Jeudi, l’Assemblée générale de l’Onu a reconnu, implicitement, l’existence d’un État palestinien souverain en lui accordant, à une large majorité, le statut d’État non membre observateur. Le projet de résolution accordant ce nouveau statut à l’Autorité palestinienne, jusqu’au 29 novembre considérée comme « une entité », a été adopté par 138 voix pour contre neuf contre et 41 abstentions. Les pays de l’Europe occidentale ont fait le plein de votes. Ce sont la France, l’Italie, l’Autriche, le Danemark, la Finlande, la Grèce, l’Irlande, l’Islande, le Luxembourg, Malte, la Norvège, le Portugal, la Suède et la Suisse. Parmi les neuf opposants, se trouvent logiquement, les États-Unis, Israël, le Canada et les 41 abstentionnistes qui sont entre autres pays le Cameroun, le Togo, la République démocratique du Congo, la Corée, on dénombre aussi l’Allemagne, l’un des poids lourds de l’économie de l’Union européenne. Une constatation, ce vote est la preuve tangible que la démocratie a résisté et triomphé de tous les courants réactionnaires.
Pression tous azimuts et triomphe de la démocratie.
Malgré toutes les pressions et la volonté des États-Unis qui ont tenté jusqu’au dernier moment, avec William Burns et David Hale, respectivement Secrétaire d’État adjoint et émissaire pour le Proche-Orient, de convaincre le Président de l’Autorité palestinienne de renoncer à son projet, la démocratie s’est exprimée. Et les pays ont ouvertement manifesté leur soutien à la Palestine. C’est une victoire historique pour Mahmoud Abbas et Yasser Arafat, de regrettée mémoire, parce que ne viennent solliciter le statut d’État membre à l’Onu que les États qui sont sûrs d’être acceptés et qui sont prêts, mais après l’échec de 2011, Mahmoud Abbas a amené l’Onu, à passer pour la première fois au vote dans ce cas de figure. Ce vote symbolise une grande victoire et le 29 novembre, une date cauchemardesque, depuis 65 ans, mais un jour de gloire pour les Palestiniens, même Israël avance que cela ne changera rien à la vie des Palestiniens sur le terrain et les américains se sont fait l’écho en répondant que cette résolution est «fâcheuse et contreproductive», ajoutant d’autres obstacles sur la voie de la paix.
La difficile quête d’un Statut
Mahmoud Abbas, et les palestiniens, pour l’heure, ne doivent pas bouder leur plaisir et doivent savourer leur grande victoire. Une victoire qui a mis du temps à se dessiner et qui, avec cette reconnaissance internationale, va, un tant soit peu, donner l’illusion d’atténuer les affres de 40 ans de colonisation.
En 1974, quand l’Organisation de la Libération de la Palestine se voit accorder le statut d’observateur à l’Onu, Yasser Arafat fait une déclaration qui rappelle celle du pasteur américain, Martin Luther King, et qui préfigure un lendemain meilleur pour les peuples opprimés : «Je tiens dans mes mains une branche d’Olivier et une arme de combattant de la liberté. Ne laissez pas tomber cette branche d’olivier » C’était un cri du cœur parce que depuis le 29 novembre 1947 où l’Onu avait adopté la résolution 181, autorisant sur le territoire de la Palestine, la création de deux États, jamais, indépendamment de la création de l’État d’Israël, celui de la Palestine n’a pu voir le jour.
Les différentes contradictions politiques et les accords puis résolutions sans lendemain, ont contraint les palestiniens, qui ont cédé 22% de leur terre à vivre comme des apatrides, car leur territoire n’a cessé de se réduire comme peau de chagrin devant la colonisation juive. De nombreuses tentatives, pour créer un État, prises par les palestiniens eux-mêmes ou avec la médiation de la communauté internationale, notamment l’Onu, n’y firent rien. La proclamation unilatérale de l’État de Palestine par l’Olp en 1988 à Alger, sur les territoires occupés en 1967 par Israël (Cisjordanie et Gaza), a été reconnue par une centaine de pays du sud et du bloc soviétique. La signature des accords d’Oslo en 1993, sur la pelouse de la Maison Blanche, à Washington, permet de lancer le processus de paix entre Israël et les Palestiniens. Ils ne résisteront pas longtemps au temps. En 2000, le processus de paix s’effondre et débute la seconde intifada, qui prendra fin en 2005 avec l’élection, à la présidence de la Palestine, de Mahmoud Abbas.
Les contradictions sont tout aussi internes et non seulement entre Israéliens et Palestiniens. En 2007, le Hamas, victorieux, un an plus tôt aux élections législatives, s’empare de la totalité du pouvoir à Gaza. En 2008, relancé un an auparavant à Annapolis aux États-Unis, un nouveau processus de négociation israélo-palestinien, s’achève par un échec. Et comme la guerre n’a jamais tué l’âme d’un peuple, les dirigeants palestiniens portent de façon congénitale et viscérale le projet de la création de leur État. Leur lien avec leur territoire étant anthropologiquement fort.
