N’Da Amon, président national du syndicat libre des producteurs de base de café-cacao de Côte d’Ivoire, au cours d’un point de presse le mercredi dernier 29 août, a invité les producteurs à ne pas se rendre complices des individus armés qui se cachent dans les campements. Pour lui, cette attitude de certains planteurs qui consiste à héberger à travers leurs plantations et campements des personnes armées met en péril la campagne cacaoyère qui va s’ouvrir bientôt : « En ce qui concerne la nouvelle traite, il faut dire que la campagne est en danger. Aujourd’hui, avec la situation du pays, le gouvernement est obligé de déployer toutes les forces de l’ordre. Déjà on parlait de racket avant ; et maintenant les barrages se sont multipliés en plus, chaque barrage aura sa loi. Mais cela va nous permettre de prendre conscience puisque quand on parle d’insécurité, cela interpelle tout le monde. Nous ne devons pas être complices de cette déstabilisation parce que c’est nous qui perdons. Nous devons faire notre propre police. Les gens passent par les plantations pour faire ces attaques. Si nous voyons des choses et que nous ne signalons pas, cela retombera sur nous-mêmes. Avec la traite qui va s’ouvrir, le Gouvernement est obligé de mettre des forces de l’ordre partout et ces derniers ne manqueront pas de racketter. Mais dans cette situation, nous ne pourrons pas nous plaindre parce que le pays est attaqué et il faut le sauver », a lancé le syndicaliste à l’endroit des producteurs. Au sujet de l’actualité nationale relative aux revendications salariales des fonctionnaires, le conférencier a mis en garde le Gouvernement contre une probable augmentation des agents de l’Etat : « Il faut que les gens sachent que l’Etat ne perd jamais. Si l’Etat augmente le salaire des fonctionnaires, c’est toute la Côte d’Ivoire qui paye parce que l’Etat sera obligé d’augmenter les impôts, et le prix de toutes les denrées. Et c’est la population qui paye les pots cassés donc si l’Etat donne un centime aux fonctionnaires, ce même centime, il va le distribuer à tous les habitants de Côte d’Ivoire » a menacé N’Da Amon.
Ernest Famin, correspondant régional.
Ernest Famin, correspondant régional.