ABIDJAN - Après une décennie de crise militaro-politique ponctuée par des affrontements post-électoraux meurtriers en 2010 et 2011, la Côte d'Ivoire, depuis la prise du pouvoir par Alassane Ouattara, a lancé une grande offensive diplomatique pour briser son isolement et puiser dans ses relations bilatérales et multilatérales les soutiens indispensables pour son redressement et sa relance économique.
La Côte d'Ivoire "amie de tous et ennemie de personne"
Alassane Ouattara le clame, la Côte d'Ivoire a fait le choix de "l'éco-diplomatie" pour mobiliser les ressources financières de ses partenaires en faveur de son développement économique.
Le président ivoirien lui-même et des membres de son gouvernement ont effectué des missions dans des pays d'Amérique, d'Asie et d'Europe pour nouer des contacts.
En retour, des groupes d'opérateurs économiques d'Allemagne, d'Arabie Saoudite, d'Australie, de Belgique, du Brésil, de Chine, de Corée du Sud, des Etats-Unis, de France, de Grande Bretagne, d'Israël, du Japon, du Luxembourg, des Pays-Bas, du Qatar et de Suisse se sont récemment succédé à Abidjan où ils ont été reçus par les plus hautes autorités et leurs homologues des milieux d'affaires ivoiriens.
Paraphrasant le premier président ivoirien, feu Félix Houphouët-Boigny, Alassane Ouattara a affirmé lors d'une rencontre avec les diplomates accrédités à Abidjan que la Côte d'Ivoire est "l'amie de tous et l'ennemie de personne".
"Ma profonde conviction (est) que l'un des fondements les plus solides de notre pays est son ouverture sur l'extérieur", avait-il souligné, insistant sur le "nouvel élan" donné aux relations de la Côte d'Ivoire avec ses différents partenaires d'Afrique, d'Europe, d'Amérique, d'Asie et d'Océanie.
"Pour sa reconstruction post-crise et pour la réalisation de son ambition de devenir pays émergent à l'horizon 2020, la Côte d'Ivoire souhaite entretenir des relations soutenues avec le reste du monde", avait-il ajouté.
L'Europe en pôle position
La Côte d'Ivoire continue d'entretenir des relations politiques et économiques privilégiées avec l'Union européenne (UE), premier partenaire commercial et premier investisseur privé du pays.
L'UE est le premier partenaire commercial de la Côte d'Ivoire et absorbe 70% de ses exportations.
Dès le déclenchement de la crise post-électorale en décembre 2010, l'UE a suspendu ses programmes en faveur de la Côte d'Ivoire avant de les reprendre à partir de mai 2011 avec des ressources supplémentaires pour stabiliser le pays et aider à sa reconstruction post-crise.
En 2011, la Côte d'Ivoire a bénéficié d'une enveloppe 275 millions d'euros (180 milliards de francs CFA) et de nouvelles ressources ont été mobilisées qui devraient doubler l'aide totale de l'UE jusqu'en 2013.
Le dialogue politique entre les autorités ivoiriennes et les dirigeants des institutions européennes s'est intensifié.
Alassane Ouattara a rencontré, à Bruxelles en novembre 2011, le président du Conseil européen, Herman Van Rompuy, le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, le président du Parlement européen, Jerzy Buzek, et le président de la Banque européenne d'investissement, Philippe Maystadt.
Ces différentes autorités de l'UE se sont également rendues en Côte d'Ivoire avec, notamment, les visites de MM. Van Rompuy et Barroso.
"Ces visites ne font que renforcer davantage le partenariat entre nos deux continents", souligne la présidence ivoirienne.
Au sein de l'UE, la France reste incontestablement le premier partenaire commercial bilatéral de la Côte d'Ivoire.
En 2010, les échanges entre la Côte d'Ivoire et la France ont progressé de +8,8%.
Mi-octobre s'est tenu à Abidjan, le premier forum économique franco-ivoirien considéré par des analystes comme le "grand retour" des courants d'affaires français en Côte d'Ivoire après la période des relations tumultueuses entre Paris et Abidjan sous l'ex président Laurent Gbagbo.
Au total 400 entreprises dont 125 PME françaises et 375 entreprises ivoiriennes ont participé au forum.
