Le président de l’Ecole de football Yéo Martial (Efym), Ervé Siaba est au Ghana depuis le milieu de l’année 2011. A la différence des autres dignitaires de l’ancien régime de Laurent Gbagbo, l’ancien conseiller à la présidence de la République se dit déplacé de guerre et non exilé politique. Il tient à cette nuance. Rencontré à Accra récemment, le promoteur du Boulevard des Stars à Yopougon et de bien d’autres espaces de détente à Abidjan, a bien voulu s’exprimer sur des sujets variés mais concernant surtout le football, sa passion qu’il vit même loin du pays natal.
Ce qui est arrivé
au patrimoine de l’Efym
pendant la crise
L’Efym se porte très bien. Depuis les événements, le patrimoine de l’équipe a été dévasté. Sur les six cars qu’on avait, trois ont été volés, l’ambulance a été emportée, le siège pillé. Tous les maillots et survêtements de l’Efym ont été vendus à 1000 F à Adjamé. Ce n’était pas du fait des FRCI mais plutôt des vandales qui avaient envie d’avoir les maillots de l’Efym. Même les ballons que j’avais achetés en Afrique du Sud pendant la Coupe du Monde n’ont pas été épargnés. Pour moi, c’est un sacrifice et malgré tout, dans la même année, l’équipe est montée en première division et les gens ont commencé a aimé l’équipe plus qu’avant. La santé de l’Efym est une question d’organisation. De la manière dont l’Efym est structurée, quels que soient mon absence, ma présence, mon décès, l’équipe peut toujours fonctionner. C’est cet esprit que nous avons inculqué aux joueurs et à l’encadrement. Moi, je sais ce que j’ai à faire. Ils ont leurs salaires, leurs primes, les infrastructures et le matériel pour l’entraînement. Nous avons réparé les cars qui sont restés et l’Efym va mieux. Ce qui fait la force d’une organisation, quel que soit l’endroit ou le milieu où on se situe, c’est le professionnalisme. Il faut connaître son métier. Moi, je suis économiste de formation et ingénieur en marketing. Tout ceci m’a permis aujourd’hui, de me préparer et d’être au niveau où je dois être. Je fais mes choses avec précision, organisation et sans mensonge. Quand vous prenez des jeunes à partir de neuf ans et que vous leur tenez un langage de vérité, à savoir qu’ils jouent pour leurs familles, pour le club et pour le pays, ils ne peuvent qu’être dévoués. Il ne s’agit pas de leur inculquer dès la base la notion d’argent en leur promettant des millions que vous ne pouvez pas honorer par la suite. C’est cela le mensonge. C’est donc cette façon d’éduquer nos joueurs qui fait la force de l’Efym.
Comment je gère le club
de l’extérieur ?
Je vis ma passion de la même manière que lorsque j’étais près du club. C’est vrai que je suis loin mais j’ai maintenu le contact permanent. Avant tout match, et quand les joueurs sont aux vestiaires, je les appelle et ils écoutent tous à l’aide d’un haut-parleur. L’entraîneur me présente le classement, je donne mes consignes. C’est la même chose pendant la mise au vert. J’assure leurs petits déjeuners et toutes les commodités de la mise au vert. Le repas est payé d’avance pour dix journées dans un restaurant où ils mangent. Pendant le match, mon représentant m’appelle à chaque moment. A la mi-temps je parle aux joueurs. A la fin du match, leur transport est payé. Le lundi, à la réunion technique, je leur parle encore et ils ont la prime en cas de victoire et la demi-prime en cas de match nul. Quand les joueurs sont en vacances, il y en a qui viennent rester ici avec moi et on échange.
Ouattara, Gbagbo et moi
Le Président de la République m’a trouvé à Libreville au Gabon lors de la finale de la coupe d’Afrique en 2012. Il m’a dit : ‘’président Siaba, rentrez au pays pour reprendre votre club et vos affaires, nous savons que vous avez eu trop de dommages’’. J’ai apprécié cette marque de sympathie et de compassion. Mais, je lui ai répondu ceci : ‘’monsieur le Président, moi, je suis quelqu’un qui ne trompe pas les gens. Je ne suis pas poursuivi mais j’ai vécu pendant vingt ans avec un homme. Il s’appelle Gbagbo Laurent et il est aujourd’hui à La Haye. Tant qu’il n’est pas jugé et que je ne connais pas son sort, je ne peux pas me permettre d’être un hypocrite. J’ai dit la même chose à Sidy Diallo et il m’a compris.
