Le nouveau siège du bureau régional de l’Oipc-Interpol sis à Cocody, a été inauguré le samedi dernier par le ministre de l’Intérieur, Hamed Bakayoko. Bravo ! Au cours de la cérémonie, deux petits événements ont retenu l’attention de « L’Eléphant ». En effet, le maître de cérémonie, un homme en tenue, a révélé que lorsque la décision a été prise de maintenir à Abidjan le siège régional de cette organisation, la difficulté était de trouver de l’argent, dans cette période post-crise, pour financer les travaux. Mais que, n’écoutant que son «courage», le ministre de l’Intérieur a dit, s’adressant à des opérateurs économiques : «Je n’ai pas d’argent. Mais qui peut faire les travaux et attendre que l’Etat le paye plus tard ?». Et le maître de cérémonie d’appeler un Libanais : «C’est cet homme qui a financé intégralement les travaux sur fonds propres. Il a dépensé plus d’un milliard sans savoir comment ni quand l’Etat allait payer son argent ». Et l’assemblée d’applaudir fortement cet opérateur économique citoyen. Dont on imagine qu’il a déjà perçu son argent, à présent. Il aurait dans ce cas, bien de la chance. Ceux qui ont voulu faire comme lui et qui ont financé sur fonds propres la réhabilitation des commissariats et autres brigades de gendarmerie l’ont appris à leurs dépens. Ils ont tous mis la clé sous le paillasson, ruinés qu’ils sont pour avoir voulu aider l’Etat à ramener rapidement la sécurité. Les trois milliards qui leur sont dus restent, près de deux ans plus tard, impayés et pire, ils n’ont plus d’interlocuteur. Interrogé par un journaliste de « L’Eléphant » lors de son passage à la « Tribune du GEPCI », Hamed Bakayoko avait juré que tout était prêt et que ces opérateurs allaient être incessamment payés. Trois mois se sont passés depuis cette belle promesse. Mais revenons à l’inauguration du siège d’Interpol. Après les révélations du maître de Cérémonie sur les actions du Libanais-citoyen d’honneur, ce fut au tour de l’Inspecteur général de la police, Brindou M’bia, de prendre la parole pour expliquer les missions d’Interpol, non sans oublier de passer quelques coups de brosse à reluire sur les bottes de son patron qui avait un mal fou à cacher sa joie. Puis ce fut le tour d’Hamed Bakayoko de lire son discours écrit. Mais, tiens, que se passe-t-il ? En pleine lecture, le ministre s’arrête et décide d’abandonner la lecture de son discours: « cher ami, je ne vais pas lire mon discours intégralement. Pour ne pas répéter ce que le directeur général a déjà dit», déclare-t-il. Des murmures fusent dans l’assistance. C’est un discours identique ? C’est la même personne qui a écrit les deux discours ou quoi ? Bref, Hamed Bakayoko décide donc d’improviser. Et dans la foulée, il annonce que la veille, le chef de l’Etat a donné son accord pour un investissement de 100 milliards sur les quatre ans à venir pour doter la police, les préfets et autres sous-préfets. Argent que bien sûr, l’Etat n’a pas dans ses caisses. «Le président a donné son accord au ministre des finances pour qu’il négocie avec les prestataires pour qu’ils nous livrent maintenant tout ce dont nous avons besoin et que la Côte d’Ivoire s’engage à régler dans les trois à quatre ans à venir», a précisé le ministre. C’est sûr que cette révélation ne se trouvait pas dans le discours écrit. Par Brindou M’bia?
A.A.
A.A.