"C'est le moment d'être présent", avait martelé l'ambassadeur de France en Côte d'Ivoire, Georges Serre, relevant les formidables opportunités d'affaires dans un pays en pleine reconstruction post-crise et qui "fait à nouveau rêver" avec un taux de croissance annoncé de 8,6% à la fin de cette année.
Malgré le départ de plusieurs entreprises durant les années de crise, la France compte 650 entreprises pesant 30% du PIB ivoirien et 16% du stock des investissements directs étrangers.
Ces entreprises contribuent pour la moitié des recettes fiscales ivoiriennes et près d'un tiers de l'emploi formel, avec 90 000 salariés.
Le 30 novembre, Paris et Abidjan ont signé un "contrat de désendettement et de développement" (C2D) d'une valeur globale de 413,25 milliards de francs CFA (630 millions d'euros).
Cette somme devrait permettre de réaliser des projets dans les secteurs de l'éducation, de la santé, de l'agriculture, de l'eau, des infrastructures et de la justice et les droits de l'homme.
Le C2D est un volet spécifique de l'annulation de la dette ivoirienne vis-à-vis de la France.
Le 24 juillet, la France a annulé 99,5% de la dette ivoirienne, soit environ 2 463 milliards de francs CFA, une des retombées majeures de l'atteinte du point d'achèvement de l'initiative Pays pauvres très endettés (PPTE) obtenue par la Côte d'Ivoire le 26 juin.
Sur ce chapitre, de nombreux pays, notamment la Belgique, le Canada, la Suisse, l'Italie et le Royaume-Uni ont également réduit la dette ivoirienne à leur égard.
Après les visites d'Alassane Ouattara au président Nicolas Sarkozy, en juillet, puis par deux fois à son successeur François Hollande, un nouvel accord de défense a été signé entre la France et son ancienne colonie.
Le président ivoirien espère que "2013 sera sans nul doute l'année d'ouverture de nouveaux chantiers pour une coopération franco-ivoirienne plus prospère et plus innovante".
L'Amérique se relance
Après le coup d'Etat de 1999, la Côte d'Ivoire a été privée de nombreux programmes des Etats-Unis d'Amérique.
La sanction a été levée le 26 mai 2011 et pour la relance de la coopération économique des Etats-Unis avec la Côte d'Ivoire, la secrétaire d'Etat Hillary Clinton a effectué une visite à Abidjan les 16 et 17 janvier.
Ce "réchauffement" des relations a permis à la Côte d'Ivoire de retrouver à "l'African growth and opportunity act" (Agoa) dont elle avait été retirée en 2005 après le déclenchement de la rébellion armée dans le pays en septembre 2002.
L'Agoa, un accès libre des produits des pays africains sur le marché américain sans droits ni taxes, est une étape du "Millenium challenge corporation" qui vise à réduire la pauvreté en créant des conditions d'une croissance inclusive de l'économie du pays bénéficiaire à travers des aides financières sous forme de prêts concessionnels.
La Côte d'Ivoire attend d'être éligible au "Millenium challenge corporation".
"Si on est éligible, nous pouvons avoir au moins 400 milliards de francs CFA de dons pour des projets structurant dans le domaine agricole, des infrastructures etc.", indique le président de l'Association des exportateurs de Côte d'Ivoire (Apex-ci), Guy M'bengue.
Depuis 2004, le gouvernement américain a toujours apporté son soutien à la Côte d'Ivoire à travers le plan d'urgence américain de lutte contre le sida (programme Pepfar).
En 2012, le Pepfar a investi près de 130 millions de dollars (65 milliards de francs CFA) pour l'achat de médicaments et autres intrants pour les dépistages et la prise en charge des personnes vivant avec le VIH et pour appuyer le ministère de la Santé et près de 300 ONG intervenant dans le domaine.
Avec la Chine, l'ère du renforcement
A l'invitation du président chinois Hu Jintao, Alassane Ouattara, a participé du 18 au 20 juillet au 5ème Conférence ministérielle du Forum sur la coopération sino-africaine à Beijing.
Cette visite a "renforcé d'une façon beaucoup plus énergique l'amitié et la coopération" entre la Chine et la Côte d'Ivoire, assure l'ambassadeur de Chine en Côte d'Ivoire, Zhang Guoqing.
A l'issue de cette visite, la Côte d'Ivoire a bénéficié d'un appui du gouvernement chinois dans divers domaines dont celui des infrastructures.
