Triste nouvelle pour le monde du 7ème art en Côte d’Ivoire. Kitia Touré est décédé dans la nuit du mardi au mercredi, des suites d’un malaise. « Il a participé à une séance de travail au cours de laquelle, il ne se sentait mal. Ses collaborateurs lui conseillé de rentrer se reposer. Et il est parti », souffle un témoin, en assurant que le Directeur de l’Onac-CI (Office National du Cinéma de Côte d’Ivoire », était bel et bien au travail, quelques heures à peine avant sa mort. Mais, ce qu’il faut savoir, c’est que ces dernières semaines, le cinéaste n’était pas au mieux de sa forme. Il souffrait du diabète intentionnel. Et il y a un mois, à peine sa main gauche était enflée, un mal pernicieux que lui-même, avait du mal à expliquer. « Je me suis réveillé le matin et elle me fait mal », nous confiait-il, au mois d’octobre lors d’une rencontre à son bureau, au Cnac-Café Théâtre de Treichville.
Né en 1956 à Ayamé dans la région d’Aboisso au sud-est de la Côte d’Ivoire, mais originaire de Katiola, Kitia Touré était à la fois écrivain, scénariste et réalisateur de films, enseignant-chercheur d’université.
Titulaire d’un doctorat de 3ème cycle de Lettres option Littérature Moderne à la Sorbonne (Paris IV), et d’un D.E.A. d’études cinématographiques et théâtrales (Paris I, Panthéon Sorbonne), Kitia Touré enseigne d’abord l’I.N.S.A.A.C. (Institut National Supérieur des Arts et de l’Action Culturelle) où il est chargé de l’audiovisuel. Ensuite, il devient professeur assistant à l’UFR-ICA (Unité de formation et de Recherche en Information, Communication et Arts) de l’Université Félix Houphouët-Boigny d’Abidjan Cocody. Là-bas, il dispense des cours sur l’économie du cinéma, le multimédia et l’Internet. Aussi enseigne t-il dans des universités privées comme l’Université Atlantique, les NTIC et l’Internet. C’est en 1985 qu’il réalise « Comédie exotique ». Ce sera d’ailleurs son unique long métrage, mais pas son seul film, puisqu’il va signer en 1987, « Maman, je veux vivre », une série de 11 courts métrages pour la santé infantile, qui remportera au Fespaco le Prix Unicef. Et bien d’autres productions essentiellement des courts métrages et des documentaires. Sa dernière réalisation remonte en 2001, avec « Cette négrillonne, sept millions », télé-série de quinze épisodes, adaptée de son roman éponyme. Il était également scénariste de la série “La geste de Ségou” de Mambaye Coulibaly, et d’une série de films d’animation en marionnettes.
Ecrivain, Kitia Touré l’était aussi, car en 1996, il obtient le Prix Noma pour l’édition en Afrique de son roman “Destins parallèles”, qu’il reçoit à Accra au Ghana des mains du Président Jerry Rawlings. Cadre de l’administration ivoirienne, Kitia Touré a été, de 1994 à 2000, Directeur de la C.IV.C.A. (Compagnie ivoirienne du Cinéma et de l’audiovisuel) au Centre National des Arts et de la Culture (CNAC), structure qu’il dirigera lui-même en 2011, avant d’être nommé à la tête de l’Office national du cinéma de Côte d’Ivoire (Onac-CI). Une fonction qu’il occupait jusqu’à son décès.
Kitia Touré était connu pour son franc-parler, son langage un peu direct. Pour dire ce qu’il pense, l’homme ne portait pas de gants. En novembre dernier, il était aux Journées Cinématographiques de Carthage, à Tunis, où il était membre du jury documentaire. Avec sa mort, le ministre Bandaman perd un collaborateur utile pour la relance du cinéma en Côte d’Ivoire.
Moussa Keita
Né en 1956 à Ayamé dans la région d’Aboisso au sud-est de la Côte d’Ivoire, mais originaire de Katiola, Kitia Touré était à la fois écrivain, scénariste et réalisateur de films, enseignant-chercheur d’université.
Titulaire d’un doctorat de 3ème cycle de Lettres option Littérature Moderne à la Sorbonne (Paris IV), et d’un D.E.A. d’études cinématographiques et théâtrales (Paris I, Panthéon Sorbonne), Kitia Touré enseigne d’abord l’I.N.S.A.A.C. (Institut National Supérieur des Arts et de l’Action Culturelle) où il est chargé de l’audiovisuel. Ensuite, il devient professeur assistant à l’UFR-ICA (Unité de formation et de Recherche en Information, Communication et Arts) de l’Université Félix Houphouët-Boigny d’Abidjan Cocody. Là-bas, il dispense des cours sur l’économie du cinéma, le multimédia et l’Internet. Aussi enseigne t-il dans des universités privées comme l’Université Atlantique, les NTIC et l’Internet. C’est en 1985 qu’il réalise « Comédie exotique ». Ce sera d’ailleurs son unique long métrage, mais pas son seul film, puisqu’il va signer en 1987, « Maman, je veux vivre », une série de 11 courts métrages pour la santé infantile, qui remportera au Fespaco le Prix Unicef. Et bien d’autres productions essentiellement des courts métrages et des documentaires. Sa dernière réalisation remonte en 2001, avec « Cette négrillonne, sept millions », télé-série de quinze épisodes, adaptée de son roman éponyme. Il était également scénariste de la série “La geste de Ségou” de Mambaye Coulibaly, et d’une série de films d’animation en marionnettes.
Ecrivain, Kitia Touré l’était aussi, car en 1996, il obtient le Prix Noma pour l’édition en Afrique de son roman “Destins parallèles”, qu’il reçoit à Accra au Ghana des mains du Président Jerry Rawlings. Cadre de l’administration ivoirienne, Kitia Touré a été, de 1994 à 2000, Directeur de la C.IV.C.A. (Compagnie ivoirienne du Cinéma et de l’audiovisuel) au Centre National des Arts et de la Culture (CNAC), structure qu’il dirigera lui-même en 2011, avant d’être nommé à la tête de l’Office national du cinéma de Côte d’Ivoire (Onac-CI). Une fonction qu’il occupait jusqu’à son décès.
Kitia Touré était connu pour son franc-parler, son langage un peu direct. Pour dire ce qu’il pense, l’homme ne portait pas de gants. En novembre dernier, il était aux Journées Cinématographiques de Carthage, à Tunis, où il était membre du jury documentaire. Avec sa mort, le ministre Bandaman perd un collaborateur utile pour la relance du cinéma en Côte d’Ivoire.
Moussa Keita