Le RDR dit avoir pris les armes pour combattre l’exclusion. Parvenu au pouvoir, il endosse ce fléau commme arme. Et met en péril la démocratie.
Le slogan « Vivre ensemble » a-t-il réellement un sens ou bien constitue-t-il une vue de l’esprit ? En tout cas, le Rassemblement des Républicains (Rdr), porteur de cet idéal, est en porte-à-faux avec la théorie. Alors qu’il chante la main sur le cœur que les Ivoiriens doivent « vivre ensemble », il pratique à outrance l’exclusion. On connaît déjà le système de ségrégation pernicieuse institué dans l’administration où le pouvoir a établi des préférences entre deux travailleurs ivoiriens, selon que l’un est du nord et l’autre des autres points cardinaux. Les Ivoiriens s’habituent difficilement au système de «rattrapage », mais, en cette période d’élection régionale, ils doivent encore faire face à l’exclusion dans le domaine politique.
L’exclusion dans le nord et partout
Les observateurs de la présidentielle de 2010 sont unanimes. Le Rdr d’Alassane Ouattara a pourchassé les militants du Front populaire ivoirien (Fpi), ainsi que les délégués du candidat Gbagbo et ses sympathisants. Cette pratique d’un autre âge a même fait des morts et de nombreux blessés. Le Rdr refuse que les autres partis politiques mènent librement leurs activités, mettant ainsi en péril la marche de la Côte d’Ivoire vers la démocratie. La violence politique exercée par le parti d’Alassane Ouattara est d’autant inacceptable qu’elle s’exerce sur des personnes qui sont aussi originaires du nord en même temps qu’elle cible ceux qui sont des autres régions. Des responsables du Fpi à Séguéla, à Odienné, à Bondialy, à Korhogo, pour ne citer que ces régions-là, ont subi soit des attaques corporelles ou ont vu leurs biens incendiés ou détruits. La tendance au parti unique du Rdr est palpable. Non seulement il sévit au nord, mais il sévit aussi dans les autres parties du pays. Pour les régionales d’avril, le Fpi n’étant pas dans la course, c’est le Pdci, l’allié du Rhdp, qui s’expose aux risques de la violence du Rdr. A la députation, le parti de Bédié a ressenti quelque peu le venin de ce parti. Dans plusieurs localités du nord, il y a eu quelques accrochages entre les “héritiers” d’Houphouet-Boigny. Mais c’est à la faveur des régionales que cela risque de faire du bruit entre les frères unis par la haine contre Gbagbo. En effet, le Rdr a déjà clairement signifié au vieux parti qu’il ne représente plus rien et qu’il ne fera pas liste unique avec lui. C’est le cas dans la commune d’Abobo et dans plusieurs autres régions que le parti d’Alassane Dramane Ouattara considère comme ses bastions. A Abobo, au moment de constituer la liste des députés, le Rdr a décidé de ne présenter que ses militants qui sont tous issus du nord, comme le dénonce, par ailleurs, Albéric Mandjoba, le candidat du Pdci dans cette commune prise en otage par le Rdr. Inutile de dire que, pour les régionales, le Rdr est tête de liste dans tout le nord. Aucune liste ni région n’est concédée au parti de feu Félix Houphouet-Boigny. Dans les autres localités, c’est la même tendance à l’exclusion. Là où il ne peut s’imposer comme tête de liste, le Rdr part en candidat indépendant. C’est le cas de le dire, le parti d’Alassane Ouattara, qui introduit la violence en politique en Côte d’Ivoire, met en péril le jeu politique. Ses militants ont le privilège de l’exclusivité de la région nord. Mais aussi ils peuvent se présenter dans les autres parties du pays. Paradoxe des paradoxes. Alassane Ouattara, qui a pris les armes pour combattre l’exclusion, est passé champion de ce phénomène. Comme pour dire : «vivre ensemble» chez les autres et non au nord.
Armand Bohui
bohuiaramnd@yaho.fr
Le slogan « Vivre ensemble » a-t-il réellement un sens ou bien constitue-t-il une vue de l’esprit ? En tout cas, le Rassemblement des Républicains (Rdr), porteur de cet idéal, est en porte-à-faux avec la théorie. Alors qu’il chante la main sur le cœur que les Ivoiriens doivent « vivre ensemble », il pratique à outrance l’exclusion. On connaît déjà le système de ségrégation pernicieuse institué dans l’administration où le pouvoir a établi des préférences entre deux travailleurs ivoiriens, selon que l’un est du nord et l’autre des autres points cardinaux. Les Ivoiriens s’habituent difficilement au système de «rattrapage », mais, en cette période d’élection régionale, ils doivent encore faire face à l’exclusion dans le domaine politique.
L’exclusion dans le nord et partout
Les observateurs de la présidentielle de 2010 sont unanimes. Le Rdr d’Alassane Ouattara a pourchassé les militants du Front populaire ivoirien (Fpi), ainsi que les délégués du candidat Gbagbo et ses sympathisants. Cette pratique d’un autre âge a même fait des morts et de nombreux blessés. Le Rdr refuse que les autres partis politiques mènent librement leurs activités, mettant ainsi en péril la marche de la Côte d’Ivoire vers la démocratie. La violence politique exercée par le parti d’Alassane Ouattara est d’autant inacceptable qu’elle s’exerce sur des personnes qui sont aussi originaires du nord en même temps qu’elle cible ceux qui sont des autres régions. Des responsables du Fpi à Séguéla, à Odienné, à Bondialy, à Korhogo, pour ne citer que ces régions-là, ont subi soit des attaques corporelles ou ont vu leurs biens incendiés ou détruits. La tendance au parti unique du Rdr est palpable. Non seulement il sévit au nord, mais il sévit aussi dans les autres parties du pays. Pour les régionales d’avril, le Fpi n’étant pas dans la course, c’est le Pdci, l’allié du Rhdp, qui s’expose aux risques de la violence du Rdr. A la députation, le parti de Bédié a ressenti quelque peu le venin de ce parti. Dans plusieurs localités du nord, il y a eu quelques accrochages entre les “héritiers” d’Houphouet-Boigny. Mais c’est à la faveur des régionales que cela risque de faire du bruit entre les frères unis par la haine contre Gbagbo. En effet, le Rdr a déjà clairement signifié au vieux parti qu’il ne représente plus rien et qu’il ne fera pas liste unique avec lui. C’est le cas dans la commune d’Abobo et dans plusieurs autres régions que le parti d’Alassane Dramane Ouattara considère comme ses bastions. A Abobo, au moment de constituer la liste des députés, le Rdr a décidé de ne présenter que ses militants qui sont tous issus du nord, comme le dénonce, par ailleurs, Albéric Mandjoba, le candidat du Pdci dans cette commune prise en otage par le Rdr. Inutile de dire que, pour les régionales, le Rdr est tête de liste dans tout le nord. Aucune liste ni région n’est concédée au parti de feu Félix Houphouet-Boigny. Dans les autres localités, c’est la même tendance à l’exclusion. Là où il ne peut s’imposer comme tête de liste, le Rdr part en candidat indépendant. C’est le cas de le dire, le parti d’Alassane Ouattara, qui introduit la violence en politique en Côte d’Ivoire, met en péril le jeu politique. Ses militants ont le privilège de l’exclusivité de la région nord. Mais aussi ils peuvent se présenter dans les autres parties du pays. Paradoxe des paradoxes. Alassane Ouattara, qui a pris les armes pour combattre l’exclusion, est passé champion de ce phénomène. Comme pour dire : «vivre ensemble» chez les autres et non au nord.
Armand Bohui
bohuiaramnd@yaho.fr