A la maison, au travail, en privé comme en public, les salaires des footballeurs évoluant dans les championnats européens et asiatiques font toujours débat. Messi est le mieux payé du monde. Eto’o gagne plus que Drogba, ne cesse-t-on de dire. Loin de ces cas où les salaires se communiquent en milliards de Fcfa, la paie des joueurs locaux semble intéresser moins. Combien touche un joueur de l’Asec Mimosas, du Denguélé d’Odienné…. Sur le chemin de la professionnalisation du football en Côte d'Ivoire, les responsables de la Fédération ivoirienne de football (Fif) ont toujours souhaité que les clubs plafonnent les salaires des joueurs à un peu plus de 100.000 Fcfa. Car le faible revenu des athlètes est l’une des principales sources de la saignée des joueurs vers l’Europe, l’Asie ou l’Amérique. Mais il est bien difficile pour ces présidents de clubs, ne disposant que de la subvention de 50 millions Fcfa par saison (pour les clubs de Ligue 1), 20 millions Fcfa (pour les clubs de Ligue 2) et 15 millions Fcfa (pour les clubs de troisième division), de gérer sur douze mois, un effectif d’au moins 25 joueurs. Surtout que sans sponsors, pour les trois quarts des clubs, et par manque de subventions conséquences pour des clubs de l’intérieur, il faut faire face aux primes de match, aux charges de transport et de mises au vert. Une situation peu évidente pour beaucoup de dirigeants qui proposent des salaires de misère aux joueurs.
A peine 350.000 Fcfa en Côte d’Ivoire
«Au Maghreb, les joueurs ont généralement 400.000 Fcfa voire 500.000 Fcfa. Si nos joueurs ont ces salaires ici, ils vont s'expatrier de moins en moins. Car, ils pourront vivre de leur métier. C'est le championnat national qui en sortira gagnant», indique Sory Diabaté, vice-président de la Fédération ivoirienne de football (Fif). Malheureusement, l’on est bien loin de ces chiffres avancés. Car au meilleur des cas, c’est à l’Asec Mimosas et à l’Africa Sports que les joueurs sont parfois les mieux payés. 350.000 Fcfa comme salaire pour certains joueurs. Mais pas pour tout le monde. Pour avoir ce privilège d’empocher cette enveloppe, soit l’athlète est un expatrié, soit c’est le capitaine de l’équipe ou le plus ancien qui est respecté. Pour les autres, nos recherches ont permis de savoir que les salaires sont seulement proches de 150.000 Fcfa. «Avec une subvention de 50 millions Fcfa, nous faisons un calcul simple. Nous dégageons une enveloppe de 5 millions Fcfa par mois. Ce qui fait que nous prenons en compte les garçons sur dix mois et les deux autres ils sont en vacances. Avec un effectif de 25 joueurs, chacun gagne 100.000 Fcfa. Le capitaine a 150.000 Fcfa. Puisqu’il faut prévoir les primes de match en cas de victoire et les frais de transport pour les entraînements, les autres charges administratives et financières», confie un président de club de Ligue 1, basé à l’intérieur du pays. Selon lui, les moyens de la municipalité arrivant avec du retard, c’est la subvention de la Fif qui sert de budget de fonctionnement au club.
Pas aussi fameux ailleurs
Depuis 2009, la Fédération sénégalaise de football (Fsf) a mis à la disposition de tous ses clubs un cahier de charges. Dans ce cahier figure, une disposition contraignante qui indique que les clubs voulant prendre part au championnat devraient avoir sous contrat 25 footballeurs divisés en deux groupes : un premier groupe de 18 joueurs qui émargeront à 75.000 Fcfa minimum et un second groupe de sept joueurs à payer à un minimum garanti de 50.000 Fcfa. Avec un niveau de vie élevé au Sénégal, c’est un salaire qui ne semble pas plaire à tous. Mais la mesure est respectée depuis. Au Burkina Faso, le montant des paies varie entre 75.000 Fcfa et 120.000 Fcfa. Ces dernières années, le football béninois est en proie à une crise interne. Si la Fifa est intervenue pour mettre de l’ordre en réinstallant le président Anjorin Moucharafou, le salaire des joueurs, lui, reste une difficulté encore difficile à surmonter par les dirigeants de clubs. Qui comme au Burkina Faso, ne vont pas au-delà de 120.000 Fcfa.
On touche gros mais…
Dans ces pays où les salaires sont conséquents, l’écart est tout de même important entre ceux qui gagnent gros et ceux qui gagnent moins. C’est le cas au Gabon, où pour sa retraite sportive, Daniel Cousin endosse désormais la tunique du club local de Fc Sapins. Son salaire mensuel 26,975 millions Fcfa. Un professionnel de retour sur les terrains du Gabon, cela en valait la peine. Mais son salaire (hors primes et autres contrats publicitaires) fait grincer les dents. Dans la mesure où pour les autres, quelque 200.000 Fcfa sont versés sur les comptes. A côté de lui, l’on peut également citer le Botswanais Mogogi Gabonanong du club sud-africain de Supersport united. Il perçoit 14,787 millions Fcfa par mois, dans un pays où les salaires tournent autour de 2 millions de Fcfa. Dans cette partie du continent, les responsables du football ont certainement à cœur d’atteindre le niveau des pays occidentaux et ils se donnent les moyens avec le soutien des sponsors. Même au Rwanda, le salaire est un peu consistant. Olivier Kanekazi du club d’Apr Fc touche trois millions Fcfa mensuellement. Ses coéquipiers ne sont pas loin de lui. Puisque là aussi le plafond des salaires est proche d’un million et demi de Fcfa. En Algérie, la chance de ce championnat est que la majorité des clubs est financée par le contribuable. Les footballeurs sont donc des fonctionnaires d’Etat. Qui peuvent toucher jusqu’à 6,5 millions Fcfa mensuellement.
