Dans une interview exclusive accordée à l’envoyé spécial de RFI à Bangui, le président autoproclamé de la République centrafricaine, Michel Djotodia, revient sur les raisons du coup d'Etat, et sur la situation politique centrafricaine à court et moyen terme. Nous vous proposons de larges extraits de cette interview.
(…) RFI : Vous venez de prendre le pouvoir par les armes, comment envisagez-vous cette transition politique ?
MD : Je ne suis pas le seul à envisager ce qu'il y a à faire ici. La victoire n’est pas la mienne. Elle est la victoire du peuple centrafricain. Cela suppose que le peuple centrafricain doit être uni, doit voir l’avenir avec objectivité, parce qu’il n’y a pas la paix. Et sans la paix, on ne peut rien faire. Donc il va falloir maintenant ramener la paix, ramener l’autorité de l’Etat sur toute l’étendue du territoire. Et ce n’est peut-être que par ce procédé qu’on peut espérer et puis essayer de relancer l’économie centrafricaine.
RFI : Vous pensez avoir les moyens de restaurer l’autorité de l’Etat ?
MD : Nous le ferons avec le concours de nos amis comme la France, les Etats-Unis d’Amérique et la Chine. Il faut aussi dire que nous faisons partie de la Communauté économique des Etat de l'Afrique centrale (Ceeac) et de la Commission de la communauté économique et monétaire de l'Afrique Centrale (Cemac). Donc tous ces gens seront à nos côtés. (…)
RFI : Mais ces derniers jours, est-ce que vous avez été soutenu notamment par le président Idriss Déby ? Est-ce que vous avez peut-être reçu des armes, des combattants ?
MD : Mais pourquoi vous êtes toujours en train de dire que c’est le président Déby, c’est le président ceci : non ! Le chef d’Etat tchadien n’a rien à voir avec ce qui se passe. Ce n’est pas lui qui a poussé Bozizé à mal gérer la Centrafrique. Ce n’est pas le président Déby Itno qui a demandé à Bozizé d’appeler par exemple la population à la haine tribale. Ce n’est pas le président Déby. Ce n’est pas le président congolais Denis Sassou Nguesso. Ce n’est pas le président gabonais Ali Bongo. Comme je le disais, c’est la misère qui nous commande. On veut sortir de cette misère. Le Centrafricain ne mange pas à sa faim. Le Centrafricain n’arrive pas à s’habiller. Le Centrafricain n’arrive pas à se soigner. Le Centrafricain n’arrive pas à bien dormir. Est-ce que c’est l’affaire du président Denis Sassou Nguesso, du président Bongo, du président Idriss Déby Itno ? Je ne crois pas. (…)
RFI : Est-ce que vous prendrez aussi des ministres qui étaient dans le précédent gouvernement et qui étaient fidèles à François Bozizé ?
MD : Nous allons vérifier. S’ils sont encore là, nous allons essayer de les appeler parce que nos portes sont ouvertes pour tout le monde. Nous ne sommes pas là pour faire une chasse aux sorcières. Nous sommes venus pour tous les Centrafricains et toutes les Centrafricaines. Nous avons pris les armes pour eux. Il n’y a pas de raison pour qu’on procède encore à la chasse aux sorcières. Cela n’a pas de sens, c’est absurde. (…)
RFI : Combien de temps comptez-vous rester au pouvoir ?
MD : Nous venons seulement de commencer, et vous me demandez combien de temps je vais rester au pouvoir ? (rires) Je ne peux pas vous le dire parce que vous savez très bien qu’il faut du temps pour amener la paix. Il y a l’insécurité... Je ne peux pas par conséquent vous dire d’emblée si je vais passer un mois ou deux mois au pouvoir, non.
RFI : Vous comptez respecter l’échéance électorale et organiser des élections dans les plus brefs délais ?
MD : Il a été dit à Libreville que nous devons respecter un délai de trois ans pour organiser des élections libres et transparentes. Nous n’allons pas faire plus.
RFI : Donc dans trois ans, vous organiserez des élections et remettrez le pouvoir ?
