Des taxis flambants neufs illuminent depuis peu, le paysage vieillissant des véhicules de transports en commun ivoirien. Après les bus qui ont fait peau neuve, on apprécie à sa juste valeur, l’effort de certains transporteurs pour relever le niveau bien bas des prestations. Peinture éclatante ne souffrant d’aucune égratignure et sièges propres ; cela change énormément et agréablement des voitures truffées de bacilles tétaniques qui traînent impunément leurs carcasses sur le bitume. Ces dangers publics, lorsque vous vous frottez à eux de trop près, vous laissent au mieux, un vêtement déchiré et au pire, une blessure à ne pas négliger. L’intérieur de cette nouvelle génération d’automobiles par contre est impeccable. L’air climatisé y est distillé à satiété avec parfois en prime une musique non violente pour les tympans, déjà affaiblis par les assauts de la pollution sonore. Pour couronner le tout, cette qualité supérieure de service n’engendre pas de frais supplémentaires. «Oh, c’est juste la carrosserie qu’ils changent, mais en dessous, ce sont les mêmes vieilleries!», critiquent certaines mauvaises langues. Si c’est vrai, aucune épaisse fumée noire ou blanche provenant du pot d’échappement ne trahit le secret de ce camouflage. De plus, nul besoin de faire appel à des muscles bienveillants pour impulser une poussée à ces engins avant qu’ils ne démarrent. Un tour de clé suffit à les propulser sur la route. Le doute est donc permis sur la véracité des critiques formulées. En dehors du renouvellement du parc automobile abidjanais, un autre phénomène est apparu au niveau des véhicules de transport. Il s’agit de l’insertion d’écran diffusant en boucle des clips vidéo et/ou de la publicité. Ingénieuse méthode pour communiquer, même si elle peut amenuiser le degré de concentration du chauffeur qui a tendance à jeter des œillades de ce côté. On attend avec impatience que le vent nouveau souffle sur les minicars (gbakas) et les taxis communaux (woro-woro) pour alléger les souffrances de ceux qui ne disposent que de ces moyens de locomotion. L’accent doit également être mis sur la bonne conduite des chauffeurs, dans tous les sens du terme. Sinon, avec les cascadeurs qui font office d’automobilistes ici, la beauté de ces véhicules ne risque pas de faire long feu. Toutefois, il convient de mentionner que les usagers contribuent à la détérioration des biens et publics et doivent de ce fait, participer eux aussi à leur entretien. Le conducteur ne s’asseoit pas à l’arrière ; ce sont les passagers qui transforment les voitures en dépotoirs, collent des bouts de chewing-gum sur les sièges, les salissent avec leurs bagages, subtilisent les manivelles actionnant les vitres. Alors, il ne faut pas jeter la pierre à une seule personne.
NB : Je précise également que mon blog a changé d’adresse.
Désormais mes textes sont disponibles sur www.yehnidjidji.com
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