Par décret en date du 13 juin 2011, le Président Alassane Ouattara a nommé Sié Hien, Directeur intérimaire du Port Autonome d’Abidjan. Depuis cette date, celui-ci dirige le plus grand port de l’Afrique subsaharienne, après celui de Durban (Afrique du Sud). Aussi, convient-il d’indiquer que depuis sa nomination, aucun autre décret n’est venu faire de Sié Hien le Directeur général (définitif) du Paa. Après un an de fonction, il est toujours le Dg intérimaire de cette structure considérée comme le poumon de l’économie ivoirienne. Une situation qui intrigue. Mais ce qui peut-être considéré comme « un drame » et qui plombe certainement le fonctionnement du Port Autonome d’Abidjan, c’est le fait que depuis un an, cette société d’Etat fonctionne sans Conseil d’administration. Conformément à ses statuts, le Port Autonome d’Abidjan, créé par décret n°92-940 du 23 décembre 1992, doit être administrée par un Conseil d’administration qui a en charge la mise en œuvre de la politique portuaire définie par le gouvernement. A ce titre, ledit Conseil doit déterminer la politique générale de la société et donner au Directeur général les instructions nécessaires à l’exécution de cette politique. Le Conseil d’administration doit approuver les projets de budgets et les comptes prévisionnels de la société. Il doit également établir et arrêter les comptes de fin d’exercice et définir la politique tarifaire de la société. C’est à cet organe qu’il revient de fixer le cadre organisationnel du Port Autonome d’Abidjan. Par ailleurs, c’est au Conseil d’administration qu’il revient de nommer et de révoquer le Directeur général de la société.
Au vu de ce qui précède, est-il normal que le Port Autonome d’Abidjan, fonctionne sans Conseil d’administration ?
Malheureusement, c’est cette situation de vice de procédure qui prévaut au Paa depuis plus de cinq ans et dont les gouvernants actuels donnent l’impression de s’accommoder. Il convient de noter que cet état de fait est l’une des conséquences de la crise des déchets toxiques qui a éclaté en Côte d’Ivoire en 2006 et qui a fait de nombreuses victimes. En effet, c’est à cette période qu’après son rétablissement manu militari dans ses fonctions par l’ex-Chef de l’Etat Laurent Gbagbo, Marcel Gossio, alors Directeur général du Paa, suspendu de ses fonctions par le Premier ministre, Charles Konan Banny, pour son implication présumée dans l’affaire des déchets toxiques, avait réussi à se défaire du Conseil d’administration du Paa, puis à le faire disparaître de l’organigramme de l’entreprise. Ainsi affranchi de toute censure, puisqu’ayant auparavant rompu toute collaboration avec son ministre de tutelle, Achi Patrick dans le cadre du dossier de concession du Terminal à conteneurs de Vridi, Marcel Gossio s’est par la suite livré à des écarts incommensurables de gestion allant de la dilapidation des ressources (il voyageait en classe affaire avec son chien tout frais payé. Il a abandonné la maison destinée au Dg du Paa à Vridi pour s’établir dans une résidence huppée à la Riviera 3 aux frais de l’Etat. Il a acheté le livre « Paroles d’honneur » de Simone Gbagbo à 16.000.000 de Fcfa. Il avait un salaire mensuel de 29.000.000 de FCfa…) aux recrutements massifs et injustifiés de patriotes et autres partisans du clan Gbagbo en passant par le surendettement de la société. Toutes choses dont le Paa peine à se remettre aujourd’hui.
Il est donc indéniable que les gouvernants actuels ne soient pas à l’origine de cette situation d’exception, voire de non droit, dans laquelle leurs prédécesseurs avaient confiné la société d’Etat Paa afin de mieux l’exploiter au détriment de l’intérêt national. Cependant, il est difficilement compréhensible que depuis un an d’exercice du pouvoir d’Etat, les tenants actuels du pouvoir puissent continuer de laisser prospérer une telle situation aux antipodes de la bonne gouvernance qu’ils n’ont de cesse de prôner, avec les risques de dérapage qui en découlent. Est-ce le choix du Président du Conseil d’Administration qui pose problème comme le laissent échapper certaines indiscrétions ou plutôt celui de leurs représentants au sein du Conseil d’Administration par les structures compétentes dont la liste est clairement établie par les statuts de la société qui s’avèrent cornéliens ? Et subsidiairement, le statut d’intérimaire de l’actuel Directeur général du Paa, qui tend à perdurer au risque de ne pas lui procurer à terme toute la sérénité nécessaire à l’exercice de ses fonctions, n’est-il pas inhérent à cette question de Conseil d’administration ? En tout état de cause, il est temps que les autorités actuelles mettent un terme à cette situation qui est en contradiction flagrante avec leur vision. A moins qu’elles ne trouvent leurs intérêts dans ce flou qui, loin d’honorer l’autorité portuaire d’Abidjan, pourrait bien la mettre dans l’embarras dans le cadre de certains actes de gestion requérant l’approbation préalable du Conseil d’administration. Et ce conformément aux dispositions de l’Ohada concernant les sociétés (anonymes) qui fonctionnent selon le mode dualiste comme c’est le cas du Port autonome d’Abidjan et qui réparti d’une façon claire et équitable les pouvoirs entre les différents organes de gestion et d’administration. C'est-à-dire avec un Directeur général qui gère le Port autonome d’Abidjan au quotidien et un Président du conseil d’administration qui lui sert de ‘‘contrepoids’’.