Alexis Adélé (adele_alexis@yahoo.fr)
A peine 350.000 Fcfa en Côte d’Ivoire
«Au Maghreb, les joueurs ont généralement 400.000 Fcfa voire 500.000 Fcfa. Si nos joueurs ont ces salaires ici, ils vont s'expatrier de moins en moins. Car, ils pourront vivre de leur métier. C'est le championnat national qui en sortira gagnant», indique Sory Diabaté, vice-président de la Fédération ivoirienne de football (Fif). Malheureusement, l’on est bien loin de ces chiffres avancés. Car au meilleur des cas, c’est à l’Asec Mimosas et à l’Africa Sports que les joueurs sont parfois les mieux payés. 350.000 Fcfa comme salaire pour certains joueurs. Mais pas pour tout le monde. Pour avoir ce privilège d’empocher cette enveloppe, soit l’athlète est un expatrié, soit c’est le capitaine de l’équipe ou le plus ancien qui est respecté. Pour les autres, nos recherches ont permis de savoir que les salaires sont seulement proches de 150.000 Fcfa. «Avec une subvention de 50 millions Fcfa, nous faisons un calcul simple. Nous dégageons une enveloppe de 5 millions Fcfa par mois. Ce qui fait que nous prenons en compte les garçons sur dix mois et les deux autres ils sont en vacances. Avec un effectif de 25 joueurs, chacun gagne 100.000 Fcfa. Le capitaine a 150.000 Fcfa. Puisqu’il faut prévoir les primes de match en cas de victoire et les frais de transport pour les entraînements, les autres charges administratives et financières», confie un président de club de Ligue 1, basé à l’intérieur du pays. Selon lui, les moyens de la municipalité arrivant avec du retard, c’est la subvention de la Fif qui sert de budget de fonctionnement au club.
Pas aussi fameux ailleurs
Depuis 2009, la Fédération sénégalaise de football (Fsf) a mis à la disposition de tous ses clubs un cahier de charges. Dans ce cahier figure, une disposition contraignante qui indique que les clubs voulant prendre part au championnat devraient avoir sous contrat 25 footballeurs divisés en deux groupes : un premier groupe de 18 joueurs qui émargeront à 75.000 Fcfa minimum et un second groupe de sept joueurs à payer à un minimum garanti de 50.000 Fcfa. Avec un niveau de vie élevé au Sénégal, c’est un salaire qui ne semble pas plaire à tous. Mais la mesure est respectée depuis. Au Burkina Faso, le montant des paies varie entre 75.000 Fcfa et 120.000 Fcfa. Ces dernières années, le football béninois est en proie à une crise interne. Si la Fifa est intervenue pour mettre de l’ordre en réinstallant le président Anjorin Moucharafou, le salaire des joueurs, lui, reste une difficulté encore difficile à surmonter par les dirigeants de clubs. Qui comme au Burkina Faso, ne vont pas au-delà de 120.000 Fcfa.
On touche gros mais…
Dans ces pays où les salaires sont conséquents, l’écart est tout de même important entre ceux qui gagnent gros et ceux qui gagnent moins. C’est le cas au Gabon, où pour sa retraite sportive, Daniel Cousin endosse désormais la tunique du club local de Fc Sapins. Son salaire mensuel 26,975 millions Fcfa. Un professionnel de retour sur les terrains du Gabon, cela en valait la peine. Mais son salaire (hors primes et autres contrats publicitaires) fait grincer les dents. Dans la mesure où pour les autres, quelque 200.000 Fcfa sont versés sur les comptes. A côté de lui, l’on peut également citer le Botswanais Mogogi Gabonanong du club sud-africain de Supersport united. Il perçoit 14,787 millions Fcfa par mois, dans un pays où les salaires tournent autour de 2 millions de Fcfa. Dans cette partie du continent, les responsables du football ont certainement à cœur d’atteindre le niveau des pays occidentaux et ils se donnent les moyens avec le soutien des sponsors. Même au Rwanda, le salaire est un peu consistant. Olivier Kanekazi du club d’Apr Fc touche trois millions Fcfa mensuellement. Ses coéquipiers ne sont pas loin de lui. Puisque là aussi le plafond des salaires est proche d’un million et demi de Fcfa. En Algérie, la chance de ce championnat est que la majorité des clubs est financée par le contribuable. Les footballeurs sont donc des fonctionnaires d’Etat. Qui peuvent toucher jusqu’à 6,5 millions Fcfa mensuellement.
Alexis Adélé (adele_alexis@yahoo.fr)