Le problème des Eléphants: ‘’qu’on laisse le football à ceux qui aiment le football’’
Vous me dites qu’on a une équipe mondialement connue mais qui n’a jusque-là remporté aucun trophée. Je suis d’accord avec vous mais c’est une question de destin. J’ai suivi cette équipe nationale depuis 2002. Je représentais le Président de la République dans la délégation. A la Can 2002, au Mali, nous étions derniers avec tous les problèmes qu’il y avait entre les dirigeants et le ministère à l’époque. C’est après cette Can que Jacques Anouma a pris la tête de la fédération. Le problème de cette équipe, c’est le manque de chance. Il y a aussi l’esprit des Ivoiriens qui n’entretiennent pas la cohésion autour de l’équipe nationale. Chacun s’exprime comme si personne n’a fait quelque chose dans ce pays. On parle comme si Jacques Anouma ne s’est pas mis au service de cette équipe, on parle comme si Sidy Diallo était un arriviste dans le milieu. Or ce monsieur était vice-président chargé de l’équipe nationale quand nous allions à la campagne d’Allemagne 2006. Ces deux personnes ont assumé leur part de responsabilité. On ne peut pas aujourd’hui, dire que Jacques Anouma et Sidy Diallo n’ont rien fait. De même, on ne peut pas dire que le Président Laurent Gbagbo qui a mis tous les moyens à la disposition de Jacques Anouma pour construire cette équipe pour qu’elle représente dignement la Côte d’Ivoire dans le monde entier n’a rien fait et que c’est le Président Ouattara qui vient d’arriver qui a tout fait pour cette équipe ! Ce sont des paroles qui font mal, à les entendre. Je demande qu’on épargne ce genre de paroles du milieu du football qui n’en a pas besoin. Que ceux qui aiment les Présidents Gbagbo et Ouattara les aiment mais qu’on laisse le football à ceux qui aiment le football.
Regard sur la poule des Eléphants à la Can 2013
Je dirai aux Ivoiriens que nos adversaires, c’est nous-mêmes. Sinon le Togo n’est pas une équipe qui m’effraie. Quant à l’Algérie, elle nous a battus à Cabinda (en Angola, ndlr) dans des conditions difficiles. Des avions survolaient le terrain, on appelait les joueurs de partout pour leur dire de rentrer. La Tunisie, je ne sais pas à quel moment elle nous a gagnés. Ce qui me fait peur, c’est l’absence de cohésion autour du président Sidy Diallo. Il serait intéressant qu’on constitue un bloc autour de Sidy Diallo en Afrique du Sud où je serai à partir du 15 janvier pour soutenir les Eléphants. Je n’ai pas peur parce que cette fois, les Eléphants auront la coupe. Et cette coupe permettra de nous réconcilier. Cette équipe a les capacités et les potentialités. Dans chaque grande équipe européenne, il y a au moins un joueur ivoirien. Nous avons encore de jeunes joueurs comme Tioté, Max Gradel, Gervinho, Guy Demel. Même Didier Drogba, Kolo, Yaya sont encore jeunes et peuvent valablement défendre les couleurs ivoiriennes. Je dis encore que ce sont les aigreurs et les rancunes qui jouent toujours contre nous. Et je voudrais saluer l’arrivée du nouveau ministre Alain Lobognon qui m’a appelé ici pour demander mon soutien. Je pense que cela est un bon esprit sportif. Quand on confie une telle responsabilité à quelqu’un, il doit savoir effectivement qui fait quoi autour de lui. C’est pour dire que le ministre qui est un homme politique mais qui vient dans le sport, doit avoir tout le monde autour de lui et faire en sorte que tout le monde l’aide pour remporter les trophées. Il faut que tous ceux qui veulent qu’on gagne la coupe fassent la paix entre eux. Nous avons perdu beaucoup de biens au cours de la crise mais je ne me suis jamais découragé et je suis toujours positif. Pourquoi avoir des idées saugrenues ? Ça ne sert à rien.
