Exilée ou partie de son propre chef ? Aïcha Koné, la Diva de la musique ivoirienne, répond aux questions de Claudy Siar de Rfi, sans détour. Des conditions de son retour à Abidjan et de sa nouvelle vie en Guinée Conakry.
La Guinée parce qu’elle est devenue ta terre. Peut-on parler d’exil ? Est tu une Miriam Makeba du 21ème siècle ?
Certain ont tendance à le penser. Miriam Makeba a longtemps séjourné en Guinée Conakry, à cause de l’apartheid dans son pays. Moi, c’est par rapport à ce qui s’est passé chez moi, la guerre. Ça ne pouvait pas convenir à ma philosophie, l’environnement ne me convenait plus. Je pense aussi que je n’aurais pas eu cette possibilité de faire cet album. Je viens de réaliser un album appellé ‘’Kaira’’ le bonheur.
Le fait de quitter sa terre natale, ce pays qui t’est cher, même si tu te présentes comme étant une Africaine… est-ce du recule ? Et comme on dit prendre du recul c’est prendre de l’élan pour revenir évidemment au pays natal ?
Mon souhait c’est de revenir, mais, ce n’est pas pour maintenant. Je demeure Guinéenne quand même (rire).
Et sur l’apaisement au pays ?
Pour l’artiste que je suis, il faut de la stabilité pour qu’un artiste puisse créer.
Au moment où nous parlons, justement certains souhaitent que l’apaisement passe par les femmes et les hommes de culture quelque soit leur domaine ?
C’est vrai, mais ce n’est pas aussi chose facile, parce que les plaies sont encore récentes. Nous, les artistes, nous avons commencé. Il y a un titre sur cet album ‘’Kaira’’, dont le titre est ‘’Widemin’’ en senoufo, ma langue paternelle, qui veut dire ‘’aidez-nous’’.
Lorsque je regarde la AÏcha Koné qui est en face de moi, j’ai le sentiment d’avoir à la fois une femme, une grande sœur qui compte pour l’Afrique, et qui est à la fois meurtri par tout ce qui s’est passé. Qui dans le même temps semble porter sur ses épaules le poids de tout cela. Mais, je sens quand même cet optimisme qui tout au long de ta carrière t’a toujours permis de traverser les époques et les difficultés.
Exactement ! C’est ça aussi la vie, savoir affronter les épreuves avec beaucoup d’efforts. Où je viens, cela n’a pas été chose facile, et vu que les choses se sont déroulées en ma présence, c’est dur à supporter. C’est vrai, mais il faut garder espoir et dire qu’il y a toujours un soleil à l’horizon.
Les choses n’ont pas été toujours facile pour toi qui appartient à la noblesse, et qui a du justement transgresser les règles pour enfin pouvoir assouvir ta passion de la chanson, de la musique et du panafricanisme.
Oui, et je dis que ce n’est pas peine perdu, parce qu’on sortira la tête de l’eau.
Alors AÏcha, la musique, il faut y croire ?
Il faut y croire et la persévérer, c’est une arme de combat ce métier, elle permet de s’entendre de part et d’autre dans le monde.
Toute l’Afrique de l’ouest a bien accueilli ta chanson ‘’Denikeneya’’, sorti en 1979, raconte nous un peu ces moments ?
Je dois reconnaître que cela n’a pas été facile. Je me rappelle encore, quand la musique est passée sur les antennes de Rfi, on m’a appelée de partout pour me féliciter. J’ai appris la musique avec Boncana Maïga à l’orchestre de la Rti, puis avec Manu Dibango. C’est dire que je l’ai appris auprès des grands.
Vous deviez fêter vos 35 ans de carrière en Côte d’Ivoire, mais cela n’a pas été possible, racontez nous un peu…
Certes, j’avais voulu fêter mes 35 ans dans mon pays, mais la guerre m’a empêchée. Je l’ai donc fait en Guinée. Et, je dois avouer que cela a été une très belle fête. J’ai eu la chance d’avoir comme invité la fille de Miriam Makeba, et je dois avouer que cela a été un honneur. Ensuite, j’ai été reçu par le président de la Guinée.
Aujourd’hui, je t’entends dire les noms des grandes figures des chansons africaines, et j’ai comme l’impression que tu t’oublies. T’es devenue une icône, un porte flambeau, et je sais que ce n’est pas facile. Comptez-vous repartir en Côte d’Ivoire ?
Inchallah… On m’appelle beaucoup pour que je revienne au pays. Présentement, j’attends que les choses se normalisent. Je remercie les démarches des autorités pour que je revienne.
Dites-nous, comment a été ce nouvel album loin de ton pays ?
Je dois reconnaître que c’est toujours difficile d’être loin de chez soi. L’enregistrement de cet album a été bénéfique pour moi. Pour cet album, je me suis rendu au Brésil. Et, j’ai vécu une assez belle expérience. Ce faisant, il y a du rythme brésilien sur mon album.