MD : Tout à fait. Je n’ai pas dit que dans trois ans, je remettrai le pouvoir. J’ai dit que d’ici trois ans, nous allons organiser des élections libres et transparentes avec le concours de tout le monde.
(…) RFI : Vous venez de prendre le pouvoir par les armes, comment envisagez-vous cette transition politique ?
MD : Je ne suis pas le seul à envisager ce qu'il y a à faire ici. La victoire n’est pas la mienne. Elle est la victoire du peuple centrafricain. Cela suppose que le peuple centrafricain doit être uni, doit voir l’avenir avec objectivité, parce qu’il n’y a pas la paix. Et sans la paix, on ne peut rien faire. Donc il va falloir maintenant ramener la paix, ramener l’autorité de l’Etat sur toute l’étendue du territoire. Et ce n’est peut-être que par ce procédé qu’on peut espérer et puis essayer de relancer l’économie centrafricaine.
RFI : Vous pensez avoir les moyens de restaurer l’autorité de l’Etat ?
MD : Nous le ferons avec le concours de nos amis comme la France, les Etats-Unis d’Amérique et la Chine. Il faut aussi dire que nous faisons partie de la Communauté économique des Etat de l'Afrique centrale (Ceeac) et de la Commission de la communauté économique et monétaire de l'Afrique Centrale (Cemac). Donc tous ces gens seront à nos côtés. (…)
RFI : Mais ces derniers jours, est-ce que vous avez été soutenu notamment par le président Idriss Déby ? Est-ce que vous avez peut-être reçu des armes, des combattants ?
MD : Mais pourquoi vous êtes toujours en train de dire que c’est le président Déby, c’est le président ceci : non ! Le chef d’Etat tchadien n’a rien à voir avec ce qui se passe. Ce n’est pas lui qui a poussé Bozizé à mal gérer la Centrafrique. Ce n’est pas le président Déby Itno qui a demandé à Bozizé d’appeler par exemple la population à la haine tribale. Ce n’est pas le président Déby. Ce n’est pas le président congolais Denis Sassou Nguesso. Ce n’est pas le président gabonais Ali Bongo. Comme je le disais, c’est la misère qui nous commande. On veut sortir de cette misère. Le Centrafricain ne mange pas à sa faim. Le Centrafricain n’arrive pas à s’habiller. Le Centrafricain n’arrive pas à se soigner. Le Centrafricain n’arrive pas à bien dormir. Est-ce que c’est l’affaire du président Denis Sassou Nguesso, du président Bongo, du président Idriss Déby Itno ? Je ne crois pas. (…)
RFI : Est-ce que vous prendrez aussi des ministres qui étaient dans le précédent gouvernement et qui étaient fidèles à François Bozizé ?
MD : Nous allons vérifier. S’ils sont encore là, nous allons essayer de les appeler parce que nos portes sont ouvertes pour tout le monde. Nous ne sommes pas là pour faire une chasse aux sorcières. Nous sommes venus pour tous les Centrafricains et toutes les Centrafricaines. Nous avons pris les armes pour eux. Il n’y a pas de raison pour qu’on procède encore à la chasse aux sorcières. Cela n’a pas de sens, c’est absurde. (…)
RFI : Combien de temps comptez-vous rester au pouvoir ?
MD : Nous venons seulement de commencer, et vous me demandez combien de temps je vais rester au pouvoir ? (rires) Je ne peux pas vous le dire parce que vous savez très bien qu’il faut du temps pour amener la paix. Il y a l’insécurité... Je ne peux pas par conséquent vous dire d’emblée si je vais passer un mois ou deux mois au pouvoir, non.
RFI : Vous comptez respecter l’échéance électorale et organiser des élections dans les plus brefs délais ?
MD : Il a été dit à Libreville que nous devons respecter un délai de trois ans pour organiser des élections libres et transparentes. Nous n’allons pas faire plus.
RFI : Donc dans trois ans, vous organiserez des élections et remettrez le pouvoir ?
MD : Tout à fait. Je n’ai pas dit que dans trois ans, je remettrai le pouvoir. J’ai dit que d’ici trois ans, nous allons organiser des élections libres et transparentes avec le concours de tout le monde.