Ce que je pense d’Hayatou et Anouma
Je suis l’un des rares Ivoiriens à qui Hayatou avait promis vingt millions de FCFA d’aide au moment où l’Efym réalisait ses premières performances. Je lui ai dit merci en disant que c’est bien mais si je prenais cet argent ce serait interprété comme un coup contre le président Jacques Anouma (il était encore le président de la Fif, ndlr). Nous sommes arrivés à Abidjan au moment où il y avait des problèmes pour l’élection de Jacques Anouma à qui on avait demandé de démissionner de l’Ufoa. J’ai été le seul à dire à Jacques Anouma qu’un homme ne démissionne pas d’un poste sportif. Moi, je suis constant. Avant la Can 2012, Hayatou m’a demandé qu’avant d’aller à la Can 2013, de venir chez lui au village pour qu’on passe la fête de Noël ensemble. J’ai promis que j’irais le voir avec Malan comme il me l’avait demandé. Mais quand je suis revenu de l’Australie, je l’ai appelé pour dire qu’on se retrouverait à la Can au Sénégal. Je suis un président de club. A ce titre, je ne peux même pas participer à une élection à la Caf. Quand je vais à la Caf, j’ai le statut de simple observateur. Je n’ai aucun pouvoir de décision. Donc, tous ceux qui sont présidents de club et qui s’agitent dans cette affaire, c’est soit pour avoir l’argent de Jacques Anouma ou celui d’Hayatou sinon ils n’ont aucune influence sur l’élection. Je suis président de club et j’ai envie d’avancer dans le football. Je n’ai pas envie de détruire ma carrière pour faire plaisir à qui que ce soit. Je suis pour celui qui sera retenu et celui qui sera élu sera mon président de la Caf.
Le soutien tardif de la Fif à Anouma : ‘’c’est un combat entre deux coqs’’
Chaque personne est autonome. Souvenez-vous que Sidy Diallo était dans le comité exécutif de la Fif sous Jacques Anouma avant sa démission. Pourquoi on n’a pas posé la question de savoir les raisons de sa démission. Aujourd’hui, c’est celui qui avait démissionné qui est président de la Fif. On dit que son soutien est tardif mais il l’a quand même apporté ! Vouliez-vous qu’il se précipite ? Ce n’est pas en apportant tôt ou tard son soutien que la Caf allait accepter ou rejeter la candidature d’Anouma. Il ne faut pas se mettre entre ces deux personnalités. Jacques Anouma et Sidy Diallo se connaissent peut-être même avant notre naissance. Ils ont travaillé ensemble depuis 1992. Déjà cette année, Sidy était chargé de l’équipe nationale. Jacques Anouma était président de la ligue et vice-président de Dieng Ouseynou. Quand deux coqs font palabre, le couteau n’a pas sa place. Ils se connaissent, ils sont de la même culture puisque nés dans le PDCI, leurs parents se connaissent, ils sont même des amis. Ce n’est pas moi qui suis venu de Mahapleu hier, qui vais rentrer dans des polémiques. C’est une affaire d’Adjamé et de Treichville. Pour le reste, Jacques va se donner les moyens de se battre. Il ne faut pas que les Ivoiriens se détournent de l’essentiel qui est d’aller à la Can et la remporter.
Réalisé par S. Debailly, envoyé spécial à Accra
Ce qui est arrivé
au patrimoine de l’Efym
pendant la crise
L’Efym se porte très bien. Depuis les événements, le patrimoine de l’équipe a été dévasté. Sur les six cars qu’on avait, trois ont été volés, l’ambulance a été emportée, le siège pillé. Tous les maillots et survêtements de l’Efym ont été vendus à 1000 F à Adjamé. Ce n’était pas du fait des FRCI mais plutôt des vandales qui avaient envie d’avoir les maillots de l’Efym. Même les ballons que j’avais achetés en Afrique du Sud pendant la Coupe du Monde n’ont pas été épargnés. Pour moi, c’est un sacrifice et malgré tout, dans la même année, l’équipe est montée en première division et les gens ont commencé a aimé l’équipe plus qu’avant. La santé de l’Efym est une question d’organisation. De la manière dont l’Efym est structurée, quels que soient mon absence, ma présence, mon décès, l’équipe peut toujours fonctionner. C’est cet esprit que nous avons inculqué aux joueurs et à l’encadrement. Moi, je sais ce que j’ai à faire. Ils ont leurs salaires, leurs primes, les infrastructures et le matériel pour l’entraînement. Nous avons réparé les cars qui sont restés et l’Efym va mieux. Ce qui fait la force d’une organisation, quel que soit l’endroit ou le milieu où on se situe, c’est le professionnalisme. Il faut connaître son métier. Moi, je suis économiste de formation et ingénieur en marketing. Tout ceci m’a permis aujourd’hui, de me préparer et d’être au niveau où je dois être. Je fais mes choses avec précision, organisation et sans mensonge. Quand vous prenez des jeunes à partir de neuf ans et que vous leur tenez un langage de vérité, à savoir qu’ils jouent pour leurs familles, pour le club et pour le pays, ils ne peuvent qu’être dévoués. Il ne s’agit pas de leur inculquer dès la base la notion d’argent en leur promettant des millions que vous ne pouvez pas honorer par la suite. C’est cela le mensonge. C’est donc cette façon d’éduquer nos joueurs qui fait la force de l’Efym.
