«Les Ivoiriens devaient encore faire preuve de patience. La publication des résultats des enquêtes sur le drame survenu au Plateau initialement prévue hier (jeudi 3 janvier 2013, ndlr) a été reportée à une date ultérieure». C’est la déclaration faite par le porte-parole du gouvernement Ouattara, le ministre Koné Bruno, au sortir d’un conseil des ministres extraordinaire tenu le vendredi 4 janvier 2013. Soit quatre jours après le drame de la fête de la lumière survenu dans la nuit de la Saint Sylvestre à Abidjan-Plateau. Faisant 64 morts et de nombreux blessés. Le pouvoir avait promis 72h pour boucler l’enquête et rendre publics les résultats. Le samedi 5 janvier 2013, c’est plutôt à un communiqué lu par le procureur de la République près le Tribunal de 1ère Instance d’Abidjan, Simplice Kouadio Koffi, que les Ivoiriens ont eu droit. Un communiqué dans lequel le parquet évoque 31 personnes auditionnées dont le gouverneur du District d’Abidjan, parle de 36 corps de victimes autopsiées jusqu’à la date du 5 janvier et annonce avoir identifié quatre présumés coupables du drame contre qui il va engager des poursuites pénales.
Après cette sortie, puis tous les discours mirobolants et récurrents sans lendemain sur la lutte contre l’impunité que le régime Ouattara nous a servis, plus rien. Aucune procédure n’a été ensuite enclenchée contre les «quatre présumés coupables du drame» dont a parlé le procureur Simplice Kouadio Koffi. Et la lumière n’a jamais été faite, en réalité, sur le drame du Plateau. Fait curieux, le procureur Simplice Kouadio Koffi a été limogé plus tard pour des raisons jamais élucidées. Le dossier du drame de la fête de la lumière a été enterré comme de nombreux autres dossiers sous la gouvernance Ouattara, notamment le massacre de Nahibly. Les langues se déliant çà et là, on saura, par exemple, que le chantier jouxtant le lieu du drame au Plateau a pour maître d’ouvrage délégué le cabinet Gecmo de Philippe Nouvian, frère de Mme Dominique Ouattara. Pour de nombreux rescapés du drame, ce chantier à ciel ouvert, non sécurisé et éclairé, constituait un danger inévitable.
Curieux limogeage
du procureur
Kouadio Koffi
L’enquête n’ayant pas connu de suite véritable, on ne saura rien sur les circonstances exactes du drame. Les sanctions promises sont, quant à elles, jetées aux oubliettes. Depuis trois mois, aucun signe de la part des autorités ivoiriennes devenues subitement muettes comme des carpes. Que se passe-t-il ? Selon des sources policières concordantes, les autorités judiciaires ont dénoncé un dysfonctionnement au niveau des services de police qui a engendré l’absence d’agents de l’ordre au moment d’encadrer les fêtards émerveillés par les feux d’artifice, avant, pendant et après les mouvements de foule, cette nuit-là. A en croire les mêmes sources, les commandants d’unités et chefs de services de police ont été informés de ce que le directeur général adjoint de la police nationale chargé de la sécurité publique et le préfet de police d’Abidjan avaient tenu des réunions avec le gouverneur du district autonome d’Abidjan, Robert Beugré Mambé, pour préparer la sécurisation du lancement des feux d’artifice organisé par ledit district sans les associer. La colère des responsables de police s’est amplifiée lorsqu’ils ont su qu’une enveloppe de 2,5millions Fcfa a été dégagée par le gouverneur du district pour soulager les agents commis à la sécurisation de la fête de la lumière. Mais, au dire de nos sources, cet argent n’est pas arrivé à destination. En d’autres termes, les policiers n’ont rien perçu. Ainsi, pour