Abidjan, l’Association professionnelle des banques et établissements financiers de Côte d’Ivoire (APBEF-CI) a invité, mardi, à la salle de conférences de CRRAE-UMOA (Plateau), l’Etat et le secteur privé, notamment les banques et les promoteurs immobiliers, à s’engager pour des logements sociaux au profit des populations. Cette recommandation a été faite à la clôture de la première édition des "Journées du Banquier" initiées par l’APBEF-CI, en partenariat avec le ministère en charge de la promotion du logement, sur le thème "Quelles contributions des établissements de crédit dans le financement du logement".
Selon le président du comité scientifique de ce forum, Kouassi Yao, pour une accessibilité du logement aux populations, trois acteurs, notamment l’Etat, les banques et les promoteurs immobiliers, doivent s’impliquer réellement. Au niveau de l’Etat, il faudrait que le logement soit un projet spécifique de société. "La politique de logement social de l’Etat doit être une politique de long terme, la fixation du prix foncier doit se faire dans le cadre d’une subvention croisée", a expliqué le président du comité scientifique qui pense que les riches doivent payer pour les pauvres, mettre en place des conditions qui permettent la construction de logements, mais également l’absorption des logements produits.
L’Etat doit également adapter le dispositif fiscal de l’immobilier, en réduisant les droits d’acquisition à 1%, mettre en place un fonds de bonification du taux d’intérêt des crédits immobiliers, encourager les banques à engager des relations de partenariat avec les collectivités territoriales qui disposent de réserves foncières.
Il doit aussi améliorer l’efficacité des services du cadastre, prendre une décision en faveur d’une épargne nationale obligatoire pour le logement prenant en compte toutes les couches sociales et mettre en place un fonds de garantie mutuel du foncier et de l’habitat à loger à la BCEAO.
Au niveau des structures bancaires, le comité scientifique préconise une étroite coopération entre les banques et les collectivités décentralisées afin que celles-ci assument pleinement leur compétence, en termes de constitution des réserves foncières et de construction de logements sociaux. En outre, les banques devront assouplir les conditions d’accès au crédit long, mettre en place un marché hypothécaire dans les pays de l’UEMOA et développer la complémentarité des garanties par des montages mixtes et rapprocher le débiteur de la banque pour un règlement à l’amiable du contentieux au profit des deux parties.
Au niveau des promoteurs immobiliers, il est souhaité la formalisation du secteur et la prise en compte du marché de la location simple ou de la location-vente au profit des acquéreurs individuels, de manière à réduire le coût des logements et améliorer la gouvernance de leurs entreprises. "Le déficit structurel de logement constitue un problème pour notre pays. C’est pourquoi, nous nous félicitons des recommandations de ces travaux, qu’elles soient suivies et approfondies, pour la résolution du problème de logement en Côte d’Ivoire", a souligné le représentant du ministre délégué à l`Economie et des Finances, Emmanuel Ahoutou Koffi.
Pour le président de l’APBEF-CI, Souleymane Diarrassouba, sa structure accepte de relever le défi du logement en Côte d’Ivoire en mettant ensemble leurs forces.
Cette cérémonie a été marquée par la décoration 20 personnes du secteur des finances, notamment 10 directeurs généraux de banque décorés chevaliers dans l’ordre national et 10 autres dans le mérite ivoirien. "Toute une profession qui se trouve récompensée par cette décoration. Les banques doivent tout mettre en œuvre pour le bien-être des pouvoirs publics et des populations. Le système bancaire doit être à la hauteur des enjeux fixés. Notre ferme volonté au développement économique et social de la Côte d’Ivoire", a ajouté le porte-parole des récipiendaires, Bernard Lavadence.
En Côte d’Ivoire, la population urbaine était estimée à environ 10,3 millions d’habitants en 2011, soit un taux d’urbanisation de 51%, quasi-égal à la moyenne mondiale qui est de 52% et le niveau le plus élevé de l’UEMOA. Les besoins non-satisfaits des populations sont évalués actuellement à 400.000 logements dont 200.000 pour le district d’Abidjan, pour une offre annuelle d’à peine 3000 logements pour le district d’Abidjan.