En 2011, Mahmoud Abbas demande l’admission de la Palestine comme État membre à part entière à l’Onu. Faute d’un soutien suffisant au sein du Conseil de sécurité, il opte un an plus tard pour le statut moins prestigieux d’État non membre. Avec tous ses soutiens affirmés et notamment de nombreux pays européens ; Israël aura certainement quelques scrupules à appliquer son arsenal de sanctions. En guise de représailles. L’Ue et le monde arabe sont déjà disposés à soutenir financièrement l’Autorité Palestinienne.
Franck A. Zagbayou
Pression tous azimuts et triomphe de la démocratie.
Malgré toutes les pressions et la volonté des États-Unis qui ont tenté jusqu’au dernier moment, avec William Burns et David Hale, respectivement Secrétaire d’État adjoint et émissaire pour le Proche-Orient, de convaincre le Président de l’Autorité palestinienne de renoncer à son projet, la démocratie s’est exprimée. Et les pays ont ouvertement manifesté leur soutien à la Palestine. C’est une victoire historique pour Mahmoud Abbas et Yasser Arafat, de regrettée mémoire, parce que ne viennent solliciter le statut d’État membre à l’Onu que les États qui sont sûrs d’être acceptés et qui sont prêts, mais après l’échec de 2011, Mahmoud Abbas a amené l’Onu, à passer pour la première fois au vote dans ce cas de figure. Ce vote symbolise une grande victoire et le 29 novembre, une date cauchemardesque, depuis 65 ans, mais un jour de gloire pour les Palestiniens, même Israël avance que cela ne changera rien à la vie des Palestiniens sur le terrain et les américains se sont fait l’écho en répondant que cette résolution est «fâcheuse et contreproductive», ajoutant d’autres obstacles sur la voie de la paix.
La difficile quête d’un Statut
Mahmoud Abbas, et les palestiniens, pour l’heure, ne doivent pas bouder leur plaisir et doivent savourer leur grande victoire. Une victoire qui a mis du temps à se dessiner et qui, avec cette reconnaissance internationale, va, un tant soit peu, donner l’illusion d’atténuer les affres de 40 ans de colonisation.
En 1974, quand l’Organisation de la Libération de la Palestine se voit accorder le statut d’observateur à l’Onu, Yasser Arafat fait une déclaration qui rappelle celle du pasteur américain, Martin Luther King, et qui préfigure un lendemain meilleur pour les peuples opprimés : «Je tiens dans mes mains une branche d’Olivier et une arme de combattant de la liberté. Ne laissez pas tomber cette branche d’olivier » C’était un cri du cœur parce que depuis le 29 novembre 1947 où l’Onu avait adopté la résolution 181, autorisant sur le territoire de la Palestine, la création de deux États, jamais, indépendamment de la création de l’État d’Israël, celui de la Palestine n’a pu voir le jour.
Les différentes contradictions politiques et les accords puis résolutions sans lendemain, ont contraint les palestiniens, qui ont cédé 22% de leur terre à vivre comme des apatrides, car leur territoire n’a cessé de se réduire comme peau de chagrin devant la colonisation juive. De nombreuses tentatives, pour créer un État, prises par les palestiniens eux-mêmes ou avec la médiation de la communauté internationale, notamment l’Onu, n’y firent rien. La proclamation unilatérale de l’État de Palestine par l’Olp en 1988 à Alger, sur les territoires occupés en 1967 par Israël (Cisjordanie et Gaza), a été reconnue par une centaine de pays du sud et du bloc soviétique. La signature des accords d’Oslo en 1993, sur la pelouse de la Maison Blanche, à Washington, permet de lancer le processus de paix entre Israël et les Palestiniens. Ils ne résisteront pas longtemps au temps. En 2000, le processus de paix s’effondre et débute la seconde intifada, qui prendra fin en 2005 avec l’élection, à la présidence de la Palestine, de Mahmoud Abbas.
Les contradictions sont tout aussi internes et non seulement entre Israéliens et Palestiniens. En 2007, le Hamas, victorieux, un an plus tôt aux élections législatives, s’empare de la totalité du pouvoir à Gaza. En 2008, relancé un an auparavant à Annapolis aux États-Unis, un nouveau processus de négociation israélo-palestinien, s’achève par un échec. Et comme la guerre n’a jamais tué l’âme d’un peuple, les dirigeants palestiniens portent de façon congénitale et viscérale le projet de la création de leur État. Leur lien avec leur territoire étant anthropologiquement fort.
En 2011, Mahmoud Abbas demande l’admission de la Palestine comme État membre à part entière à l’Onu. Faute d’un soutien suffisant au sein du Conseil de sécurité, il opte un an plus tard pour le statut moins prestigieux d’État non membre. Avec tous ses soutiens affirmés et notamment de nombreux pays européens ; Israël aura certainement quelques scrupules à appliquer son arsenal de sanctions. En guise de représailles. L’Ue et le monde arabe sont déjà disposés à soutenir financièrement l’Autorité Palestinienne.
Franck A. Zagbayou