"La Chine est prête à accompagner la Côte d'Ivoire dans la réalisation de grands projets, notamment la construction d'un chemin de fer à l'ouest du pays, l'agrandissement du port de San Pedro (sud-ouest), la construction d'un barrage hydraulique afin d'augmenter la capacité de production d'énergie électrique par notre pays, la réhabilitation et l'extension du chemin de fer Abidjan-Niger et la construction de routes et d'autoroutes", avait indiqué M. Ouattara à son retour de Beijing.
Quelques jours plus tard, il procédait au lancement officiel de deux grands projets financés par la Chine, la construction de l'autoroute Abidjan-Grand Bassam (sud-est, 25 km) et la réalisation d'ouvrages pour l'approvisionnement d'Abidjan et des localités environnantes en eau potable, en attendant la construction du barrage hydroélectrique de Soubré (sud-ouest).
Entre Beijing et Abidjan, "les choses se sont accélérées" depuis la fin de la crise post-électorale avec les visites consécutives à Abidjan du vice-ministre chinois des Affaires étrangères Zhai Jun, et du ministre chinois des Affaires étrangères Yang Jiechi.
Ces visites ont permis la signature de cinq accords de coopération et d'assistance technique et financière de plus de 10 milliards de franc CFA.
Depuis janvier, la contribution de la Chine aux efforts de reconstruction de la Côte d'Ivoire est estimée à 180 millions de yuan (RMB), soit 12 milliards de francs CFA, au titre des dons et prêts sans intérêts, sans compter les "dons d'urgence" de plusieurs ambulances, véhicules et matériels informatiques.
Le président Ouattara apprécie ce soutien financier mais veut "aller encore plus de l'avant" avec la Chine.
"Nous avons de grandes ambitions pour notre pays et nous souhaitons que la Chine joue un rôle important dans la réalisation de ces ambitions", a déclaré récemment le président Ouattara dans une interview exclusive à l'Agence Xinhua.
A son invitation, une délégation de près de 500 hommes d'affaires chinois est venue à Abidjan prospecter les secteurs propices à l'investissement.
"La Côte d'Ivoire est un jeune pays, la Chine a une avance technologique considérable et nous souhaitons renforcer nos liens", souligne le président Ouattara, invitant les opérateurs économiques chinois à venir investir en Côte d'Ivoire.
La Côte d'Ivoire "amie de tous et ennemie de personne"
Alassane Ouattara le clame, la Côte d'Ivoire a fait le choix de "l'éco-diplomatie" pour mobiliser les ressources financières de ses partenaires en faveur de son développement économique.
Le président ivoirien lui-même et des membres de son gouvernement ont effectué des missions dans des pays d'Amérique, d'Asie et d'Europe pour nouer des contacts.
En retour, des groupes d'opérateurs économiques d'Allemagne, d'Arabie Saoudite, d'Australie, de Belgique, du Brésil, de Chine, de Corée du Sud, des Etats-Unis, de France, de Grande Bretagne, d'Israël, du Japon, du Luxembourg, des Pays-Bas, du Qatar et de Suisse se sont récemment succédé à Abidjan où ils ont été reçus par les plus hautes autorités et leurs homologues des milieux d'affaires ivoiriens.
Paraphrasant le premier président ivoirien, feu Félix Houphouët-Boigny, Alassane Ouattara a affirmé lors d'une rencontre avec les diplomates accrédités à Abidjan que la Côte d'Ivoire est "l'amie de tous et l'ennemie de personne".
"Ma profonde conviction (est) que l'un des fondements les plus solides de notre pays est son ouverture sur l'extérieur", avait-il souligné, insistant sur le "nouvel élan" donné aux relations de la Côte d'Ivoire avec ses différents partenaires d'Afrique, d'Europe, d'Amérique, d'Asie et d'Océanie.
"Pour sa reconstruction post-crise et pour la réalisation de son ambition de devenir pays émergent à l'horizon 2020, la Côte d'Ivoire souhaite entretenir des relations soutenues avec le reste du monde", avait-il ajouté.
L'Europe en pôle position
La Côte d'Ivoire continue d'entretenir des relations politiques et économiques privilégiées avec l'Union européenne (UE), premier partenaire commercial et premier investisseur privé du pays.
