Du 12 au 14 octobre 2012, la République démocratique du Congo accueille le XIVe Sommet de la Francophonie. Les chefs d’Etat et de gouvernement de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) travailleront sur le thème: « Francophonie, enjeux environnementaux et économiques face à la gouvernance mondiale. »
La rencontre de Kinshasa, la capitale de la RDC est un véritable test pour Joseph Kabila, le tenant du pouvoir dont la légitimité est toujours contestée par la classe politique congolaise. Prenant le taureau par les cornes, les autorités congolaises s’activent pour réussir cette rencontre internationale qui s’annonce sur fond de polémique. Pour le ministre de l’Intérieur,Richard Muyej:« Le XIVe Sommet de la Francophonie est une occasion pour la RDC de s’ouvrir au monde et d’affirmer son identité comme une grande nation africaine résolument en quête de sa modernité politique, économique et sociale.»
C’est pourquoi, il a invité l’ensemble des acteurs politiques du pays, le 18 septembre dernier, à se mobiliser en vue d’assurer le succès de cette grand’messe de la Francophonie du 12 au 14 octobre à Kinshasa. Il a rappelé que cette rencontre était un rendez-vous national qui nécessitait l’implication de toute la classe politique au-delà de leurs divergences. Malgré cet appel de nombreux partis de l’opposition ont boycotté cette réunion. De son côté, le Premier ministre Augustin Matata Ponyo attend la présence de 71 chefs d’État et de gouvernement. Et d’ajouter:« Cette rencontre revêt une importance capitale pour le pays considéré comme étant le plus important en termes de superficie de l'espace francophone. »
Réagissant aux propos du ministre de l’Intérieur certains opposants présents à la réunion avouent ne pas comprendre. En cause: les élections présidentielles de novembre 2011 ayant donné vainqueur Joseph Kabila. Des élections qu’ils jugent non démocratiques et donc entachées d’irrégularités. Estimant qu’il y avait des questions à régler a priori avant leur participation à de telles rencontres. « Nous à l’opposition, nous sommes en train d’apprêter notre cahier de charges pour le remettre à François Hollande. » Rappelons que plusieurs observateurs internationaux n'ont pas manqué de dénoncer le « hold-up » électoral du candidat du Parti du Peuple pour le Redressement et la Reconstruction(PPRR), Joseph Kabila.
Contrairement aux attentes du Premier ministre congolais, on avance dans les chancelleries occidentales que plusieurs chefs d'Etat sont prêts à bouder cette rencontre. Car, pour eux accepter d'y venir est une façon de reconnaître le pouvoir de Kinshasa. Une interview sur France 24 du président guinéen Alpha Condé montre des divergences sur la réunion de la Francophonie à Kinshasa. Le chef de l’Etat guinéen a été clair: « Des chefs d’Etat et de gouvernement hésitent de venir au XIVe Sommet de la Francophonie en raison de la situation des élections de novembre 2011.» Pour les défenseurs du président Joseph Kabila:« Alpha Condé avance des raisons fallacieuses de soi-disant situation des élections.
Il est clair que les ennemis de la RDC ne se désarment pas, partout où ils peuvent faire mal.
En Afrique les perdants ont toujours contesté les résultats des urnes, à part dans quelques pays. Même la venue du président français François Hollande à Kinshasa aura été l'aboutissement d’une longue et difficile épreuve diplomatique. On se souvient qu'au lendemain de la présidentielle congolaise, le ministre des Affaires étrangères d’alors, Alain Juppé affirmait avoir pris note de l'élection de Kabila sans forcément reconnaître sa victoire.
Vu la réticence à la fois des chefs d'Etat du continent et subtilement de Paris à «accepter» sa réélection, Joseph Kabila joue son va-tout les 12,13 et 14 octobre pour s'assurer un quelconque soutien et une légitimité internationale.
