Tout porte à croire qu’avec les 2040 milliards Fcfa mobilisés exclusivement pour son financement, l’agriculture ivoirienne, pilier de l’économie nationale, va connaître une importante croissance qui aura des effets sur l’ensemble de l’économie nationale. Pourtant, beaucoup reste à faire.
Le juriste-sociologue Joachim Oura est formel. Selon lui, l’heure n’est pas à la jubilation dans le monde agricole, malgré la mobilisation d’un financement de plus de 2040 milliards Fcfa au profit du secteur. Car, explique-t-il, si les partenaires techniques au développement (Ptf), le secteur privé et l’Etat ont mis en évidence leur volonté de financer la filière agricole en vue de rattraper le retard d’investissements, le plus dur reste à venir. Pour lui, l’un des obstacles à l’essor de l’agriculture, c’est le problème foncier. En effet, au dire du juriste, la loi de décembre 1998 sur le domaine foncier rural, en permettant l’établissement de certificats fonciers collectifs après constat des « droits coutumiers», pourrait faire resurgir des conflits latents en remettant en cause les droits que les allogènes tenaient pour acquis. Prenant l’exemple des conflits fonciers entre éleveurs et agriculteurs récurrents ces derniers jours, Joachim Oura affirme qu’ici encore, la loi de 1998 ne reste pas neutre en ne s’intéressant qu’aux droits fonciers agraires des populations sédentaires au détriment des droits pastoraux. « Ce n’est pas pour rien que le président de la République lui-même a indiqué qu’il faut revoir cette loi », a-t-il ajouté. En clair, sans une loi foncière dépourvue de toute ambigüité, les conflits ne s’arrêteront pas dans les différentes régions du pays. Or, pour rassurer tous les investisseurs qui s’intéressent au monde agricole, il faut définitivement trouver un texte consensuel qui prend en compte toutes les inquiétudes tant des autochtones que de ceux venus d’ailleurs qui veulent y investir. Autre problème à éviter, c’est l’inexistence d’une banque spécialisée dans l’agriculture. Selon un cadre de banque approché, si la Côte d’Ivoire a connu un boom au niveau de sa filière agricole dans les années 1970, c’est en partie grâce à la Banque nationale pour le développement agricole (Bnda). Après la mise sur pied du Pnia, il conseille à l’Etat de revenir à ce mode de financement public. « Certes, l’agriculture est un secteur porteur. Mais aucune banque commerciale n’est disposée, au stade actuel, à accorder des prêts conséquents aux paysans », a-t-il mentionné. C’est pourquoi il suggère, vu les ambitions visant à donner un second souffle à l’agriculture, que les autorités pensent à mettre sur pied une nouvelle banque agricole fiable. «Il y a eu des tentatives. Mais celles qui ont été créées ne donnent pas satisfaction », a-t-il conclu.
Pour nombre de producteurs, afin que le Pnia profite véritablement aux acteurs, il faut une bonne gestion. «Le programme veut investir, entre autres, dans la banane, l’igname…Il faut que les vrais planteurs soient associés pour que l’impact du Pnia soit visible. Il y a eu des programmes, notamment dans le coton. Cependant les paysans n’en ont pas profité », a relevé Michel Tano, planteur à Agnibilékrou.Le Pnia et l’initiative du G8 pour la sécurité alimentaire et la nutrition comptent injecter, d’ici 2015, 2040,5 milliards Fcfa dans le milieu agricole ivoirien. Ceci pour réaliser quatre objectifs essentiels que sont la promotion des produits stratégiques pour la sécurité et la souveraineté alimentaires; la création d’un environnement global favorable à l’investissement privé ; assurer un développement durable et diversifié des cultures de rente et d’exportation ; faire une gouvernance agricole cohérente et efficace.
Ahua K.
Le juriste-sociologue Joachim Oura est formel. Selon lui, l’heure n’est pas à la jubilation dans le monde agricole, malgré la mobilisation d’un financement de plus de 2040 milliards Fcfa au profit du secteur. Car, explique-t-il, si les partenaires techniques au développement (Ptf), le secteur privé et l’Etat ont mis en évidence leur volonté de financer la filière agricole en vue de rattraper le retard d’investissements, le plus dur reste à venir. Pour lui, l’un des obstacles à l’essor de l’agriculture, c’est le problème foncier. En effet, au dire du juriste, la loi de décembre 1998 sur le domaine foncier rural, en permettant l’établissement de certificats fonciers collectifs après constat des « droits coutumiers», pourrait faire resurgir des conflits latents en remettant en cause les droits que les allogènes tenaient pour acquis. Prenant l’exemple des conflits fonciers entre éleveurs et agriculteurs récurrents ces derniers jours, Joachim Oura affirme qu’ici encore, la loi de 1998 ne reste pas neutre en ne s’intéressant qu’aux droits fonciers agraires des populations sédentaires au détriment des droits pastoraux. « Ce n’est pas pour rien que le président de la République lui-même a indiqué qu’il faut revoir cette loi », a-t-il ajouté. En clair, sans une loi foncière dépourvue de toute ambigüité, les conflits ne s’arrêteront pas dans les différentes régions du pays. Or, pour rassurer tous les investisseurs qui s’intéressent au monde agricole, il faut définitivement trouver un texte consensuel qui prend en compte toutes les inquiétudes tant des autochtones que de ceux venus d’ailleurs qui veulent y investir. Autre problème à éviter, c’est l’inexistence d’une banque spécialisée dans l’agriculture. Selon un cadre de banque approché, si la Côte d’Ivoire a connu un boom au niveau de sa filière agricole dans les années 1970, c’est en partie grâce à la Banque nationale pour le développement agricole (Bnda). Après la mise sur pied du Pnia, il conseille à l’Etat de revenir à ce mode de financement public. « Certes, l’agriculture est un secteur porteur. Mais aucune banque commerciale n’est disposée, au stade actuel, à accorder des prêts conséquents aux paysans », a-t-il mentionné. C’est pourquoi il suggère, vu les ambitions visant à donner un second souffle à l’agriculture, que les autorités pensent à mettre sur pied une nouvelle banque agricole fiable. «Il y a eu des tentatives. Mais celles qui ont été créées ne donnent pas satisfaction », a-t-il conclu.
Pour nombre de producteurs, afin que le Pnia profite véritablement aux acteurs, il faut une bonne gestion. «Le programme veut investir, entre autres, dans la banane, l’igname…Il faut que les vrais planteurs soient associés pour que l’impact du Pnia soit visible. Il y a eu des programmes, notamment dans le coton. Cependant les paysans n’en ont pas profité », a relevé Michel Tano, planteur à Agnibilékrou.Le Pnia et l’initiative du G8 pour la sécurité alimentaire et la nutrition comptent injecter, d’ici 2015, 2040,5 milliards Fcfa dans le milieu agricole ivoirien. Ceci pour réaliser quatre objectifs essentiels que sont la promotion des produits stratégiques pour la sécurité et la souveraineté alimentaires; la création d’un environnement global favorable à l’investissement privé ; assurer un développement durable et diversifié des cultures de rente et d’exportation ; faire une gouvernance agricole cohérente et efficace.
Ahua K.