamoussoukro. C’est dire combien nous sommes liés et combien ils ont participé au développement de la Côte d’Ivoire. Dans une phase de reprise du processus de développement, il est normal que les entreprises israéliennes qui sont très avancées sur le plan technologique reviennent en Côte d’Ivoire pour participer à cette reprise. Et comme ces entreprises savent le faire toujours en partenariat avec des Ivoiriens, cela va participer à la croissance. Je suis plutôt satisfait de cet intérêt et des rencontres que nous avons eues avec les hommes d’affaires israéliens. En parallèle, moi-même j’en ai rencontrés beaucoup ainsi que Jean Kacou Diagou du patronnat. Il y a un fort intérêt. Et c’est toujours intéressant pour nous.
Quels sont les secteurs qui intéressent les hommes d’affaires israéliens ?
Je dirais, un peu de tout. On a mentionné la construction mais aussi les technologies de l’information, l’agriculture, les mines. Même à l’éducation par exemple. Ils s’intéressent un peu à tout. Ce n’est pas limité. Pour moi qui suis du secteur agro-industriel, quand vous voyez Israël qui arrive à faire pousser du gazon dans le désert, vous voyez que nous avons beaucoup à apprendre d’eux en termes de technologie et d’avancée en terme agricole.
La Côte d’Ivoire n’est pas encore très stable. Ont-ils eu des réticences à ce niveau-là ?
Peut-être que c’est la particularité d’Israël, qui lui-même vit dans une zone de tension. Les tensions que nous connaissons en Côte d’Ivoire, ne les freinent pas. Ils savent faire la différence souvent entre la trop forte exagération des médias sur les crises dans certains pays et la réalité au quotidien. Ils le disent, eux-mêmes. Ils ont ces réflexes aujourd’hui contrairement aux Européens qui sont plus préoccupés par les crises, les tensions.
Le président a parlé d’une quinzaine d’accords de coopération entre les deux pays. Où en sont ces accords de coopération ?
Je crois que la question concerne plutôt le chef de l’Etat. Mais, je pense que dans la visite, il y avait aussi ce renouvellement des accords. Il y a des volets qu’on ne mentionne pas ici et qui concernent la sécurité et la défense. Mais, en terme de coopération, comme je le disais, les rapports ont toujours existé. Sa visite est pour réaffirmer ces liens étroits que nous avons avec Israël et qui doivent continuer.
Le président Ouattara a-t-il rassuré les investisseurs israéliens, puisqu’il est souvent jugé francophile ?
Vous savez, les Français disent qu’il est américanophile, les autres disent qu’il est francophile. Il a rassuré les investisseurs. Je pense que le président Ouattara, aujourd’hui, a compris comme nous tous, que nous devons diversifier nos partenaires économiques. Nous ne pouvons pas rester liés à un seul partenaire. Le monde devient de plus en plus un village planétaire, nous devons participer à cette diversification et savoir tirer l’avantage compétitif et technologique de chacun. S’il est Indien il sera Indien, s’il est Français il sera Français, s’il est Israélien il sera Israélien. Il faut avoir une vision plus large de l’économie.
Vous avez beaucoup voyagé, qu’est-ce que ce voyage vous a apporté de particulier ?
En ce qui me concerne, je connaissais déjà Israël. Ce voyage m’a confirmé dans ma certitude que nous devons travailler avec Israël. Nous avons tout à gagner à travailler avec Israël. Entre le moment où je suis venu ici, il y a plusieurs décennies et maintenant, Israël a fait un bond de développement assez impressionnant. Cela, malgré le climat de tension qui existe dans la région. Ce qui montre que le politique ne doit pas entraver le développement économique. On peut faire les deux. Malheureusement chez nous, chaque fois qu’il y a élection, tension politique, tout le processus de développement lui-même s’arrête. Je ne sais pas si vous vous souvenez, très tôt au niveau de la Chambre de commerce, j’avais pris une position en 2002-2003 pour dire de ne pas prendre l’économie en otage. Lorsqu’on sait donner au monde économique les conditions de son épanouissement, il joue son rôle de facteur de développement économique et social, créateur de richesses. Le politique ne peut que s’en sortir mieux et même cela apaise les tensions politiques. Quand on voit les réalisations faites en Israël, je suis encore plus convaincu de cela. Trop souvent en Côte d’Ivoire comme dans les autres pays africains, le politique arrive à brimer l’économie. Dans ce dialogue secteur public-secteur privé, il faut qu’on obtienne des garanties comme quoi le politique peut faire sa politique, ses querelles sans pour autant entraver l’économie. Et l’autre volet pour y arriver, c’est comment on privilégie, l’éducation, la formation pour avoir des enfants qui ne sont plus otages du politique ou manipulés par la politique, mais qui savent qu’ils peuvent avoir un avenir en dehors du politique. C’est très important.
Entretien réalisé en Israël par patrice yao
Monsieur le président, le chef de l’Etat a reçu, à l’occasion de sa visite en Israël, les hommes d’affaires israéliens. Vous qui l’avez accompagné, comment appréciez-vous cette rencontre ?
