La cohésion des pro-Gbagbo s’est à nouveau effritée à l’occasion de la cérémonie d’accueil de leurs camarades élargis le jeudi dernier.
A chacun sa fête aux ex-prisonniers. Le Front populaire ivoirien (Fpi) et la Ligue des mouvements pour le progrès (Lmp) se sont encore distingués en étalant leurs divergences. Samedi, les pontes du Fpi étaient absents aux côtés de ceux de la Lmp, à l’hôtel Ivoire, à Cocody pour l’accueil de quatre des huit ex-détenus pro-Gbagbo remis en liberté provisoire.
Pourtant, la direction intérimaire de l’ex-parti au pouvoir avait assuré la veille, être en train de préparer le retour de Marie-Gilbert Aké N’Gbo et de ses camarades. Michel Amani N’Guessan joint vendredi par téléphone indique : « nous sommes en train de préparer ça (l’arrivée, ndlr), pour le moment, nous cherchons les voies et moyens pour les faire venir. Nous sommes en relation avec l’Onuci qui prend toutes les dispositions… »
La Lmp l’emporte
Il supplée dans ce dossier son camarade Séri Gouagnon, secrétaire national chargé des questions juridiques, en déplacement à Issia. L’ancien ministre de la Défense annonçait aussi un programme d’accueil conditionné : « normalement, si nous arrivons à organiser parfaitement l’accueil, c’est-à-dire si nous savons à quelle heure ils arrivent - parce qu’ils sont à Boundiali, à Korhogo, à Katiola - il faut être quelque part pour les accueillir tous ensemble. Si cela est possible, alors nous les prendrons au corridor, après quoi nous irons à l’ex-Qg de campagne dans un premier temps et nous allons les accompagner dans leurs domiciles, s’il y a encore des domiciles. Sinon, nous allons trouver des chambres ici et là pour les loger ». Le contraire s’est avéré. D’une part, parce que le jour-j, les frontistes ont été plutôt occupés à une réunion de Comité central ordinaire à l’ex-Qg de campagne, à Attoban. D’autre part, parce que « finalement, explique Franck Bamba, chargé de la communication du Fpi, c’est le ministère de la Justice qui s’est occupé de ces choses-là. En ce qui nous concerne, nous organiserons une cérémonie après, pour les accueillir comme nous l’avions fait la première fois. » Autre précision de sa part : « ils sont arrivés vendredi à 23 h à l’hôtel Ivoire d’où chacun d’eux rentrera en famille ». L’organisation de l’accueil a donc échappé aux frontistes au profit de la Lmp. En témoigne la satisfaction affichée samedi par Gervais Coulibaly, porte-parole de la Ligue. « Mon rôle était d’organiser leur retour. Puisqu’une fois que la justice les a libérés, il fallait qu’ils rentrent à Abidjan. Et nous avons travaillé à organiser leur retour en parlant aux autorités locales, en cherchant un véhicule, en faisant en sorte qu’ils arrivent sécurisés jusqu’ici et qu’on les remette à leurs familles », a-t-il confié, triomphant, à la presse. A y voir plus clair, chacun a joué sa partition, tous voulant témoigner un attachement indéfectible à leurs compagnons. En effet, quelques rares frontistes dont Eugène Djué ont honoré Aké N’gbo, Désiré Dalo, Norbert Zibrabi et Basile Mahan Gahé de leur présence. Une logique aurait-elle été respectée ? Selon Gervais Coulibaly, la libération est le fruit des discussions avec le gouvernement au sein du Cadre permanent de dialogue (Cpd) : une plate-forme d’échanges que boycotte le Fpi. Dans ce cas, les frontistes « observateurs » du Cpd selon eux, pouvaient-ils légitimement revendiquer la paternité de la libération jusqu’à en faire une action médiatique ? Que non ! Les partisans de l’ex-chef d’Etat étalent donc (encore) leurs divergences, comme ils l’avaient fait il y a un an, lors de la libération des détenus pro-Gbagbo. Leurs palabres se sont accentuées depuis l’utilisation du sigle Lmp par Gervais Coulibaly, Appiah Kabran, Mel Théodore pour créer un mouvement. Selon le Fpi et le Congrès national pour la résistance et la démocratie (Cnrd) de Laurent Gbagbo, ils « usurpent » l’appellation Lmp, ex-majorité présidentielle, en vue de leur ravir la qualité d’opposition naturelle. Depuis lors,
Bidi Ignace
A chacun sa fête aux ex-prisonniers. Le Front populaire ivoirien (Fpi) et la Ligue des mouvements pour le progrès (Lmp) se sont encore distingués en étalant leurs divergences. Samedi, les pontes du Fpi étaient absents aux côtés de ceux de la Lmp, à l’hôtel Ivoire, à Cocody pour l’accueil de quatre des huit ex-détenus pro-Gbagbo remis en liberté provisoire.
