Les 28 et 29 novembre 2012 auront lieu les journées de la commémoration de l’indépendance de la Mauritanie, au canal aux bois d’Abidjan – Treichville. Rencontré à la veille de son départ pour la Mauritanie, Mohamed Brahim Ould Mohamed Ladghaf, président de la communauté mauritanienne en Côte d’Ivoire a expliqué que plusieurs innovations ont été apportées à l’édition 2012 de la commémoration de l’indépendance de la République islamique de Mauritanie (le 28 novembre 1960). Ainsi, cette année, la cérémonie s’étendra t-elle sur deux jours contrairement aux années antérieures où elle ne se tenait que sur un seul jour, annonce-t-il. Il est prévu une soirée musicale (le 28 novembre) et la seconde journée sera consacrée à une exposition-table ronde sur le cinéma mauritanien (le 29 novembre). Il s’agit pour nous de faire connaître les productions cinématographiques mauritaniennes aux créateurs et populations ivoiriennes. Selon Mohamed Brahim Ould Mohamed Ladghaf, président de la communauté mauritanienne en Côte d’Ivoire, des grincements de dents se font de plus en plus sentir au sein des entreprises de commercialisation et de distribution des produits de consommation. A ce propos, son commentaire est sans ambages : « C’est archi-faux! Je ne suis ni membre d’une administration ni employé d’une quelconque entreprise. Je suis un jeune Mauritanien commerçant qui a pour objectif de valoriser son pays d’origine à son pays d’adoption. J’ai commencé à organiser cette cérémonie en 1993 avec le soutien de feu Marcellin Yacé (...) Pour cette édition et comme d’habitude, nous sommes allés vers les entreprises de la place. Nous avons adressé au moins une trentaine de courriers de sponsoring et de partenariat ». Le président de la communauté mauritanienne a aussitôt traduit son désarroi suite à l’inadéquation entre ses attentes et ses sollicitations. «Deux (2) ou trois (3) mois avant la cérémonie, nous n’enregistrons que six (6) à sept (7) uniquement en retour. Nous le disons ici, la fête n’appartient à personne. Nous faisons la remarque suivante. Nous ne voulons pas travailler avec deux entreprises dans la distribution de deux produits concurrents. Toutefois, si une entreprise commericialise quatre (4) gammes de produits, nous en retenons qu’une seule gamme. La fête est ouverte à toutes les entreprises ivoiriennes sauf celles qui fabriquent des produits interdits par la religion musulmane (viande de porc et alcool) », a-t-il précisé. Si selon lui cette fête est de montrer au pays d’accueil (la Côte d’Ivoire) que les Mauritaniens ne savent pas que faire du commerce (tenir des boutiques), il note cependant que l’objectif de la précédente édition n’ait pas été compris par les populations ivoiriennes et mauritaniennes. « On avait voulu créer une certaine symbiose entre les populations autochtones (ivoiriennes) et leurs paires allogènes de la Mauritanie. Chaque Mauritanien devait venir avec son invité Ivoirien, car pour les précédentes fêtes, les Ivoiriens avaient brillé par leur absence. Cela n’a pas été compris par les populations », s’est-il indigné. Puis, dans un soupçon de chahuter les Ivoiriens, celui-ci lâche : « Nous avons fait venir en Côte d’Ivoire un groupe de RAP, qui a fait du RAP en français, en Anglais, en Maures, en Arabe et Wolof. Ce groupe a démontré que les Mauritaniens sont ouverts aux autres cultures et autres genres musicaux. Le boutiquier mauritanien est plus culturel que l’Ivoirien. Nous essayons de faire de notre mieux pour faire venir les Ivoiriens. Cette année, si les Ivoiriens ne viennent pas, nous irons les chercher chez eux ». Mohamed Brahim Ould Mohamed Ladghaf, président de la communauté mauritanienne en Côte d’Ivoire a salué l’implication des autorités ivoiriennes dans l’organisation des festivités marquant la célébration de l’indépendance de la République islamique de Mauritanie qui est, précise-t-il, un moyen de rapporchement entre les peuples mauritaniens et ivoiriens.
Patrick Krou
Patrick Krou