Au Sénégal, la tenue du procès de l’ancien président du Tchad, Hissène Habré prend forme. Ciré Aly Bâ, l’administrateur des Chambres africaines extraordinaires au sein des juridictions sénégalaises a procédé au lancement des activités des juridictions d’exception qui doivent à terme constituer un tribunal Ad hoc pour juger Hissène Habré.
Alea jacta est! Le sort en est jeté pour la tenue du procès de Hissène Habré à Dakar. En présence des 14 juges désignés par le gouvernement du Sénégal, des représentants de l’Union Africaine (UA), des familles des victimes, l’installation d’un tribunal d’exception s’est tenue le 8 février dernier à Dakar. Elle fait suite à la résolution 401 adoptée le 31 janvier 2012 par la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union Africaine. Elle demande à la Commission et au gouvernement du Sénégal d’examiner les modalités pratiques ainsi que les implications juridiques et financières pour la poursuite des crimes internationaux commis sur le territoire tchadien durant la période allant du 7 juin 1982 au 1er décembre 1990.
On peut y rajouter également à l’arrêt de la Cour de justice de la CEDEAO du 18 novembre 2010 et à la décision rendue, le 20 juillet 2012, par la Cour Internationale de justice dans le différend qui a opposé la Belgique au Sénégal.
Du côté des victimes, c’est« un pas important et crucial ». C’est le sentiment de Clément Abaifoutou, le président national de l’association des victimes de crimes du régime de Hissène Habré. « Cette cérémonie de lancement des travaux des chambres africaines extraordinaires est un pas important et crucial. Sous Me Abdoulaye Wade, nous avions fait du sur place, aujourd’hui, avec le président Macky Sall, je me dis que c’est le début d’une espérance pour les victimes, constate Mr Abaifoutou ».
Ce nouveau virage de l’implication du Sénégal dans la tenue du procès est magnifié également par les ONG internationales comme Human Right Watch. Reed Brody, son porte-parole, s’est dit « heureux de constater qu’en 8 mois, le gouvernement de Macky Sall a fait plus que Wade sur plusieurs années. C’est tout à l’honneur du Sénégal et de l’Union Africaine ».
C’est une position partagée par les avocats des victimes et parties civiles mais aussi par les autorités judiciaires sénégalaises chargées entre autres de l’organisation du procès. « La justice Sénégalaise vient de poser un acte essentiel qui permet de considérer que partout dans le monde, l’impunité sera combattue », assène Me Alioune Badara Fall, bâtonnier de l’ordre des avocats Sénégalais. « La préparation du procès a pris du temps mais c’était être dans des conditions d’une justice équitable. Dans les statuts qui régissent le fonctionnement de ces chambres appelées à juger des faits graves dénoncés, qui seraient commis au Tchad, on retrouve les éléments qu’il faut pour garantir un procès équitable »
Du côté de la défense, l’installation de la juridiction Ad hoc pour juger Hissène Habré est assimilée à une hérésie. Ces Chambres africaines « extra-terrestres » n’existent qu’au Sénégal, conteste Me El Hadji Diouf, avocat de l’ancien président Tchadien.
« C’est insolite et étrange. Il n’y a rien de nouveau. Toutes les voies ont été explorées.
Depuis 2000, sous Me Abdoulaye Wade, on a modifié la Constitution et le Code pénal sénégalais pour juger Hissène Habré contrairement à ce que prévoit la loi qui est impersonnelle. Autant le gouvernement de Me Wade a échoué, autant le gouvernement du président Macky Sall va échouer dans son entreprise diabolique et lamentable. C’est de la comédie qui frise la tragédie. Où est le président Idriss Déby, actuel chef de l’Etat du Tchad ? C’est lui qui gérait les renseignements généraux, la police et la gendarmerie du Tchad. Il a fait le putsch pour remplacer Hissène Habré. Déby et le défunt Mouammar Kadhafi ont tout fait pour avoir la tête de Habré, en vain. Habré est un héros national qu’on devrait récompenser »
Moussa DIOP
Alea jacta est! Le sort en est jeté pour la tenue du procès de Hissène Habré à Dakar. En présence des 14 juges désignés par le gouvernement du Sénégal, des représentants de l’Union Africaine (UA), des familles des victimes, l’installation d’un tribunal d’exception s’est tenue le 8 février dernier à Dakar. Elle fait suite à la résolution 401 adoptée le 31 janvier 2012 par la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union Africaine. Elle demande à la Commission et au gouvernement du Sénégal d’examiner les modalités pratiques ainsi que les implications juridiques et financières pour la poursuite des crimes internationaux commis sur le territoire tchadien durant la période allant du 7 juin 1982 au 1er décembre 1990.
On peut y rajouter également à l’arrêt de la Cour de justice de la CEDEAO du 18 novembre 2010 et à la décision rendue, le 20 juillet 2012, par la Cour Internationale de justice dans le différend qui a opposé la Belgique au Sénégal.
Du côté des victimes, c’est« un pas important et crucial ». C’est le sentiment de Clément Abaifoutou, le président national de l’association des victimes de crimes du régime de Hissène Habré. « Cette cérémonie de lancement des travaux des chambres africaines extraordinaires est un pas important et crucial. Sous Me Abdoulaye Wade, nous avions fait du sur place, aujourd’hui, avec le président Macky Sall, je me dis que c’est le début d’une espérance pour les victimes, constate Mr Abaifoutou ».
Ce nouveau virage de l’implication du Sénégal dans la tenue du procès est magnifié également par les ONG internationales comme Human Right Watch. Reed Brody, son porte-parole, s’est dit « heureux de constater qu’en 8 mois, le gouvernement de Macky Sall a fait plus que Wade sur plusieurs années. C’est tout à l’honneur du Sénégal et de l’Union Africaine ».
C’est une position partagée par les avocats des victimes et parties civiles mais aussi par les autorités judiciaires sénégalaises chargées entre autres de l’organisation du procès. « La justice Sénégalaise vient de poser un acte essentiel qui permet de considérer que partout dans le monde, l’impunité sera combattue », assène Me Alioune Badara Fall, bâtonnier de l’ordre des avocats Sénégalais. « La préparation du procès a pris du temps mais c’était être dans des conditions d’une justice équitable. Dans les statuts qui régissent le fonctionnement de ces chambres appelées à juger des faits graves dénoncés, qui seraient commis au Tchad, on retrouve les éléments qu’il faut pour garantir un procès équitable »
Du côté de la défense, l’installation de la juridiction Ad hoc pour juger Hissène Habré est assimilée à une hérésie. Ces Chambres africaines « extra-terrestres » n’existent qu’au Sénégal, conteste Me El Hadji Diouf, avocat de l’ancien président Tchadien.
« C’est insolite et étrange. Il n’y a rien de nouveau. Toutes les voies ont été explorées.
Depuis 2000, sous Me Abdoulaye Wade, on a modifié la Constitution et le Code pénal sénégalais pour juger Hissène Habré contrairement à ce que prévoit la loi qui est impersonnelle. Autant le gouvernement de Me Wade a échoué, autant le gouvernement du président Macky Sall va échouer dans son entreprise diabolique et lamentable. C’est de la comédie qui frise la tragédie. Où est le président Idriss Déby, actuel chef de l’Etat du Tchad ? C’est lui qui gérait les renseignements généraux, la police et la gendarmerie du Tchad. Il a fait le putsch pour remplacer Hissène Habré. Déby et le défunt Mouammar Kadhafi ont tout fait pour avoir la tête de Habré, en vain. Habré est un héros national qu’on devrait récompenser »
Moussa DIOP