Situé à l’Est de la Côte d’Ivoire, la région de l’Indénié-Djuablin possède un riche patrimoine, qui marque aussi bien le passé et le présent de la Côte d’Ivoire. Gros plan sur un trésor ignoré…
Cité royale de la paix. Cette périphrase poétique désignant le chef-lieu de la région de l’Indénié-Djuablin n’est pas suffisamment expressive pour peindre ce paradis touristique qu’est Abengourou, capitale du royaume de l’Indénié et ses environs. Il est vrai, il n’y a pas de mer ici, mais ce manque est largement compensé par de grands attraits culturels qui méritent que l’on s’y attarde. Le riche patrimoine culturel qui s’exprime sous diverses formes dont le noyau central reste la royauté encore très forte dans la région, offre au visiteur qui prend la peine de venir dans l’Indénié-Djuablin des souvenirs inoubliables. Les sites touristiques sont en effet nombreux. Le visiteur adepte de l’houphouétisme peut visiter l’ancienne résidence de feu Felix Houphouët-Boigny, alors médecin à Abengourou. Cette demeure respectable aujourd’hui transformée en bibliothèque n’a pas subi beaucoup trop de transformations. Les musées également foisonnent dans la région. Et qui mieux que le Roi Nana Boa Kouassi III peut en offrir ?
Le musée des attributs royaux situés à la Cour royale présente un pan non négligeable de la culture et de la vie religieuse des Agnis indénians. Au gré des objets exposés, le visiteur peut apercevoir les scènes de la vie quotidienne de ce royaume où tout est réglementé par un symbolisme méticuleux. Les nécessaires du culte et les parures ne sont pas moins attractifs en ce lieu qui appelle au souvenir. Les hôtes du Roi peuvent constater avec souvent beaucoup d’émotions les traits communs entre le peuple indénié et l’Egypte ancienne, notamment à travers les rites funéraires dont les vestiges sont encore très présents dans ce musée plus que centenaire. Cet édifice autrefois Palais du Roi Amoakon Diyé, ce monarque visionnaire à qui l’on doit le transfert de la capitale du royaume de Zaranou à Abengourou, a été récemment réhabilité par Nanan Boa Kouassi III et apparaît comme un lieu incontournable pour le touriste qui débarque à Abengourou.
Le musée Charles Bieth, dont l’école de peinture, créée en 1969, a guidé les premiers pas du jeune peintre Aboudia ou encore de Drissa Diarra, tous deux mondialement connus, offre aujourd’hui toujours aux regards admiratifs, des objets d’art des diverses régions de la Côte d’Ivoire. Et même de toute l’Afrique. De même, le CRAMA (conservatoire régional des arts et métiers d’Abengourou) donne l’opportunité aux jeunes talents d’entrer dans le monde de la peinture, du dessin, de la sculpture... «Les regarder en pleine création est un délice à nul autre pareil.
Une richesses qu’on oublie
Plus loin dans l’histoire, le passé colonial se rappelle au souvenir à travers le musée de Zaranou qui abrite des objets du quotidien», analyse M. Kadet, Directeur régional de la culture. La pierre sacrée d’Ebilssakro et les vestiges de Padiegnan témoignent des premiers pas des habitants sur ces sites qui ont accueilli des colonnes de réfugiés venus du Ghana pour fuir la guerre. Que dire des merveilles qui sortent des mains expertes des artisans des centres artisanaux d’Ebilassokro et d’Abengourou ? Autre curiosité touristique sur fond de culture, les monastères d’Aniassué et de Tanguelan (ce dernier est vieux de 80 ans) dans le département d’Agnibilékrou qui forment, selon un cycle bien réglementé, les Komians, ces prêtres traditionnels dont l’écrivain Jean-Marie Adiaffi avait fait ses protégées. Le musée de Bettié, sa ville natale et qui porte son nom est achevé et recevra ses objets d’art, ses œuvres et d’autres objets selon Brou Georges directeur régional du Tourisme. Les attractions touristiques ne se limitent pas à ces seules merveilles. Dans l’Indénié-Djuablin, les manifestations culturelles et cultuelles se confondent souvent. Aussi, la fête des ignames qui se déroule avec faste en début d’année, les danses de réjouissances sacrées ou non (abodan, kinianpkli, grolo…), les