Le samedi 13 octobre à Dakar, au stade Léopold Sedar Senghor se sont affrontés les Lions du Sénégal et les Eléphants de Côte d’Ivoire. 0-2 pour les Eléphants de Côte d’Ivoire ! Ce match classé «à hauts risques» par les instances dirigeantes du football (CAF, FIFA) a tenu toutes ses promesses. 1ère promesse tenue : le plus fort a gagné, et le plus faible a perdu. Les plus expérimentés ont gagné, et les moins expérimentés ont appris à leurs dépens les exigences du haut niveau. L’autre promesse tenue est bien entendu la réaction du public sénégalais du stade LSS. Ce public conditionné pour un et un seul résultat : la victoire ou rien, une sorte de «On gagne ou on gagne». Je vais m’appesantir sur cette deuxième promesse tenue, car en vérité, entre les Eléphants de Côte d’Ivoire et les Lions du Sénégal, il n’y avait pas photo, du moins à l’heure actuelle. .. Récit !
Préparation minutieuse des consciences au manque de fairplay !
Au terme du match aller où les Lions ont été battus 4-2 à Abidjan, le coach Koto avait donné le ton. «Nous avons été battus à cause du mauvais arbitrage». Traduction simple ! Ces Ivoiriens ne valent rien. Si l’arbitre n’avait pas sifflé le penalty suite à la faute de Faty sur Gervinho, le Sénégal ne se serait pas incliné lourdement à Abidjan. Trop compliqué pour comprendre ? Ok, je traduis encore. La Côte d’Ivoire n’est pas plus forte que le Sénégal. Les joueurs ivoiriens sont vieux. Drogba est devenu chintok. Kolo est vieux et ne joue plus à City. Yaya Touré, c’est chez les Blancs qu’il est fort. Sinon, en sélection, il est nul. Zokora, Copa, Eboué, Tiéné, et tous les autres, pfff ! Quant à Gervinho, il est certes percutant, mais il n’est pas doué dans la dernière passe et ne sait pas marquer. Hope it is clearer now.
La presse sportive sénégalaise : mauvaise foi ou cécité ?
Je croyais que ces réactions de la délégation sénégalaise au terme du match aller étaient justes des ‘’réactions à chaud’’ et qu’une fois l’émotion passée, la presse jouerait son rôle. Informer, analyser, proposer, etc. Que nenni ! Elle a enfoncé le clou. Ces Eléphants sont nuls. Ils sont vieux. Le Sénégal peut facilement remonter les 2 buts et porter l’estocade à ces vieux Eléphants. J’ai lu 75% des articles de presse sur ce match retour (SN – CIV), et je regrette que l’objectivité n’ait pas été de mise. Par objectivité, j’entends ceci : «La Côte d’Ivoire, c’est du solide. Mais ces Eléphants ne sont pas imbattables. Si nous y croyons, si nous exploitons leurs faiblesses défensives, nous pourrons les faire chuter. Si nous muselons Yaya Touré et Gervinho, ceux par qui les buts des Ivoiriens passent, Drogba pourrait être privé de ballons, et alors, on pourrait espérer un bon résultat». La presse a failli. Mobiliser autour d’une victoire et reconnaître la difficulté de la tâche ne s’opposent pas. C’est différent de ce qui a été servi à ces nombreux supporters qui pour une grande majorité ne comprennent pas le football.
Les violences étaient prévisibles…
Il suffisait de faire un tour sur certains fora de discussions sénégalais pour avoir un avant-goût de ce que serait ce match dans les tribunes. Il faut le dire tout net. Il y avait de la violence verbale. La récurrence de certains termes utilisés par certains Internautes pouvait interpeller tout spécialiste des sciences humaines. Morceaux choisis : «massacrer, manger, écraser, barbares, sauvages, guerre, forêt, brousse, singe, etc. ». On pourrait aisément attribuer ces écrits à une minorité, ceux qui ne savent rien de l’amitié entre nos deux pays, tout le contraire du Sénégalais ordinaire. Le Sénégalais ordinaire, il sait que les deux pays ont des liens congénitaux, multiséculaires. Il sait qu’il a des grands parents qui sont en Côte d’Ivoire depuis des lustres. Le Sénégalais ordinaire, il essaie de renier à la Côte d’Ivoire son statut de leader en public, mais le reconnaît en privé ou quand il est seul devant son miroir.
Plus jamais ça !
