Sous administration provisoire par arrêté ministériel N°013 du 17 avril 2012, la Mutuelle générale des fonctionnaires de Côte d’Ivoire (Mugefci) devrait être rétrocédée aux sociétaires, qui sont les fonctionnaires et autres agents de l’Etat au mois de décembre de la même année. Malheureusement, cette échéance a été repoussée jusqu’au mois de juin prochain par le comité de gestion provisoire. Devant cette situation, la plate-forme des organisations syndicales pour la sauvegarde de la Mugefci, structure composée de plusieurs syndicats membres des principales centrales (Ugtci, Fesaci, Dignité, Fofci…) a organisé, le mercredi 23 janvier dernier, à Cocody, une conférence de presse. Au cours de cette rencontre, Gnagna Zady, le porte-parole de cette structure, s’est insurgé contre cette décision qui, selon lui, est un moyen pour le comité de gestion provisoire et la direction générale intérimaire de s’emparer définitivement de l’outil social de solidarité privé des fonctionnaires et agents de l’Etat. Il ne comprend pas pourquoi les responsables provisoires actuels de leur structure agissent dans ce sens. Tout en rappelant leurs missions qui étaient limitées, selon l’arrêté interministériel, en son article 3, à la gestion des affaires courantes, au toilettage des textes dans un délai de trois mois et de l’organisation d’une Assemblée générale six mois après pour la mise en place des nouveaux dirigeants. Malheureusement, fait remarquer le conférencier, qui avait à ses côtés tous les représentants de ces centrales susmentionnées, ce comité a outrepassé sa mission. Il en veut pour preuve les nombreux actes destructifs que posent en ce moment le comité de gestion provisoire, mettant ainsi en péril l’outil des fonctionnaires. Il s’agit entre autres, du licenciement abusif de nombreux agents fonctionnaires ou non sans motifs valables et leur remplacement par des personnes proches des nouveaux responsables. Il y a également évoqué la vente programmée de l’hôpital des fonctionnaires, du patrimoine foncier de la Mugefci, un espace de 44 ha acquis en 2004, sur lequel l’actuelle équipe dirigeante veut réaliser une opération immobilière pour, dit-on, les agents de la Mugefci. Sans oublier l’octroi de la gestion du système informatique des prestations de régime de base et d’Ivoir santé à la Mci (une société privée d’assurance concurrente) dirigée par M. Delmott, membre du comité provisoire de gestion. Pour Zady Gnagna et ses camarades, les dirigeants actuels de leur instrument ont non seulement dévoyé, mais ont utilisé l’Etat de Côte d’Ivoire comme paravent pour assouvir leurs intérêts personnels. C’est pourquoi, tout en condamnant leurs actes, ils demandent à M. Dosso Moussa, l’actuel ministre d’Etat, ministre de l’Emploi, des Affaires sociales et de la Formation professionnelle de mettre fin à la mission du comité provisoire de gestion et de la direction générale intérimaire, avant qu’il ne soit trop tard. Ils demandent à l’Etat, la rétrocession de leur mutuelle, non sans demander, un audit de gestion des dirigeants actuels. Autre appel, la plateforme demande aux fonctionnaires de ne point s’associer à l’élection jugée frauduleuse qui sera organisée dans les régions et dont le seul objectif est de parachever la mainmise des dirigeants actuels sur leur organisation privée, créée le 29 novembre 1989, entérinée par arrêté n° 265/Int/At/Ag5 du 29 mai 1990, suite à la faillite de la Mgfae gérée de 1973 à 1989 par l’Etat de Côte d’Ivoire.
Joseph Atoumgbré
attjoseph@yahoo.fr
Joseph Atoumgbré
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