cérémonies fastueuses de l’intronisation ou des funérailles d’un Roi sont autant de moments à fixer dans la gibecière d’un féru de tourisme. Les amoureux d’histoire ne peuvent être frustrés dans l’Indénié-Djuablin. Les tombes de colons français à Zaranou et Sankadiokro ne laissent pas indifférent, tout comme la piste de la traversée historique de la Reine Abla Pokou ou encore la Caravanière qui part de Bettié à Bouna via Abengourou. Laquelle partait par le passé de Ouagadougou. Toute chose qui rappelle au visiteur l’histoire de la Côte d’Ivoire et de l’Afrique coloniale. Seul bémol, ces pites ont un grand besoin de reconstitution. La nature également apporte sa contribution au touriste qui vient dans l’Indénié-Djuablin. Les chutes du fleuve Comoé à Bettié, les plantations expérimentales du CNRA, les très grandes plantations des lauréats de la coupe nationale du progrès, à savoir Yao Fils Pascal, Sansan Kouao et autres, sans oublier la forêt classée de Bossématié sont autant de lieux à voir. Ce serait une injure impardonnable qu’après un tour aussi riche en émotions et en merveilles, l’hôte reste le ventre vide. La restauration est un art dans la région. Avec 157 établissements, les chefs locaux offrent 8500 couverts à l’appréciation des gourmets dans les «maquis» ou restaurants. L’on peut ainsi déguster le foutou (à la banane, à l’igname ou au taro), l’attiéké, le riz, le kédjénou de poulet, de poisson ou de «viande de brousse», le braisé de poulet, de poisson. Sans oublier les mets locaux que sont l’«assiakloua», sauce à base de feuilles et de pâte d’arachide à l’escargot, au poisson ou à l’agouti fumé. Le «dabietro» qui est la sauce à base de pistache ou le «nvieletro» et surtout l’«alliê», tubercules qui servent d’accompagnement. Après une belle dégustation, le visiteur pourra se reposer dans les nombreux établissements hôteliers dont certains ont jusqu’à 4 étoiles. Mais, il faut prendre soin de réserver car la région reste une destination très prisée pour les séminaires et autres rencontres.
Armand Déa, correspondant
Cité royale de la paix. Cette périphrase poétique désignant le chef-lieu de la région de l’Indénié-Djuablin n’est pas suffisamment expressive pour peindre ce paradis touristique qu’est Abengourou, capitale du royaume de l’Indénié et ses environs. Il est vrai, il n’y a pas de mer ici, mais ce manque est largement compensé par de grands attraits culturels qui méritent que l’on s’y attarde. Le riche patrimoine culturel qui s’exprime sous diverses formes dont le noyau central reste la royauté encore très forte dans la région, offre au visiteur qui prend la peine de venir dans l’Indénié-Djuablin des souvenirs inoubliables. Les sites touristiques sont en effet nombreux. Le visiteur adepte de l’houphouétisme peut visiter l’ancienne résidence de feu Felix Houphouët-Boigny, alors médecin à Abengourou. Cette demeure respectable aujourd’hui transformée en bibliothèque n’a pas subi beaucoup trop de transformations. Les musées également foisonnent dans la région. Et qui mieux que le Roi Nana Boa Kouassi III peut en offrir ?
Le musée des attributs royaux situés à la Cour royale présente un pan non négligeable de la culture et de la vie religieuse des Agnis indénians. Au gré des objets exposés, le visiteur peut apercevoir les scènes de la vie quotidienne de ce royaume où tout est réglementé par un symbolisme méticuleux. Les nécessaires du culte et les parures ne sont pas moins attractifs en ce lieu qui appelle au souvenir. Les hôtes du Roi peuvent constater avec souvent beaucoup d’émotions les traits communs entre le peuple indénié et l’Egypte ancienne, notamment à travers les rites funéraires dont les vestiges sont encore très présents dans ce musée plus que centenaire. Cet édifice autrefois Palais du Roi Amoakon Diyé, ce monarque visionnaire à qui l’on doit le transfert de la capitale du royaume de Zaranou à Abengourou, a été récemment réhabilité par Nanan Boa Kouassi III et apparaît comme un lieu incontournable pour le touriste qui débarque à Abengourou.