Comment je gère le club
de l’extérieur ?
Je vis ma passion de la même manière que lorsque j’étais près du club. C’est vrai que je suis loin mais j’ai maintenu le contact permanent. Avant tout match, et quand les joueurs sont aux vestiaires, je les appelle et ils écoutent tous à l’aide d’un haut-parleur. L’entraîneur me présente le classement, je donne mes consignes. C’est la même chose pendant la mise au vert. J’assure leurs petits déjeuners et toutes les commodités de la mise au vert. Le repas est payé d’avance pour dix journées dans un restaurant où ils mangent. Pendant le match, mon représentant m’appelle à chaque moment. A la mi-temps je parle aux joueurs. A la fin du match, leur transport est payé. Le lundi, à la réunion technique, je leur parle encore et ils ont la prime en cas de victoire et la demi-prime en cas de match nul. Quand les joueurs sont en vacances, il y en a qui viennent rester ici avec moi et on échange.
Ouattara, Gbagbo et moi
Le Président de la République m’a trouvé à Libreville au Gabon lors de la finale de la coupe d’Afrique en 2012. Il m’a dit : ‘’président Siaba, rentrez au pays pour reprendre votre club et vos affaires, nous savons que vous avez eu trop de dommages’’. J’ai apprécié cette marque de sympathie et de compassion. Mais, je lui ai répondu ceci : ‘’monsieur le Président, moi, je suis quelqu’un qui ne trompe pas les gens. Je ne suis pas poursuivi mais j’ai vécu pendant vingt ans avec un homme. Il s’appelle Gbagbo Laurent et il est aujourd’hui à La Haye. Tant qu’il n’est pas jugé et que je ne connais pas son sort, je ne peux pas me permettre d’être un hypocrite. J’ai dit la même chose à Sidy Diallo et il m’a compris.
Le problème des Eléphants: ‘’qu’on laisse le football à ceux qui aiment le football’’
Vous me dites qu’on a une équipe mondialement connue mais qui n’a jusque-là remporté aucun trophée. Je suis d’accord avec vous mais c’est une question de destin. J’ai suivi cette équipe nationale depuis 2002. Je représentais le Président de la République dans la délégation. A la Can 2002, au Mali, nous étions derniers avec tous les problèmes qu’il y avait entre les dirigeants et le ministère à l’époque. C’est après cette Can que Jacques Anouma a pris la tête de la fédération. Le problème de cette équipe, c’est le manque de chance. Il y a aussi l’esprit des Ivoiriens qui n’entretiennent pas la cohésion autour de l’équipe nationale. Chacun s’exprime comme si personne n’a fait quelque chose dans ce pays. On parle comme si Jacques Anouma ne s’est pas mis au service de cette équipe, on parle comme si Sidy Diallo était un arriviste dans le milieu. Or ce monsieur était vice-président chargé de l’équipe nationale quand nous allions à la campagne d’Allemagne 2006. Ces deux personnes ont assumé leur part de responsabilité. On ne peut pas aujourd’hui, dire que Jacques Anouma et Sidy Diallo n’ont rien fait. De même, on ne peut pas dire que le Président Laurent Gbagbo qui a mis tous les moyens à la disposition de Jacques Anouma pour construire cette équipe pour qu’elle représente dignement la Côte d’Ivoire dans le monde entier n’a rien fait et que c’est le Président Ouattara qui vient d’arriver qui a tout fait pour cette équipe ! Ce sont des paroles qui font mal, à les entendre. Je demande qu’on épargne ce genre de paroles du milieu du football qui n’en a pas besoin. Que ceux qui aiment les Présidents Gbagbo et Ouattara les aiment mais qu’on laisse le football à ceux qui aiment le football.