Kpandji Kéhé
Au vu de ce qui précède, est-il normal que le Port Autonome d’Abidjan, fonctionne sans Conseil d’administration ?
Malheureusement, c’est cette situation de vice de procédure qui prévaut au Paa depuis plus de cinq ans et dont les gouvernants actuels donnent l’impression de s’accommoder. Il convient de noter que cet état de fait est l’une des conséquences de la crise des déchets toxiques qui a éclaté en Côte d’Ivoire en 2006 et qui a fait de nombreuses victimes. En effet, c’est à cette période qu’après son rétablissement manu militari dans ses fonctions par l’ex-Chef de l’Etat Laurent Gbagbo, Marcel Gossio, alors Directeur général du Paa, suspendu de ses fonctions par le Premier ministre, Charles Konan Banny, pour son implication présumée dans l’affaire des déchets toxiques, avait réussi à se défaire du Conseil d’administration du Paa, puis à le faire disparaître de l’organigramme de l’entreprise. Ainsi affranchi de toute censure, puisqu’ayant auparavant rompu toute collaboration avec son ministre de tutelle, Achi Patrick dans le cadre du dossier de concession du Terminal à conteneurs de Vridi, Marcel Gossio s’est par la suite livré à des écarts incommensurables de gestion allant de la dilapidation des ressources (il voyageait en classe affaire avec son chien tout frais payé. Il a abandonné la maison destinée au Dg du Paa à Vridi pour s’établir dans une résidence huppée à la Riviera 3 aux frais de l’Etat. Il a acheté le livre « Paroles d’honneur » de Simone Gbagbo à 16.000.000 de Fcfa. Il avait un salaire mensuel de 29.000.000 de FCfa…) aux recrutements massifs et injustifiés de patriotes et autres partisans du clan Gbagbo en passant par le surendettement de la société. Toutes choses dont le Paa peine à se remettre aujourd’hui.
Il est donc indéniable que les gouvernants actuels ne soient pas à l’origine de cette situation d’exception, voire de non droit, dans laquelle leurs prédécesseurs avaient confiné la société d’Etat Paa afin de mieux l’exploiter au détriment de l’intérêt national. Cependant, il est difficilement compréhensible que depuis un an d’exercice du pouvoir d’Etat, les tenants actuels du pouvoir puissent continuer de laisser prospérer une telle situation aux antipodes de la bonne gouvernance qu’ils n’ont de cesse de prôner, avec les risques de dérapage qui en découlent. Est-ce le choix du Président du Conseil d’Administration qui pose problème comme le laissent échapper certaines indiscrétions ou plutôt celui de leurs représentants au sein du Conseil d’Administration par les structures compétentes dont la liste est clairement établie par les statuts de la société qui s’avèrent cornéliens ? Et subsidiairement, le statut d’intérimaire de l’actuel Directeur général du Paa, qui tend à perdurer au risque de ne pas lui procurer à terme toute la sérénité nécessaire à l’exercice de ses fonctions, n’est-il pas inhérent à cette question de Conseil d’administration ? En tout état de cause, il est temps que les autorités actuelles mettent un terme à cette situation qui est en contradiction flagrante avec leur vision. A moins qu’elles ne trouvent leurs intérêts dans ce flou qui, loin d’honorer l’autorité portuaire d’Abidjan, pourrait bien la mettre dans l’embarras dans le cadre de certains actes de gestion requérant l’approbation préalable du Conseil d’administration. Et ce conformément aux dispositions de l’Ohada concernant les sociétés (anonymes) qui fonctionnent selon le mode dualiste comme c’est le cas du Port autonome d’Abidjan et qui réparti d’une façon claire et équitable les pouvoirs entre les différents organes de gestion et d’administration. C'est-à-dire avec un Directeur général qui gère le Port autonome d’Abidjan au quotidien et un Président du conseil d’administration qui lui sert de ‘‘contrepoids’’.
Kpandji Kéhé