Le musée Charles Bieth, dont l’école de peinture, créée en 1969, a guidé les premiers pas du jeune peintre Aboudia ou encore de Drissa Diarra, tous deux mondialement connus, offre aujourd’hui toujours aux regards admiratifs, des objets d’art des diverses régions de la Côte d’Ivoire. Et même de toute l’Afrique. De même, le CRAMA (conservatoire régional des arts et métiers d’Abengourou) donne l’opportunité aux jeunes talents d’entrer dans le monde de la peinture, du dessin, de la sculpture... «Les regarder en pleine création est un délice à nul autre pareil.
Une richesses qu’on oublie
Plus loin dans l’histoire, le passé colonial se rappelle au souvenir à travers le musée de Zaranou qui abrite des objets du quotidien», analyse M. Kadet, Directeur régional de la culture. La pierre sacrée d’Ebilssakro et les vestiges de Padiegnan témoignent des premiers pas des habitants sur ces sites qui ont accueilli des colonnes de réfugiés venus du Ghana pour fuir la guerre. Que dire des merveilles qui sortent des mains expertes des artisans des centres artisanaux d’Ebilassokro et d’Abengourou ? Autre curiosité touristique sur fond de culture, les monastères d’Aniassué et de Tanguelan (ce dernier est vieux de 80 ans) dans le département d’Agnibilékrou qui forment, selon un cycle bien réglementé, les Komians, ces prêtres traditionnels dont l’écrivain Jean-Marie Adiaffi avait fait ses protégées. Le musée de Bettié, sa ville natale et qui porte son nom est achevé et recevra ses objets d’art, ses œuvres et d’autres objets selon Brou Georges directeur régional du Tourisme. Les attractions touristiques ne se limitent pas à ces seules merveilles. Dans l’Indénié-Djuablin, les manifestations culturelles et cultuelles se confondent souvent. Aussi, la fête des ignames qui se déroule avec faste en début d’année, les danses de réjouissances sacrées ou non (abodan, kinianpkli, grolo…), les cérémonies fastueuses de l’intronisation ou des funérailles d’un Roi sont autant de moments à fixer dans la gibecière d’un féru de tourisme. Les amoureux d’histoire ne peuvent être frustrés dans l’Indénié-Djuablin. Les tombes de colons français à Zaranou et Sankadiokro ne laissent pas indifférent, tout comme la piste de la traversée historique de la Reine Abla Pokou ou encore la Caravanière qui part de Bettié à Bouna via Abengourou. Laquelle partait par le passé de Ouagadougou. Toute chose qui rappelle au visiteur l’histoire de la Côte d’Ivoire et de l’Afrique coloniale. Seul bémol, ces pites ont un grand besoin de reconstitution. La nature également apporte sa contribution au touriste qui vient dans l’Indénié-Djuablin. Les chutes du fleuve Comoé à Bettié, les plantations expérimentales du CNRA, les très grandes plantations des lauréats de la coupe nationale du progrès, à savoir Yao Fils Pascal, Sansan Kouao et autres, sans oublier la forêt classée de Bossématié sont autant de lieux à voir. Ce serait une injure impardonnable qu’après un tour aussi riche en émotions et en merveilles, l’hôte reste le ventre vide. La restauration est un art dans la région. Avec 157 établissements, les chefs locaux offrent 8500 couverts à l’appréciation des gourmets dans les «maquis» ou restaurants. L’on peut ainsi déguster le foutou (à la banane, à l’igname ou au taro), l’attiéké, le riz, le kédjénou de poulet, de poisson ou de «viande de brousse», le braisé de poulet, de poisson. Sans oublier les mets locaux que sont l’«assiakloua», sauce à base de feuilles et de pâte d’arachide à l’escargot, au poisson ou à l’agouti fumé. Le «dabietro» qui est la sauce à base de pistache ou le «nvieletro» et surtout l’«alliê», tubercules qui servent d’accompagnement. Après une belle dégustation, le visiteur pourra se reposer dans les nombreux établissements hôteliers dont certains ont jusqu’à 4 étoiles. Mais, il faut prendre soin de réserver car la région reste une destination très prisée pour les séminaires et autres rencontres.
Armand Déa, correspondant