Abidjan, Dans la capitale politique ivoirienne Yamoussoukro (centre, 230 km d'Abidjan), le gaz butane est en passe de remplacer le carburant, la majorité des taxis de la ville roulant illégalement au gaz au vu et au su des autorités compétentes.
"Monsieur, c'est mon carburant. En fait, j'utilise du gaz butane en lieu et place du carburant normal", affirme un chauffeur de taxi en réponse à l'un de ses passagers qui s'interrogeait sur la forte odeur de mercaptan, ce gaz à odeur puante, utilisé par les industriels du gaz domestique dans le rechargement des bonbonnes de gaz et qui s'échappait du véhicule.
Comme lui, de nombreux chauffeurs de taxi roulent au gaz et K. T, conducteur de son état, croit savoir les raisons qui motivent ce choix.
"Le carburant est trop cher. Or, avec une recharge de gaz, nous arrivons à faire recette. Donc nous sommes contraints d'utiliser le gaz pour joindre les deux bouts", explique-t-il.
Le prix du litre de super sans plomb est de 792 francs CFA et le gasoil est vendu à la pompe à 615 francs CFA le litre.
Selon K.T, les propriétaires de taxis exigent entre 15.000 francs CFA (30 dollars) et 18.000 francs CFA (36 dollars) de recette par jour.
Une exigence dont la réalisation semble être un chemin de croix pour les chauffeurs dans une ville où la plupart des usagers se déplacent à pied ou sur des engins à deux roues.
"Pour avoir la recette, il nous faut rouler jusque tard la nuit et ce cela n'est d'ailleurs possible que lorsque des cérémonies d' envergures sont organisées à Yamoussoukro. Alors que faire ? Si ce n'est de se tourner vers le gaz butane qui offre plus de chance de faire la recette", argumente, K. T chauffeur de taxi depuis une dizaine d'années.
Pour un usager des taxis, "à Yamoussoukro, presque tous les taxis roulent au gaz, sur 100 taxis, 99 sont au gaz" et ce ne sont pas les "rares traques" qui s'opèrent qui vont mettre fin à la pratique.
Dans la ville, les lieux de recharge des véhicules utilisant le gaz pullulent et ne désemplissent pas à longueur de journée.
A QUI LA FAUTE ?
L'utilisation du gaz butane en lieu et place du carburant est punie par loi de juillet 1992, portant répression des fraudes en matière de stockage et distribution des produits pétroliers.
A la direction régionale du ministère des Mines, du pétrole et de l'Energie, l'on dit mener des "actions vigoureuses pour mettre fin au fléau".
Et pourtant, le service est pointé du doigt par plusieurs acteurs du secteur.
"Les responsables de la direction locale sont muets sur le phénomène, quelques rares fois ils descendent dans les rues pour des actions sporadiques", fait savoir un chauffeur de taxi.
"Tout simplement parce que des responsables en charge de la traque sont titulaires eux aussi de taxis à gaz", accuse-t-il.
"Posez la question à un autre chauffeur, il vous donnera la même réponse", lance-t-il.
À la grande colère des détenteurs de stations-services qui ne savent plus à quel saint se vouer.
"La recette est maigre, les taxis qui sont les gros clients de la ville roulent plus au gaz, c'est vraiment dommage", confie le coeur meurtri, un pompiste ayant requis l'anonymat.
Un aveu qui situe sur l'ampleur et la gravité du phénomène dans la capitale politique et administrative de la Côte d'Ivoire avec les dangers que cela comporte.
Fin 2010, le parc automobile ivoirien était composé d'environ 423.587 véhicules toutes catégories confondues dont 113.982 assurent le transport des marchandises et des voyageurs.
Le parc automobile est constitué aujourd'hui à 75% de véhicules d'occasion, en raison de la pauvreté qui touche près de 50% de la population ivoirienne après près de deux décennies de crise militaro-politique.
"Monsieur, c'est mon carburant. En fait, j'utilise du gaz butane en lieu et place du carburant normal", affirme un chauffeur de taxi en réponse à l'un de ses passagers qui s'interrogeait sur la forte odeur de mercaptan, ce gaz à odeur puante, utilisé par les industriels du gaz domestique dans le rechargement des bonbonnes de gaz et qui s'échappait du véhicule.
Comme lui, de nombreux chauffeurs de taxi roulent au gaz et K. T, conducteur de son état, croit savoir les raisons qui motivent ce choix.
"Le carburant est trop cher. Or, avec une recharge de gaz, nous arrivons à faire recette. Donc nous sommes contraints d'utiliser le gaz pour joindre les deux bouts", explique-t-il.
Le prix du litre de super sans plomb est de 792 francs CFA et le gasoil est vendu à la pompe à 615 francs CFA le litre.
Selon K.T, les propriétaires de taxis exigent entre 15.000 francs CFA (30 dollars) et 18.000 francs CFA (36 dollars) de recette par jour.
Une exigence dont la réalisation semble être un chemin de croix pour les chauffeurs dans une ville où la plupart des usagers se déplacent à pied ou sur des engins à deux roues.
"Pour avoir la recette, il nous faut rouler jusque tard la nuit et ce cela n'est d'ailleurs possible que lorsque des cérémonies d' envergures sont organisées à Yamoussoukro. Alors que faire ? Si ce n'est de se tourner vers le gaz butane qui offre plus de chance de faire la recette", argumente, K. T chauffeur de taxi depuis une dizaine d'années.
Pour un usager des taxis, "à Yamoussoukro, presque tous les taxis roulent au gaz, sur 100 taxis, 99 sont au gaz" et ce ne sont pas les "rares traques" qui s'opèrent qui vont mettre fin à la pratique.
Dans la ville, les lieux de recharge des véhicules utilisant le gaz pullulent et ne désemplissent pas à longueur de journée.
A QUI LA FAUTE ?
L'utilisation du gaz butane en lieu et place du carburant est punie par loi de juillet 1992, portant répression des fraudes en matière de stockage et distribution des produits pétroliers.
A la direction régionale du ministère des Mines, du pétrole et de l'Energie, l'on dit mener des "actions vigoureuses pour mettre fin au fléau".
Et pourtant, le service est pointé du doigt par plusieurs acteurs du secteur.
"Les responsables de la direction locale sont muets sur le phénomène, quelques rares fois ils descendent dans les rues pour des actions sporadiques", fait savoir un chauffeur de taxi.
"Tout simplement parce que des responsables en charge de la traque sont titulaires eux aussi de taxis à gaz", accuse-t-il.
"Posez la question à un autre chauffeur, il vous donnera la même réponse", lance-t-il.
À la grande colère des détenteurs de stations-services qui ne savent plus à quel saint se vouer.
"La recette est maigre, les taxis qui sont les gros clients de la ville roulent plus au gaz, c'est vraiment dommage", confie le coeur meurtri, un pompiste ayant requis l'anonymat.
Un aveu qui situe sur l'ampleur et la gravité du phénomène dans la capitale politique et administrative de la Côte d'Ivoire avec les dangers que cela comporte.
Fin 2010, le parc automobile ivoirien était composé d'environ 423.587 véhicules toutes catégories confondues dont 113.982 assurent le transport des marchandises et des voyageurs.
Le parc automobile est constitué aujourd'hui à 75% de véhicules d'occasion, en raison de la pauvreté qui touche près de 50% de la population ivoirienne après près de deux décennies de crise militaro-politique.