L'UE est le premier partenaire commercial de la Côte d'Ivoire et absorbe 70% de ses exportations.
Dès le déclenchement de la crise post-électorale en décembre 2010, l'UE a suspendu ses programmes en faveur de la Côte d'Ivoire avant de les reprendre à partir de mai 2011 avec des ressources supplémentaires pour stabiliser le pays et aider à sa reconstruction post-crise.
En 2011, la Côte d'Ivoire a bénéficié d'une enveloppe 275 millions d'euros (180 milliards de francs CFA) et de nouvelles ressources ont été mobilisées qui devraient doubler l'aide totale de l'UE jusqu'en 2013.
Le dialogue politique entre les autorités ivoiriennes et les dirigeants des institutions européennes s'est intensifié.
Alassane Ouattara a rencontré, à Bruxelles en novembre 2011, le président du Conseil européen, Herman Van Rompuy, le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, le président du Parlement européen, Jerzy Buzek, et le président de la Banque européenne d'investissement, Philippe Maystadt.
Ces différentes autorités de l'UE se sont également rendues en Côte d'Ivoire avec, notamment, les visites de MM. Van Rompuy et Barroso.
"Ces visites ne font que renforcer davantage le partenariat entre nos deux continents", souligne la présidence ivoirienne.
Au sein de l'UE, la France reste incontestablement le premier partenaire commercial bilatéral de la Côte d'Ivoire.
En 2010, les échanges entre la Côte d'Ivoire et la France ont progressé de +8,8%.
Mi-octobre s'est tenu à Abidjan, le premier forum économique franco-ivoirien considéré par des analystes comme le "grand retour" des courants d'affaires français en Côte d'Ivoire après la période des relations tumultueuses entre Paris et Abidjan sous l'ex président Laurent Gbagbo.
Au total 400 entreprises dont 125 PME françaises et 375 entreprises ivoiriennes ont participé au forum.
"C'est le moment d'être présent", avait martelé l'ambassadeur de France en Côte d'Ivoire, Georges Serre, relevant les formidables opportunités d'affaires dans un pays en pleine reconstruction post-crise et qui "fait à nouveau rêver" avec un taux de croissance annoncé de 8,6% à la fin de cette année.
Malgré le départ de plusieurs entreprises durant les années de crise, la France compte 650 entreprises pesant 30% du PIB ivoirien et 16% du stock des investissements directs étrangers.
Ces entreprises contribuent pour la moitié des recettes fiscales ivoiriennes et près d'un tiers de l'emploi formel, avec 90 000 salariés.
Le 30 novembre, Paris et Abidjan ont signé un "contrat de désendettement et de développement" (C2D) d'une valeur globale de 413,25 milliards de francs CFA (630 millions d'euros).
Cette somme devrait permettre de réaliser des projets dans les secteurs de l'éducation, de la santé, de l'agriculture, de l'eau, des infrastructures et de la justice et les droits de l'homme.
Le C2D est un volet spécifique de l'annulation de la dette ivoirienne vis-à-vis de la France.
Le 24 juillet, la France a annulé 99,5% de la dette ivoirienne, soit environ 2 463 milliards de francs CFA, une des retombées majeures de l'atteinte du point d'achèvement de l'initiative Pays pauvres très endettés (PPTE) obtenue par la Côte d'Ivoire le 26 juin.
Sur ce chapitre, de nombreux pays, notamment la Belgique, le Canada, la Suisse, l'Italie et le Royaume-Uni ont également réduit la dette ivoirienne à leur égard.
Après les visites d'Alassane Ouattara au président Nicolas Sarkozy, en juillet, puis par deux fois à son successeur François Hollande, un nouvel accord de défense a été signé entre la France et son ancienne colonie.
Le président ivoirien espère que "2013 sera sans nul doute l'année d'ouverture de nouveaux chantiers pour une coopération franco-ivoirienne plus prospère et plus innovante".
L'Amérique se relance
Après le coup d'Etat de 1999, la Côte d'Ivoire a été privée de nombreux programmes des Etats-Unis d'Amérique.
La sanction a été levée le 26 mai 2011 et pour la relance de la coopération économique des Etats-Unis avec la Côte d'Ivoire, la secrétaire d'Etat Hillary Clinton a effectué une visite à Abidjan les 16 et 17 janvier.