Je suis le président de la Chambre de commerce. A chaque fois que nous venons en visite et que nous rencontrons les hommes d’affaires du pays qui nous accueille, c’est une bonne chose. Parce que pendant longtemps l’investissement direct étranger a été très limité en Côte d’Ivoire. Aujourd’hui, la Côte d’Ivoire redevient « à la mode » à chaque fois que nous avons affaire au patronat des différents pays. Ils sont très intéressés par la Côte d’Ivoire et ils voudraient savoir quelles sont les opportunités d’investissement. Israël a des relations avec la Côte d’Ivoire depuis fort longtemps. Les autorités ont rappelé que le Président Houphouët-Boigny y était en 1962. Il était parmi les rares chefs d’Etat qui fréquentaient Israël en ce moment-là. Depuis, les deux pays ont toujours eu des relations diplomatiques et économiques très avancées. Vous savez que des entreprises de construction ont beaucoup travaillé en Côte d’Ivoire, depuis la construction de l’hôtel Ivoire, de l’aéroport, de l’autoroute du nord, de la route internationale, du palais de Yamoussoukro et des grandes écoles à Yamoussoukro. C’est dire combien nous sommes liés et combien ils ont participé au développement de la Côte d’Ivoire. Dans une phase de reprise du processus de développement, il est normal que les entreprises israéliennes qui sont très avancées sur le plan technologique reviennent en Côte d’Ivoire pour participer à cette reprise. Et comme ces entreprises savent le faire toujours en partenariat avec des Ivoiriens, cela va participer à la croissance. Je suis plutôt satisfait de cet intérêt et des rencontres que nous avons eues avec les hommes d’affaires israéliens. En parallèle, moi-même j’en ai rencontrés beaucoup ainsi que Jean Kacou Diagou du patronnat. Il y a un fort intérêt. Et c’est toujours intéressant pour nous.
Quels sont les secteurs qui intéressent les hommes d’affaires israéliens ?
Je dirais, un peu de tout. On a mentionné la construction mais aussi les technologies de l’information, l’agriculture, les mines. Même à l’éducation par exemple. Ils s’intéressent un peu à tout. Ce n’est pas limité. Pour moi qui suis du secteur agro-industriel, quand vous voyez Israël qui arrive à faire pousser du gazon dans le désert, vous voyez que nous avons beaucoup à apprendre d’eux en termes de technologie et d’avancée en terme agricole.
La Côte d’Ivoire n’est pas encore très stable. Ont-ils eu des réticences à ce niveau-là ?
Peut-être que c’est la particularité d’Israël, qui lui-même vit dans une zone de tension. Les tensions que nous connaissons en Côte d’Ivoire, ne les freinent pas. Ils savent faire la différence souvent entre la trop forte exagération des médias sur les crises dans certains pays et la réalité au quotidien. Ils le disent, eux-mêmes. Ils ont ces réflexes aujourd’hui contrairement aux Européens qui sont plus préoccupés par les crises, les tensions.
Le président a parlé d’une quinzaine d’accords de coopération entre les deux pays. Où en sont ces accords de coopération ?
Je crois que la question concerne plutôt le chef de l’Etat. Mais, je pense que dans la visite, il y avait aussi ce renouvellement des accords. Il y a des volets qu’on ne mentionne pas ici et qui concernent la sécurité et la défense. Mais, en terme de coopération, comme je le disais, les rapports ont toujours existé. Sa visite est pour réaffirmer ces liens étroits que nous avons avec Israël et qui doivent continuer.
Le président Ouattara a-t-il rassuré les investisseurs israéliens, puisqu’il est souvent jugé francophile ?
Vous savez, les Français disent qu’il est américanophile, les autres disent qu’il est francophile. Il a rassuré les investisseurs. Je pense que le président Ouattara, aujourd’hui, a compris comme nous tous, que nous devons diversifier nos partenaires économiques. Nous ne pouvons pas rester liés à un seul partenaire. Le monde devient de plus en plus un village planétaire, nous devons participer à cette diversification et savoir tirer l’avantage compétitif et technologique de chacun. S’il est Indien il sera Indien, s’il est Français il sera Français, s’il est Israélien il sera Israélien. Il faut avoir une vision plus large de l’économie.
Vous avez beaucoup voyagé, qu’est-ce que ce voyage vous a apporté de particulier ?
En ce qui me concerne, je connaissais déjà Israël. Ce voyage m’a confirmé dans ma certitude que nous devons travailler avec Israël. Nous avons tout à gagner à travailler avec Israël. Entre le moment où je suis venu ici, il y a plusieurs décennies et maintenant, Israël a fait un bond de développement assez impressionnant. Cela, malgré le climat de tension qui existe dans la région. Ce qui montre que le politique ne doit pas entraver le développement économique. On peut faire les deux. Malheureusement chez nous, chaque fois qu’il y a élection, tension politique, tout le processus de développement lui-même s’arrête. Je ne sais pas si vous vous souvenez, très tôt au niveau de la Chambre de commerce, j’avais pris une position en 2002-2003 pour dire de ne pas prendre l’économie en otage. Lorsqu’on sait donner au monde économique les conditions de son épanouissement, il joue son rôle de facteur de développement économique et social, créateur de richesses. Le politique ne peut que s’en sortir mieux et même cela apaise les tensions politiques. Quand on voit les réalisations faites en Israël, je suis encore plus convaincu de cela. Trop souvent en Côte d’Ivoire comme dans les autres pays africains, le politique arrive à brimer l’économie. Dans ce dialogue secteur public-secteur privé, il faut qu’on obtienne des garanties comme quoi le politique peut faire sa politique, ses querelles sans pour autant entraver l’économie. Et l’autre volet pour y arriver, c’est comment on privilégie, l’éducation, la formation pour avoir des enfants qui ne sont plus otages du politique ou manipulés par la politique, mais qui savent qu’ils peuvent avoir un avenir en dehors du politique. C’est très important.
Entretien réalisé en Israël par patrice yao