HIPPOLYTE KOUADIO (Stg)
La Guinée parce qu’elle est devenue ta terre. Peut-on parler d’exil ? Est tu une Miriam Makeba du 21ème siècle ?
Certain ont tendance à le penser. Miriam Makeba a longtemps séjourné en Guinée Conakry, à cause de l’apartheid dans son pays. Moi, c’est par rapport à ce qui s’est passé chez moi, la guerre. Ça ne pouvait pas convenir à ma philosophie, l’environnement ne me convenait plus. Je pense aussi que je n’aurais pas eu cette possibilité de faire cet album. Je viens de réaliser un album appellé ‘’Kaira’’ le bonheur.
Le fait de quitter sa terre natale, ce pays qui t’est cher, même si tu te présentes comme étant une Africaine… est-ce du recule ? Et comme on dit prendre du recul c’est prendre de l’élan pour revenir évidemment au pays natal ?
Mon souhait c’est de revenir, mais, ce n’est pas pour maintenant. Je demeure Guinéenne quand même (rire).
Et sur l’apaisement au pays ?
Pour l’artiste que je suis, il faut de la stabilité pour qu’un artiste puisse créer.
Au moment où nous parlons, justement certains souhaitent que l’apaisement passe par les femmes et les hommes de culture quelque soit leur domaine ?
C’est vrai, mais ce n’est pas aussi chose facile, parce que les plaies sont encore récentes. Nous, les artistes, nous avons commencé. Il y a un titre sur cet album ‘’Kaira’’, dont le titre est ‘’Widemin’’ en senoufo, ma langue paternelle, qui veut dire ‘’aidez-nous’’.
Lorsque je regarde la AÏcha Koné qui est en face de moi, j’ai le sentiment d’avoir à la fois une femme, une grande sœur qui compte pour l’Afrique, et qui est à la fois meurtri par tout ce qui s’est passé. Qui dans le même temps semble porter sur ses épaules le poids de tout cela. Mais, je sens quand même cet optimisme qui tout au long de ta carrière t’a toujours permis de traverser les époques et les difficultés.
Exactement ! C’est ça aussi la vie, savoir affronter les épreuves avec beaucoup d’efforts. Où je viens, cela n’a pas été chose facile, et vu que les choses se sont déroulées en ma présence, c’est dur à supporter. C’est vrai, mais il faut garder espoir et dire qu’il y a toujours un soleil à l’horizon.
Les choses n’ont pas été toujours facile pour toi qui appartient à la noblesse, et qui a du justement transgresser les règles pour enfin pouvoir assouvir ta passion de la chanson, de la musique et du panafricanisme.
Oui, et je dis que ce n’est pas peine perdu, parce qu’on sortira la tête de l’eau.
Alors AÏcha, la musique, il faut y croire ?
Il faut y croire et la persévérer, c’est une arme de combat ce métier, elle permet de s’entendre de part et d’autre dans le monde.
Toute l’Afrique de l’ouest a bien accueilli ta chanson ‘’Denikeneya’’, sorti en 1979, raconte nous un peu ces moments ?
Je dois reconnaître que cela n’a pas été facile. Je me rappelle encore, quand la musique est passée sur les antennes de Rfi, on m’a appelée de partout pour me féliciter. J’ai appris la musique avec Boncana Maïga à l’orchestre de la Rti, puis avec Manu Dibango. C’est dire que je l’ai appris auprès des grands.
Vous deviez fêter vos 35 ans de carrière en Côte d’Ivoire, mais cela n’a pas été possible, racontez nous un peu…
Certes, j’avais voulu fêter mes 35 ans dans mon pays, mais la guerre m’a empêchée. Je l’ai donc fait en Guinée. Et, je dois avouer que cela a été une très belle fête. J’ai eu la chance d’avoir comme invité la fille de Miriam Makeba, et je dois avouer que cela a été un honneur. Ensuite, j’ai été reçu par le président de la Guinée.
Aujourd’hui, je t’entends dire les noms des grandes figures des chansons africaines, et j’ai comme l’impression que tu t’oublies. T’es devenue une icône, un porte flambeau, et je sais que ce n’est pas facile. Comptez-vous repartir en Côte d’Ivoire ?
Inchallah… On m’appelle beaucoup pour que je revienne au pays. Présentement, j’attends que les choses se normalisent. Je remercie les démarches des autorités pour que je revienne.
Dites-nous, comment a été ce nouvel album loin de ton pays ?
Je dois reconnaître que c’est toujours difficile d’être loin de chez soi. L’enregistrement de cet album a été bénéfique pour moi. Pour cet album, je me suis rendu au Brésil. Et, j’ai vécu une assez belle expérience. Ce faisant, il y a du rythme brésilien sur mon album.
HIPPOLYTE KOUADIO (Stg)