Au niveau intérieur, l'opposant principal Etienne Tshisekedi, le finaliste malheureux qui n'a pas jusque-là digéré sa défaite, continue à dire qu'il «reste et demeure le vrai président de la République». Son parti politique l'Union pour la démocratie et le progrès social(UDPS) avait même demandé la délocalisation du sommet dans un autre pays. Mais face au refus des dirigeants de l'Organisation internationale de la Francophonie de répondre favorablement à leurs requêtes, ils ont décidé de faire un véritable lobbying, afin qu'il y ait une rencontre entre leur leader et le président français qui sera à Kinshasa le 13 octobre après un passage à Dakar, au Sénégal.
La rue congolaise l’a écorché au passage eu égard au déchantement qui s’est brutalement accentué en cette année à l’égard de François Hollande, désormais confronté à une opinion mécontente de ses premiers pas. Surtout son hésitation à venir à Kinshasa a été critiquée. « Que François Hollande s‘occupe de la question du Nord Mali, de ses promesses utopiques faites aux Français.» Ce sont là entre autres, les griefs portés contre le locataire du palais de l’Elysée par la rue congolaise.
Redonner l’image du pays
La RDC a connu plusieurs années de guerre. Même si l'on est loin de l'époque où les combats se déroulaient aux portes de la capitale, toujours est-il que certaines régions n'ont pas encore retrouvé la stabilité. Aujourd'hui, l'armée congolaise confrontée à des problèmes de moyens logistiques financiers doit faire face à une rébellion qui sévit à l'Est. A plusieurs reprises, le voisin rwandais a été indexé par les autorités de Kinshasa de servir de base arrière aux rebelles.
Une situation qui a d'ailleurs créé une suspicion entre les deux pays. L'autre handicap de la RDC est la justice à deux vitesses qui prévaut. En effet, ce pays est considéré comme étant un territoire où justice rime avec politique et corruption. Dans une récente interview, le Premier ministre a affirmé s'atteler à régler cette situation. Aussi est-il important pour les autorités de récréer un climat de confiance avec les investisseurs étrangers. Il y a quelques semaines, elles ont déposé un dossier dans ce sens à l'OHADA. Mais un des chantiers urgents devra être le dialogue entre l'opposition et le pouvoir. Ce qui serait le début à un retour sur la scène internationale.
Faustin Dali et Elvis Adou
La rencontre de Kinshasa, la capitale de la RDC est un véritable test pour Joseph Kabila, le tenant du pouvoir dont la légitimité est toujours contestée par la classe politique congolaise. Prenant le taureau par les cornes, les autorités congolaises s’activent pour réussir cette rencontre internationale qui s’annonce sur fond de polémique. Pour le ministre de l’Intérieur,Richard Muyej:« Le XIVe Sommet de la Francophonie est une occasion pour la RDC de s’ouvrir au monde et d’affirmer son identité comme une grande nation africaine résolument en quête de sa modernité politique, économique et sociale.»
C’est pourquoi, il a invité l’ensemble des acteurs politiques du pays, le 18 septembre dernier, à se mobiliser en vue d’assurer le succès de cette grand’messe de la Francophonie du 12 au 14 octobre à Kinshasa. Il a rappelé que cette rencontre était un rendez-vous national qui nécessitait l’implication de toute la classe politique au-delà de leurs divergences. Malgré cet appel de nombreux partis de l’opposition ont boycotté cette réunion. De son côté, le Premier ministre Augustin Matata Ponyo attend la présence de 71 chefs d’État et de gouvernement. Et d’ajouter:« Cette rencontre revêt une importance capitale pour le pays considéré comme étant le plus important en termes de superficie de l'espace francophone. »
Réagissant aux propos du ministre de l’Intérieur certains opposants présents à la réunion avouent ne pas comprendre. En cause: les élections présidentielles de novembre 2011 ayant donné vainqueur Joseph Kabila. Des élections qu’ils jugent non démocratiques et donc entachées d’irrégularités. Estimant qu’il y avait des questions à régler a priori avant leur participation à de telles rencontres. « Nous à l’opposition, nous sommes en train d’apprêter notre cahier de charges pour le remettre à François Hollande. » Rappelons que plusieurs observateurs internationaux n'ont pas manqué de dénoncer le « hold-up » électoral du candidat du Parti du Peuple pour le Redressement et la Reconstruction(PPRR), Joseph Kabila.
