Lorsqu’il ya plus d’une dizaine de jours, Billy Billy réunissait la presse dans une discothèque de la place pour annoncer qu’il était devenu indésirable sur les antennes de la Radiodiffusion télévision ivoirienne (Rti) pour sa « Lettre au président», personne ne pouvait s’imaginer que le média d’Etat convoquerait l’artiste pour apporter un démenti. Et pourtant, selon le confrère «l’Intelligent d’Abidjan» dans sa parution du jeudi 21 Février, accompagné de son manager, le rappeur aurait répondu le vendredi 15 Févier dernier à une convocation de la direction de la Rti qui aurait lors de cette rencontre, signifié à Billy Billy qu’il ne faisait l’objet d’aucune censure. Toujours selon le confrère, Dégny Maixent (conseiller spécial du Dg Aka Sayé) aurait demandé à l’enfant de Wassakara d’être le porte-voix de la Rti auprès des autres créateurs afin que ces derniers ne soient pas toujours tentés d’accuser la Rti sans en avoir la preuve. Pour le moins qu’on puisse dire, la récente conférence de presse de Billy Billy, accusant la Rti de le censurer n’aura pas été du goût de la Rti, tant et si bien qu’elle n’a pu s’empêcher de convoquer le jeune homme pour s’expliquer. Mais, les choses ne semblent pas vraiment claires dans cette affaire. Sinon comment comprendre qu’au moment où l’on dit officiellement que Billy Billy n’est pas censuré, le manager de l’artiste affirme que la Rti refuse de faire passer le clip du single. Même si Billy Billy est passé sur le plateau du magazine du midi de Rti1 hier vendredi, il faut se demander ce qui a pu «obliger» la Rti à apporter ce démenti. D’autant que ce n’est pas la première fois qu’un artiste accuse la Rti de censure injuste. Adama Dahico, Aicha Koné et bien d’autres ont plusieurs fois accusé la maison bleue de les empêcher de passer sur ses antennes, mais jamais le média d’Etat n’a daigné apporter un quelconque éclairage encore moins un démenti comme il vient de le faire concernant Billy Billy. Qu’est ce qui a donc pu se passer pour que dans ce cas de Billy Billy, la Rti convoque l’artiste et qu’elle lui fasse savoir qu’il n’est pas censuré alors que dans les faits, tout portait à le croire? Ne serait-ce pas parce que le rappeur a affirmé lors de sa conférence de presse que le couple présidentiel a apprécié sa chanson et son engagement que le média d’Etat s’est empressé de revoir sa copie? Nul ne saurait répondre à cette interrogation. Cependant, il est loisible de considérer qu’à travers cette convocation et ce passage au magazine du Midi offert sur un plateau d’or au poulain de Jean-Marc Guirandou, la Rti veut redorer son image vis-à-vis des téléspectateurs, des artistes, mais aussi et surtout vis-à-vis du chef de l’Etat. Comme quoi, censurer un artiste pour son engagement n’est pas la meilleure des décisions pour un média d’Etat.
Francis Kouamé
Francis Kouamé