faire payer cela au préfet de police d’Abidjan, principal superviseur de la manifestation, les agents de police et leurs supérieurs hiérarchiques auraient en majorité boudé la cérémonie. A telle enseigne que le préfet de police se serait retrouvé seul du côté de l’hôtel Tiama, la nuit du drame, impuissant. Pis, au moment des faits, à côté du stade Félix Houphouet-Boigny, il n’y avait pas de policiers. La pénombre, suite à l’absence de lumière à proximité de l’enceinte sportive, a favorisé les affrontements entre des groupes rivaux de jeunes d’Abobo armés de couteaux, ainsi que les agressions de centaines de fêtards. Tout cela a occasionné la mort par suffocation des infortunés, pris dans l’étau, lorsque des éléments des Frci s’en sont maladroitement pris aux jeunes gens venus d’Abobo pour tenter de les disperser. A coups de crosse et de rangers. Pour être situé sur le rôle exact joué par chaque acteur dans la survenue du drame, le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique, Hamed Bakayoko, a convoqué, plus tard, le gouverneur du district d’Abidjan, Robert Beugré Mambé, le directeur général de la police nationale, l’inspecteur général Brédou M’Bia, le préfet de police d’Abidjan et le commissaire de police du 1er arrondissement du Plateau. Selon des sources policières, le préfet de police aurait dit qu’il n’y avait pas eu de réunion de préparation du lancement des feux d’artifice. Mais, selon nos sources, celui-ci a été vite confondu par le gouverneur du district, Robert Beugré Mambé, qui aurait révélé qu’il y a bel et bien eu des réunions pour planifier la sécurisation des lieux.
Les victimes sacrifiées sur l’autel du Rhdp
Au grand étonnement du ministre Hamed Bakayoko, la commissaire du 1er arrondissement du Plateau a indiqué qu’elle n’a jamais été associée à une quelconque réunion. Fort donc de toutes ces données, le ministre de l’Intérieur a instruit l’inspecteur général des services de police, le contrôleur général Yao Kouassi, d’ouvrir une enquête. A en croire les mêmes sources, cette enquête accablerait le Dg de la police nationale et le préfet de police d’Abidjan pour manquements graves. Les deux mis en cause ont, toujours selon nos sources, sollicité l’intervention d’Henri Konan Bédié, président du Pdci, auprès du chef de l’Etat, Alassane Dramane Ouattara, en leur faveur dans le cadre du Rhdp et pour leur maintien à leurs postes respectifs. C’est donc sur cette base politique que l’enquête administrative n’a pas été poursuivie jusqu’à ce jour. Evidemment, aucune sanction n’a été prise contre les uns et les autres.
Didier Depry et
Didier Kéi
Après cette sortie, puis tous les discours mirobolants et récurrents sans lendemain sur la lutte contre l’impunité que le régime Ouattara nous a servis, plus rien. Aucune procédure n’a été ensuite enclenchée contre les «quatre présumés coupables du drame» dont a parlé le procureur Simplice Kouadio Koffi. Et la lumière n’a jamais été faite, en réalité, sur le drame du Plateau. Fait curieux, le procureur Simplice Kouadio Koffi a été limogé plus tard pour des raisons jamais élucidées. Le dossier du drame de la fête de la lumière a été enterré comme de nombreux autres dossiers sous la gouvernance Ouattara, notamment le massacre de Nahibly. Les langues se déliant çà et là, on saura, par exemple, que le chantier jouxtant le lieu du drame au Plateau a pour maître d’ouvrage délégué le cabinet Gecmo de Philippe Nouvian, frère de Mme Dominique Ouattara. Pour de nombreux rescapés du drame, ce chantier à ciel ouvert, non sécurisé et éclairé, constituait un danger inévitable.