Ce "réchauffement" des relations a permis à la Côte d'Ivoire de retrouver à "l'African growth and opportunity act" (Agoa) dont elle avait été retirée en 2005 après le déclenchement de la rébellion armée dans le pays en septembre 2002.
L'Agoa, un accès libre des produits des pays africains sur le marché américain sans droits ni taxes, est une étape du "Millenium challenge corporation" qui vise à réduire la pauvreté en créant des conditions d'une croissance inclusive de l'économie du pays bénéficiaire à travers des aides financières sous forme de prêts concessionnels.
La Côte d'Ivoire attend d'être éligible au "Millenium challenge corporation".
"Si on est éligible, nous pouvons avoir au moins 400 milliards de francs CFA de dons pour des projets structurant dans le domaine agricole, des infrastructures etc.", indique le président de l'Association des exportateurs de Côte d'Ivoire (Apex-ci), Guy M'bengue.
Depuis 2004, le gouvernement américain a toujours apporté son soutien à la Côte d'Ivoire à travers le plan d'urgence américain de lutte contre le sida (programme Pepfar).
En 2012, le Pepfar a investi près de 130 millions de dollars (65 milliards de francs CFA) pour l'achat de médicaments et autres intrants pour les dépistages et la prise en charge des personnes vivant avec le VIH et pour appuyer le ministère de la Santé et près de 300 ONG intervenant dans le domaine.
Avec la Chine, l'ère du renforcement
A l'invitation du président chinois Hu Jintao, Alassane Ouattara, a participé du 18 au 20 juillet au 5ème Conférence ministérielle du Forum sur la coopération sino-africaine à Beijing.
Cette visite a "renforcé d'une façon beaucoup plus énergique l'amitié et la coopération" entre la Chine et la Côte d'Ivoire, assure l'ambassadeur de Chine en Côte d'Ivoire, Zhang Guoqing.
A l'issue de cette visite, la Côte d'Ivoire a bénéficié d'un appui du gouvernement chinois dans divers domaines dont celui des infrastructures.
"La Chine est prête à accompagner la Côte d'Ivoire dans la réalisation de grands projets, notamment la construction d'un chemin de fer à l'ouest du pays, l'agrandissement du port de San Pedro (sud-ouest), la construction d'un barrage hydraulique afin d'augmenter la capacité de production d'énergie électrique par notre pays, la réhabilitation et l'extension du chemin de fer Abidjan-Niger et la construction de routes et d'autoroutes", avait indiqué M. Ouattara à son retour de Beijing.
Quelques jours plus tard, il procédait au lancement officiel de deux grands projets financés par la Chine, la construction de l'autoroute Abidjan-Grand Bassam (sud-est, 25 km) et la réalisation d'ouvrages pour l'approvisionnement d'Abidjan et des localités environnantes en eau potable, en attendant la construction du barrage hydroélectrique de Soubré (sud-ouest).
Entre Beijing et Abidjan, "les choses se sont accélérées" depuis la fin de la crise post-électorale avec les visites consécutives à Abidjan du vice-ministre chinois des Affaires étrangères Zhai Jun, et du ministre chinois des Affaires étrangères Yang Jiechi.
Ces visites ont permis la signature de cinq accords de coopération et d'assistance technique et financière de plus de 10 milliards de franc CFA.
Depuis janvier, la contribution de la Chine aux efforts de reconstruction de la Côte d'Ivoire est estimée à 180 millions de yuan (RMB), soit 12 milliards de francs CFA, au titre des dons et prêts sans intérêts, sans compter les "dons d'urgence" de plusieurs ambulances, véhicules et matériels informatiques.
Le président Ouattara apprécie ce soutien financier mais veut "aller encore plus de l'avant" avec la Chine.
"Nous avons de grandes ambitions pour notre pays et nous souhaitons que la Chine joue un rôle important dans la réalisation de ces ambitions", a déclaré récemment le président Ouattara dans une interview exclusive à l'Agence Xinhua.
A son invitation, une délégation de près de 500 hommes d'affaires chinois est venue à Abidjan prospecter les secteurs propices à l'investissement.
"La Côte d'Ivoire est un jeune pays, la Chine a une avance technologique considérable et nous souhaitons renforcer nos liens", souligne le président Ouattara, invitant les opérateurs économiques chinois à venir investir en Côte d'Ivoire.