Incendie à l’immeuble Sciam : Des zones d’ombres subsistent

Plusieurs documents partis en fumée à la Direction de la Conjoncture et de la Prévision économiques, lundi dernier. Les 9ème et 10ème étages de l’immeuble Sciam ont été endommagés par un incendie qui n’a pas épargné les bureaux des cadres des finances publiques dont celui du régisseur. Et les commentaires vont bon train quant à cet incendie aux origines inconnues. En effet pour une fois, l’on n’a pas parlé d’entrée de court-circuit. Pour l’instant, l’on ne sait rien officiellement. La Direction générale de l’Economie à laquelle est rattachée la Direction de la Conjoncture et de la Prévision économique ne s’est pas encore prononcée. Qu’est-ce qui reste des documents ? Qu’est-ce qui a été consumé ? A-t-on pu sauver ou sauvegarder des données importantes ? Ces questions s’imposent, se posent et ont droit à des réponses car les étages qui ont été envahis par les flammes n’ont rien d’ordinaires. En effet, ces bureaux de la Direction de la Conjoncture et de la Prévision économique, issus de la Direction générale de l’Economie (Dge), sont chapeautés par le ministère de l’Economie et des Finances. Ce sont des endroits névralgiques de l’économie ivoirienne car ils prennent en compte le Tofe (Tableau des opérations financières de l’Etat). On y trouve les données financières et comptables de la Côte d’Ivoire. Et tout se fait en rapport avec la Dge. Evolution de l’économie ivoirienne, mise à disposition des données économiques du pays, etc. Justement, est prévue une importante mission conjointe Fmi-Banque mondiale-Bad, du 13 au 28 mars 2013. Et à chaque tournée de ces bailleurs de fonds, la Direction de la Conjoncture et de la Prévision économique est visitée. Des séances de travail sont même faites. Aujourd’hui, après l’incendie, c’est motus et bouche cousue. Même pas un communiqué de la Direction de la Conjoncture et de la Prévision économique, encore moins de la Direction générale de l’Economie. Même si l’on tente de minimiser ce qui s’est passé et même s’il n’y a peut-être pas péril en la demeure, l’opinion nationale attendait au moins une information relative à ce qui reste des documents des 9ème et 10ème étages. Et les supputations continuent, allant jusqu’à soutenir que c’est pour dissimuler des informations que tout a brûlé car des personnes issues de certains services logés au niveau des étages incendiés sont sur le départ. Vrai ou faux ? Les conclusions de l’enquête sont fortement attendues. Jean Eric ADINGRA