Contrairement aux attentes du Premier ministre congolais, on avance dans les chancelleries occidentales que plusieurs chefs d'Etat sont prêts à bouder cette rencontre. Car, pour eux accepter d'y venir est une façon de reconnaître le pouvoir de Kinshasa. Une interview sur France 24 du président guinéen Alpha Condé montre des divergences sur la réunion de la Francophonie à Kinshasa. Le chef de l’Etat guinéen a été clair: « Des chefs d’Etat et de gouvernement hésitent de venir au XIVe Sommet de la Francophonie en raison de la situation des élections de novembre 2011.» Pour les défenseurs du président Joseph Kabila:« Alpha Condé avance des raisons fallacieuses de soi-disant situation des élections.
Il est clair que les ennemis de la RDC ne se désarment pas, partout où ils peuvent faire mal.
En Afrique les perdants ont toujours contesté les résultats des urnes, à part dans quelques pays. Même la venue du président français François Hollande à Kinshasa aura été l'aboutissement d’une longue et difficile épreuve diplomatique. On se souvient qu'au lendemain de la présidentielle congolaise, le ministre des Affaires étrangères d’alors, Alain Juppé affirmait avoir pris note de l'élection de Kabila sans forcément reconnaître sa victoire.
Vu la réticence à la fois des chefs d'Etat du continent et subtilement de Paris à «accepter» sa réélection, Joseph Kabila joue son va-tout les 12,13 et 14 octobre pour s'assurer un quelconque soutien et une légitimité internationale.
Au niveau intérieur, l'opposant principal Etienne Tshisekedi, le finaliste malheureux qui n'a pas jusque-là digéré sa défaite, continue à dire qu'il «reste et demeure le vrai président de la République». Son parti politique l'Union pour la démocratie et le progrès social(UDPS) avait même demandé la délocalisation du sommet dans un autre pays. Mais face au refus des dirigeants de l'Organisation internationale de la Francophonie de répondre favorablement à leurs requêtes, ils ont décidé de faire un véritable lobbying, afin qu'il y ait une rencontre entre leur leader et le président français qui sera à Kinshasa le 13 octobre après un passage à Dakar, au Sénégal.
La rue congolaise l’a écorché au passage eu égard au déchantement qui s’est brutalement accentué en cette année à l’égard de François Hollande, désormais confronté à une opinion mécontente de ses premiers pas. Surtout son hésitation à venir à Kinshasa a été critiquée. « Que François Hollande s‘occupe de la question du Nord Mali, de ses promesses utopiques faites aux Français.» Ce sont là entre autres, les griefs portés contre le locataire du palais de l’Elysée par la rue congolaise.
Redonner l’image du pays
La RDC a connu plusieurs années de guerre. Même si l'on est loin de l'époque où les combats se déroulaient aux portes de la capitale, toujours est-il que certaines régions n'ont pas encore retrouvé la stabilité. Aujourd'hui, l'armée congolaise confrontée à des problèmes de moyens logistiques financiers doit faire face à une rébellion qui sévit à l'Est. A plusieurs reprises, le voisin rwandais a été indexé par les autorités de Kinshasa de servir de base arrière aux rebelles.
Une situation qui a d'ailleurs créé une suspicion entre les deux pays. L'autre handicap de la RDC est la justice à deux vitesses qui prévaut. En effet, ce pays est considéré comme étant un territoire où justice rime avec politique et corruption. Dans une récente interview, le Premier ministre a affirmé s'atteler à régler cette situation. Aussi est-il important pour les autorités de récréer un climat de confiance avec les investisseurs étrangers. Il y a quelques semaines, elles ont déposé un dossier dans ce sens à l'OHADA. Mais un des chantiers urgents devra être le dialogue entre l'opposition et le pouvoir. Ce qui serait le début à un retour sur la scène internationale.
Faustin Dali et Elvis Adou