Regard sur la poule des Eléphants à la Can 2013
Je dirai aux Ivoiriens que nos adversaires, c’est nous-mêmes. Sinon le Togo n’est pas une équipe qui m’effraie. Quant à l’Algérie, elle nous a battus à Cabinda (en Angola, ndlr) dans des conditions difficiles. Des avions survolaient le terrain, on appelait les joueurs de partout pour leur dire de rentrer. La Tunisie, je ne sais pas à quel moment elle nous a gagnés. Ce qui me fait peur, c’est l’absence de cohésion autour du président Sidy Diallo. Il serait intéressant qu’on constitue un bloc autour de Sidy Diallo en Afrique du Sud où je serai à partir du 15 janvier pour soutenir les Eléphants. Je n’ai pas peur parce que cette fois, les Eléphants auront la coupe. Et cette coupe permettra de nous réconcilier. Cette équipe a les capacités et les potentialités. Dans chaque grande équipe européenne, il y a au moins un joueur ivoirien. Nous avons encore de jeunes joueurs comme Tioté, Max Gradel, Gervinho, Guy Demel. Même Didier Drogba, Kolo, Yaya sont encore jeunes et peuvent valablement défendre les couleurs ivoiriennes. Je dis encore que ce sont les aigreurs et les rancunes qui jouent toujours contre nous. Et je voudrais saluer l’arrivée du nouveau ministre Alain Lobognon qui m’a appelé ici pour demander mon soutien. Je pense que cela est un bon esprit sportif. Quand on confie une telle responsabilité à quelqu’un, il doit savoir effectivement qui fait quoi autour de lui. C’est pour dire que le ministre qui est un homme politique mais qui vient dans le sport, doit avoir tout le monde autour de lui et faire en sorte que tout le monde l’aide pour remporter les trophées. Il faut que tous ceux qui veulent qu’on gagne la coupe fassent la paix entre eux. Nous avons perdu beaucoup de biens au cours de la crise mais je ne me suis jamais découragé et je suis toujours positif. Pourquoi avoir des idées saugrenues ? Ça ne sert à rien.
Ce que je pense d’Hayatou et Anouma
Je suis l’un des rares Ivoiriens à qui Hayatou avait promis vingt millions de FCFA d’aide au moment où l’Efym réalisait ses premières performances. Je lui ai dit merci en disant que c’est bien mais si je prenais cet argent ce serait interprété comme un coup contre le président Jacques Anouma (il était encore le président de la Fif, ndlr). Nous sommes arrivés à Abidjan au moment où il y avait des problèmes pour l’élection de Jacques Anouma à qui on avait demandé de démissionner de l’Ufoa. J’ai été le seul à dire à Jacques Anouma qu’un homme ne démissionne pas d’un poste sportif. Moi, je suis constant. Avant la Can 2012, Hayatou m’a demandé qu’avant d’aller à la Can 2013, de venir chez lui au village pour qu’on passe la fête de Noël ensemble. J’ai promis que j’irais le voir avec Malan comme il me l’avait demandé. Mais quand je suis revenu de l’Australie, je l’ai appelé pour dire qu’on se retrouverait à la Can au Sénégal. Je suis un président de club. A ce titre, je ne peux même pas participer à une élection à la Caf. Quand je vais à la Caf, j’ai le statut de simple observateur. Je n’ai aucun pouvoir de décision. Donc, tous ceux qui sont présidents de club et qui s’agitent dans cette affaire, c’est soit pour avoir l’argent de Jacques Anouma ou celui d’Hayatou sinon ils n’ont aucune influence sur l’élection. Je suis président de club et j’ai envie d’avancer dans le football. Je n’ai pas envie de détruire ma carrière pour faire plaisir à qui que ce soit. Je suis pour celui qui sera retenu et celui qui sera élu sera mon président de la Caf.
Le soutien tardif de la Fif à Anouma : ‘’c’est un combat entre deux coqs’’
Chaque personne est autonome. Souvenez-vous que Sidy Diallo était dans le comité exécutif de la Fif sous Jacques Anouma avant sa démission. Pourquoi on n’a pas posé la question de savoir les raisons de sa démission. Aujourd’hui, c’est celui qui avait démissionné qui est président de la Fif. On dit que son soutien est tardif mais il l’a quand même apporté ! Vouliez-vous qu’il se précipite ? Ce n’est pas en apportant tôt ou tard son soutien que la Caf allait accepter ou rejeter la candidature d’Anouma. Il ne faut pas se mettre entre ces deux personnalités. Jacques Anouma et Sidy Diallo se connaissent peut-être même avant notre naissance. Ils ont travaillé ensemble depuis 1992. Déjà cette année, Sidy était chargé de l’équipe nationale. Jacques Anouma était président de la ligue et vice-président de Dieng Ouseynou. Quand deux coqs font palabre, le couteau n’a pas sa place. Ils se connaissent, ils sont de la même culture puisque nés dans le PDCI, leurs parents se connaissent, ils sont même des amis. Ce n’est pas moi qui suis venu de Mahapleu hier, qui vais rentrer dans des polémiques. C’est une affaire d’Adjamé et de Treichville. Pour le reste, Jacques va se donner les moyens de se battre. Il ne faut pas que les Ivoiriens se détournent de l’essentiel qui est d’aller à la Can et la remporter.
Réalisé par S. Debailly, envoyé spécial à Accra