Drogba, comme le vin, se bonifie au fil des ans. Sur l'aire de jeu du LSS, samedi, il a donné toute la mesure du savoir gagner qu'il a acquis. Deux finales de Coupe d'Afrique, deux finales de Ligue des champions dont une remportée, sont autant de repères pour se sortir d'affaire désormais quand la situation semble critique. Le capitaine des Eléphants a joué sur le registre de l'expérience face à des Lions fougueux. Bien avant ce match, certains analystes étaient allés trop vite en besogne en s'inquiétant de la production que le capitaine des Eléphants pouvait avoir désormais en sélection, du fait de sa présence dans un championnat de seconde zone qu'est censé être la Super League chinoise. On se demandait si le niveau de ce championnat pouvait lui permettre de garder ses performances. Samedi au LSS, il a répondu à ces interrogations avec deux coups de pied arrêté : un sur coup franc (52è) et un autre sur pénalty (72è). Comme pour dire que le football se joue à l'expérience, quand on a un certain âge. Roger Milla, il y a de cela presque deux décennies, avait donné pareille leçon. Il faut savoir être efficace en tirant profit des plus nettes occasions de but. Mais Drogba est allé plus loin que Roger Milla. Il s'assigne des tâches défensives. Samedi, il veillait au grain. Il a participé à l'effort défensif, derrière, repoussant les attaques sénégalaises comme celle qui l'a contraint à sortir la balle sur la ligne de but (50è). Déjà avec Chelsea, il assumait ce rôle. Attaquer, marquer des buts mais aussi défendre crânement si nécessaire. Voilà Drogba tel qu'on va désormais l'apprécier, si ce n'est déjà fait. Il aura été l'homme du match en compagnie de Copa Barry, le gardien de but. Le pachyderme gardien a sauvé au moins deux balles chaudes, dont le retourné spectaculaire de Moussa Sow. Chaud ! Rassurant dans ses perches et communiquant son assurance à ses coéquipiers de la défense, Copa, c'est sûr, a frustré plus d'un Sénégalais.
Litié BOAGNON
Litié BOAGNON