J’étais au stade LSS, et j’ai vu des supporters lancer des bouteilles d’eau en plastique sur les Eléphants à la fin de l’échauffement, et à l’entrée du tunnel qui mène au vestiaire ! Plus jamais ça ! J’y étais ! J’ai voulu chanter l’Abidjanaise avec les miens ! Peine perdue parce qu’elle a été en partie sabotée ! Je n’ai rien entendu depuis la tribune où j’étais. Plus jamais ça ! J’y étais quand le public frère sénégalais a transformé les gradins du stade LSS en un cratère, un no man’s land, empêchant la rencontre de se poursuivre. Plus jamais ça ! J’y étais et j’ai vu certains hauts cadres ivoiriens, totalement tétanisés, certains ôtant leur polo orange de peur d’être pris pour cible par des éléments incontrôlés, qui s’étaient retrouvés dans la tribune VIP où j’étais. Plus jamais ça ! J’y étais quand de l’autre côté du stade, des supporters ivoiriens, hommes et femmes, sautaient des gradins pour bénéficier de la protection de la police sur la pelouse. Plus jamais ça !
Mes hommages !
Je voudrais rendre un hommage appuyé au peuple sénégalais qui aurait pu profiter de ces mouvements de colère contre leurs dirigeants sportifs, leur staff technique, leurs joueurs, et aussi contre l’arbitre (sic) pour s’en prendre aux Ivoiriens. Je voudrais également rendre hommage aux Supporters sénégalais qui étaient dans les tribunes avec nous, et qui essayaient de nous rassurer, de nous protéger contre toute attaque des badauds dans les tribunes. Je voudrais aussi rendre un hommage appuyé aux Autorités ivoiriennes qui ont multiplié les messages de Paix pour éviter des débordements à Abidjan. Je veux nommément citer le Président de l’Assemblée Nationale de Côte d’Ivoire, M. Guillaume Soro, qui a envoyé un tweet pour rassurer les Ivoiriens que nous tous qui étions au stade LSS allions bien. Je veux enfin rendre un hommage à moi-même, à mon compagnon d’infortune avec qui j’étais au stade, et tous mes followers sur twitter pour avoir essayé de rassurer mes amis, leurs amis, les Ivoiriens à travers des tweets visant essentiellement à apaiser. Je dois avouer que quand j’envoyais mes premiers tweets, la sérénité n’était pas de mise, mais il le fallait pour rassurer les Ivoiriens et tous ceux qui attendaient la moindre petite occasion pour aller faire leur shopping à Treichville. Je voudrais terminer par cette réflexion. Il n’y a pas un peuple plus pacifique qu’un autre. De même, il n’y a pas un peuple plus violent qu’un autre. La violence se trouve en chacun de nous et peut s’exprimer si nous n’y prenons garde. La Paix, me semble plus facile à faire. Elle demande un peu d’Amour, un peu de Pardon, un peu d’Humilité, un peu de Sincérité, un peu de Lucidité, un peu d’Ouverture d’esprit.
Vive la fraternité sénégalo-ivoirienne!
Un Ivoirien résidant à Dakar
constyblack.gourou@gmail.com
Préparation minutieuse des consciences au manque de fairplay !
Au terme du match aller où les Lions ont été battus 4-2 à Abidjan, le coach Koto avait donné le ton. «Nous avons été battus à cause du mauvais arbitrage». Traduction simple ! Ces Ivoiriens ne valent rien. Si l’arbitre n’avait pas sifflé le penalty suite à la faute de Faty sur Gervinho, le Sénégal ne se serait pas incliné lourdement à Abidjan. Trop compliqué pour comprendre ? Ok, je traduis encore. La Côte d’Ivoire n’est pas plus forte que le Sénégal. Les joueurs ivoiriens sont vieux. Drogba est devenu chintok. Kolo est vieux et ne joue plus à City. Yaya Touré, c’est chez les Blancs qu’il est fort. Sinon, en sélection, il est nul. Zokora, Copa, Eboué, Tiéné, et tous les autres, pfff ! Quant à Gervinho, il est certes percutant, mais il n’est pas doué dans la dernière passe et ne sait pas marquer. Hope it is clearer now.
La presse sportive sénégalaise : mauvaise foi ou cécité ?
Je croyais que ces réactions de la délégation sénégalaise au terme du match aller étaient justes des ‘’réactions à chaud’’ et qu’une fois l’émotion passée, la presse jouerait son rôle. Informer, analyser, proposer, etc. Que nenni ! Elle a enfoncé le clou. Ces Eléphants sont nuls. Ils sont vieux. Le Sénégal peut facilement remonter les 2 buts et porter l’estocade à ces vieux Eléphants. J’ai lu 75% des articles de presse sur ce match retour (SN – CIV), et je regrette que l’objectivité n’ait pas été de mise. Par objectivité, j’entends ceci : «La Côte d’Ivoire, c’est du solide. Mais ces Eléphants ne sont pas imbattables. Si nous y croyons, si nous exploitons leurs faiblesses défensives, nous pourrons les faire chuter. Si nous muselons Yaya Touré et Gervinho, ceux par qui les buts des Ivoiriens passent, Drogba pourrait être privé de ballons, et alors, on pourrait espérer un bon résultat». La presse a failli. Mobiliser autour d’une victoire et reconnaître la difficulté de la tâche ne s’opposent pas. C’est différent de ce qui a été servi à ces nombreux supporters qui pour une grande majorité ne comprennent pas le football.