Le crédit au logement consenti par les banques en Côte d’Ivoire représente 0,6% de l’ensemble des crédits octroyés à l’économie contre 30% au Maroc et 50% dans les pays développés. Le cadre institutionnel et réglementaire actuel limite le rôle de l’Etat à la régulation du foncier et laisse la prérogative de l’aménagement foncier au secteur privé. L’Etat confère aux collectivités décentralisées la possibilité de constituer des réserves foncières et de construire des logements sociaux.
(AIP)
kn/kp
Selon le président du comité scientifique de ce forum, Kouassi Yao, pour une accessibilité du logement aux populations, trois acteurs, notamment l’Etat, les banques et les promoteurs immobiliers, doivent s’impliquer réellement. Au niveau de l’Etat, il faudrait que le logement soit un projet spécifique de société. "La politique de logement social de l’Etat doit être une politique de long terme, la fixation du prix foncier doit se faire dans le cadre d’une subvention croisée", a expliqué le président du comité scientifique qui pense que les riches doivent payer pour les pauvres, mettre en place des conditions qui permettent la construction de logements, mais également l’absorption des logements produits.
L’Etat doit également adapter le dispositif fiscal de l’immobilier, en réduisant les droits d’acquisition à 1%, mettre en place un fonds de bonification du taux d’intérêt des crédits immobiliers, encourager les banques à engager des relations de partenariat avec les collectivités territoriales qui disposent de réserves foncières.
Il doit aussi améliorer l’efficacité des services du cadastre, prendre une décision en faveur d’une épargne nationale obligatoire pour le logement prenant en compte toutes les couches sociales et mettre en place un fonds de garantie mutuel du foncier et de l’habitat à loger à la BCEAO.
Au niveau des structures bancaires, le comité scientifique préconise une étroite coopération entre les banques et les collectivités décentralisées afin que celles-ci assument pleinement leur compétence, en termes de constitution des réserves foncières et de construction de logements sociaux. En outre, les banques devront assouplir les conditions d’accès au crédit long, mettre en place un marché hypothécaire dans les pays de l’UEMOA et développer la complémentarité des garanties par des montages mixtes et rapprocher le débiteur de la banque pour un règlement à l’amiable du contentieux au profit des deux parties.
Au niveau des promoteurs immobiliers, il est souhaité la formalisation du secteur et la prise en compte du marché de la location simple ou de la location-vente au profit des acquéreurs individuels, de manière à réduire le coût des logements et améliorer la gouvernance de leurs entreprises. "Le déficit structurel de logement constitue un problème pour notre pays. C’est pourquoi, nous nous félicitons des recommandations de ces travaux, qu’elles soient suivies et approfondies, pour la résolution du problème de logement en Côte d’Ivoire", a souligné le représentant du ministre délégué à l`Economie et des Finances, Emmanuel Ahoutou Koffi.
Pour le président de l’APBEF-CI, Souleymane Diarrassouba, sa structure accepte de relever le défi du logement en Côte d’Ivoire en mettant ensemble leurs forces.
Cette cérémonie a été marquée par la décoration 20 personnes du secteur des finances, notamment 10 directeurs généraux de banque décorés chevaliers dans l’ordre national et 10 autres dans le mérite ivoirien. "Toute une profession qui se trouve récompensée par cette décoration. Les banques doivent tout mettre en œuvre pour le bien-être des pouvoirs publics et des populations. Le système bancaire doit être à la hauteur des enjeux fixés. Notre ferme volonté au développement économique et social de la Côte d’Ivoire", a ajouté le porte-parole des récipiendaires, Bernard Lavadence.
En Côte d’Ivoire, la population urbaine était estimée à environ 10,3 millions d’habitants en 2011, soit un taux d’urbanisation de 51%, quasi-égal à la moyenne mondiale qui est de 52% et le niveau le plus élevé de l’UEMOA. Les besoins non-satisfaits des populations sont évalués actuellement à 400.000 logements dont 200.000 pour le district d’Abidjan, pour une offre annuelle d’à peine 3000 logements pour le district d’Abidjan.
Le crédit au logement consenti par les banques en Côte d’Ivoire représente 0,6% de l’ensemble des crédits octroyés à l’économie contre 30% au Maroc et 50% dans les pays développés. Le cadre institutionnel et réglementaire actuel limite le rôle de l’Etat à la régulation du foncier et laisse la prérogative de l’aménagement foncier au secteur privé. L’Etat confère aux collectivités décentralisées la possibilité de constituer des réserves foncières et de construire des logements sociaux.
(AIP)
kn/kp