Pourtant, la direction intérimaire de l’ex-parti au pouvoir avait assuré la veille, être en train de préparer le retour de Marie-Gilbert Aké N’Gbo et de ses camarades. Michel Amani N’Guessan joint vendredi par téléphone indique : « nous sommes en train de préparer ça (l’arrivée, ndlr), pour le moment, nous cherchons les voies et moyens pour les faire venir. Nous sommes en relation avec l’Onuci qui prend toutes les dispositions… »
La Lmp l’emporte
Il supplée dans ce dossier son camarade Séri Gouagnon, secrétaire national chargé des questions juridiques, en déplacement à Issia. L’ancien ministre de la Défense annonçait aussi un programme d’accueil conditionné : « normalement, si nous arrivons à organiser parfaitement l’accueil, c’est-à-dire si nous savons à quelle heure ils arrivent - parce qu’ils sont à Boundiali, à Korhogo, à Katiola - il faut être quelque part pour les accueillir tous ensemble. Si cela est possible, alors nous les prendrons au corridor, après quoi nous irons à l’ex-Qg de campagne dans un premier temps et nous allons les accompagner dans leurs domiciles, s’il y a encore des domiciles. Sinon, nous allons trouver des chambres ici et là pour les loger ». Le contraire s’est avéré. D’une part, parce que le jour-j, les frontistes ont été plutôt occupés à une réunion de Comité central ordinaire à l’ex-Qg de campagne, à Attoban. D’autre part, parce que « finalement, explique Franck Bamba, chargé de la communication du Fpi, c’est le ministère de la Justice qui s’est occupé de ces choses-là. En ce qui nous concerne, nous organiserons une cérémonie après, pour les accueillir comme nous l’avions fait la première fois. » Autre précision de sa part : « ils sont arrivés vendredi à 23 h à l’hôtel Ivoire d’où chacun d’eux rentrera en famille ». L’organisation de l’accueil a donc échappé aux frontistes au profit de la Lmp. En témoigne la satisfaction affichée samedi par Gervais Coulibaly, porte-parole de la Ligue. « Mon rôle était d’organiser leur retour. Puisqu’une fois que la justice les a libérés, il fallait qu’ils rentrent à Abidjan. Et nous avons travaillé à organiser leur retour en parlant aux autorités locales, en cherchant un véhicule, en faisant en sorte qu’ils arrivent sécurisés jusqu’ici et qu’on les remette à leurs familles », a-t-il confié, triomphant, à la presse. A y voir plus clair, chacun a joué sa partition, tous voulant témoigner un attachement indéfectible à leurs compagnons. En effet, quelques rares frontistes dont Eugène Djué ont honoré Aké N’gbo, Désiré Dalo, Norbert Zibrabi et Basile Mahan Gahé de leur présence. Une logique aurait-elle été respectée ? Selon Gervais Coulibaly, la libération est le fruit des discussions avec le gouvernement au sein du Cadre permanent de dialogue (Cpd) : une plate-forme d’échanges que boycotte le Fpi. Dans ce cas, les frontistes « observateurs » du Cpd selon eux, pouvaient-ils légitimement revendiquer la paternité de la libération jusqu’à en faire une action médiatique ? Que non ! Les partisans de l’ex-chef d’Etat étalent donc (encore) leurs divergences, comme ils l’avaient fait il y a un an, lors de la libération des détenus pro-Gbagbo. Leurs palabres se sont accentuées depuis l’utilisation du sigle Lmp par Gervais Coulibaly, Appiah Kabran, Mel Théodore pour créer un mouvement. Selon le Fpi et le Congrès national pour la résistance et la démocratie (Cnrd) de Laurent Gbagbo, ils « usurpent » l’appellation Lmp, ex-majorité présidentielle, en vue de leur ravir la qualité d’opposition naturelle. Depuis lors,
Bidi Ignace