Les violences étaient prévisibles…
Il suffisait de faire un tour sur certains fora de discussions sénégalais pour avoir un avant-goût de ce que serait ce match dans les tribunes. Il faut le dire tout net. Il y avait de la violence verbale. La récurrence de certains termes utilisés par certains Internautes pouvait interpeller tout spécialiste des sciences humaines. Morceaux choisis : «massacrer, manger, écraser, barbares, sauvages, guerre, forêt, brousse, singe, etc. ». On pourrait aisément attribuer ces écrits à une minorité, ceux qui ne savent rien de l’amitié entre nos deux pays, tout le contraire du Sénégalais ordinaire. Le Sénégalais ordinaire, il sait que les deux pays ont des liens congénitaux, multiséculaires. Il sait qu’il a des grands parents qui sont en Côte d’Ivoire depuis des lustres. Le Sénégalais ordinaire, il essaie de renier à la Côte d’Ivoire son statut de leader en public, mais le reconnaît en privé ou quand il est seul devant son miroir.
Plus jamais ça !
J’étais au stade LSS, et j’ai vu des supporters lancer des bouteilles d’eau en plastique sur les Eléphants à la fin de l’échauffement, et à l’entrée du tunnel qui mène au vestiaire ! Plus jamais ça ! J’y étais ! J’ai voulu chanter l’Abidjanaise avec les miens ! Peine perdue parce qu’elle a été en partie sabotée ! Je n’ai rien entendu depuis la tribune où j’étais. Plus jamais ça ! J’y étais quand le public frère sénégalais a transformé les gradins du stade LSS en un cratère, un no man’s land, empêchant la rencontre de se poursuivre. Plus jamais ça ! J’y étais et j’ai vu certains hauts cadres ivoiriens, totalement tétanisés, certains ôtant leur polo orange de peur d’être pris pour cible par des éléments incontrôlés, qui s’étaient retrouvés dans la tribune VIP où j’étais. Plus jamais ça ! J’y étais quand de l’autre côté du stade, des supporters ivoiriens, hommes et femmes, sautaient des gradins pour bénéficier de la protection de la police sur la pelouse. Plus jamais ça !
Mes hommages !
Je voudrais rendre un hommage appuyé au peuple sénégalais qui aurait pu profiter de ces mouvements de colère contre leurs dirigeants sportifs, leur staff technique, leurs joueurs, et aussi contre l’arbitre (sic) pour s’en prendre aux Ivoiriens. Je voudrais également rendre hommage aux Supporters sénégalais qui étaient dans les tribunes avec nous, et qui essayaient de nous rassurer, de nous protéger contre toute attaque des badauds dans les tribunes. Je voudrais aussi rendre un hommage appuyé aux Autorités ivoiriennes qui ont multiplié les messages de Paix pour éviter des débordements à Abidjan. Je veux nommément citer le Président de l’Assemblée Nationale de Côte d’Ivoire, M. Guillaume Soro, qui a envoyé un tweet pour rassurer les Ivoiriens que nous tous qui étions au stade LSS allions bien. Je veux enfin rendre un hommage à moi-même, à mon compagnon d’infortune avec qui j’étais au stade, et tous mes followers sur twitter pour avoir essayé de rassurer mes amis, leurs amis, les Ivoiriens à travers des tweets visant essentiellement à apaiser. Je dois avouer que quand j’envoyais mes premiers tweets, la sérénité n’était pas de mise, mais il le fallait pour rassurer les Ivoiriens et tous ceux qui attendaient la moindre petite occasion pour aller faire leur shopping à Treichville. Je voudrais terminer par cette réflexion. Il n’y a pas un peuple plus pacifique qu’un autre. De même, il n’y a pas un peuple plus violent qu’un autre. La violence se trouve en chacun de nous et peut s’exprimer si nous n’y prenons garde. La Paix, me semble plus facile à faire. Elle demande un peu d’Amour, un peu de Pardon, un peu d’Humilité, un peu de Sincérité, un peu de Lucidité, un peu d’Ouverture d’esprit.
Vive la fraternité sénégalo-ivoirienne!
Un Ivoirien résidant à Dakar
constyblack.gourou@gmail.com