Curieux limogeage
du procureur
Kouadio Koffi
L’enquête n’ayant pas connu de suite véritable, on ne saura rien sur les circonstances exactes du drame. Les sanctions promises sont, quant à elles, jetées aux oubliettes. Depuis trois mois, aucun signe de la part des autorités ivoiriennes devenues subitement muettes comme des carpes. Que se passe-t-il ? Selon des sources policières concordantes, les autorités judiciaires ont dénoncé un dysfonctionnement au niveau des services de police qui a engendré l’absence d’agents de l’ordre au moment d’encadrer les fêtards émerveillés par les feux d’artifice, avant, pendant et après les mouvements de foule, cette nuit-là. A en croire les mêmes sources, les commandants d’unités et chefs de services de police ont été informés de ce que le directeur général adjoint de la police nationale chargé de la sécurité publique et le préfet de police d’Abidjan avaient tenu des réunions avec le gouverneur du district autonome d’Abidjan, Robert Beugré Mambé, pour préparer la sécurisation du lancement des feux d’artifice organisé par ledit district sans les associer. La colère des responsables de police s’est amplifiée lorsqu’ils ont su qu’une enveloppe de 2,5millions Fcfa a été dégagée par le gouverneur du district pour soulager les agents commis à la sécurisation de la fête de la lumière. Mais, au dire de nos sources, cet argent n’est pas arrivé à destination. En d’autres termes, les policiers n’ont rien perçu. Ainsi, pour faire payer cela au préfet de police d’Abidjan, principal superviseur de la manifestation, les agents de police et leurs supérieurs hiérarchiques auraient en majorité boudé la cérémonie. A telle enseigne que le préfet de police se serait retrouvé seul du côté de l’hôtel Tiama, la nuit du drame, impuissant. Pis, au moment des faits, à côté du stade Félix Houphouet-Boigny, il n’y avait pas de policiers. La pénombre, suite à l’absence de lumière à proximité de l’enceinte sportive, a favorisé les affrontements entre des groupes rivaux de jeunes d’Abobo armés de couteaux, ainsi que les agressions de centaines de fêtards. Tout cela a occasionné la mort par suffocation des infortunés, pris dans l’étau, lorsque des éléments des Frci s’en sont maladroitement pris aux jeunes gens venus d’Abobo pour tenter de les disperser. A coups de crosse et de rangers. Pour être situé sur le rôle exact joué par chaque acteur dans la survenue du drame, le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique, Hamed Bakayoko, a convoqué, plus tard, le gouverneur du district d’Abidjan, Robert Beugré Mambé, le directeur général de la police nationale, l’inspecteur général Brédou M’Bia, le préfet de police d’Abidjan et le commissaire de police du 1er arrondissement du Plateau. Selon des sources policières, le préfet de police aurait dit qu’il n’y avait pas eu de réunion de préparation du lancement des feux d’artifice. Mais, selon nos sources, celui-ci a été vite confondu par le gouverneur du district, Robert Beugré Mambé, qui aurait révélé qu’il y a bel et bien eu des réunions pour planifier la sécurisation des lieux.
Les victimes sacrifiées sur l’autel du Rhdp
Au grand étonnement du ministre Hamed Bakayoko, la commissaire du 1er arrondissement du Plateau a indiqué qu’elle n’a jamais été associée à une quelconque réunion. Fort donc de toutes ces données, le ministre de l’Intérieur a instruit l’inspecteur général des services de police, le contrôleur général Yao Kouassi, d’ouvrir une enquête. A en croire les mêmes sources, cette enquête accablerait le Dg de la police nationale et le préfet de police d’Abidjan pour manquements graves. Les deux mis en cause ont, toujours selon nos sources, sollicité l’intervention d’Henri Konan Bédié, président du Pdci, auprès du chef de l’Etat, Alassane Dramane Ouattara, en leur faveur dans le cadre du Rhdp et pour leur maintien à leurs postes respectifs. C’est donc sur cette base politique que l’enquête administrative n’a pas été poursuivie jusqu’à ce jour. Evidemment, aucune sanction n’a été prise contre les uns et les autres.
Didier Depry et
Didier Kéi