x Télécharger l'application mobile Abidjan.net Abidjan.net partout avec vous
Télécharger l'application
INSTALLER
PUBLICITÉ

Sport Publié le jeudi 4 avril 2013 | LG Infos

Dossier / Sports universitaires : Vers la disparition de l’Abidjan université club

Créé le 14 novembre 1966 par les étudiants de l’Université nationale de Côte d’Ivoire (Unci) et de ceux des grandes écoles, l’Abidjan université club (Auc) entendait œuvrer pour la promotion du sport universitaire en Côte d’Ivoire et favoriser l’entraide et la cohésion sociale entre les étudiants. Près de 40 ans après, cette association est plus proche de la disparition que de son épanouissement. Du football au rugby, en passant par le basket-ball, le handball, le tennis… l’Auc compte au total 13 sections qui connaissent aujourd’hui, des fortunes diverses. Mais leur destin semble prendre un chemin unique, celui de la cessation des activités. Tant l’Auc connait une survie difficile. Une situation qui n’émeut personne. Seule quelques bonnes volontés et des passionnés du sport universitaire maintiennent encore l’institution sous perfusion. «Le minimum vital n’existe plus à l’Université. La subvention accordée par le Centre régional des œuvres universitaires (Crou) n’est plus suffisante pour permettre aux étudiants de pratiquer le sport de haut niveau. Dans ce cas de figure, vous avez des étudiants qui aimeraient bien défendre les couleurs de l’Auc, mais par manque d’intéressement, ils vont évoluer dans d’autres clubs. Cette fuite des talents a engendré la chute de l’Auc. Ce n’est plus comme à l’époque du président Jean Vincent Zinsou et du Cnou», regrette Marius Koudou, vice-président de la section basket-ball de l’Africa Sports et ancien basketteur de l’Abidjan Université club. Selon lui, sous la présidence de Zinsou (Jean-Vincent), l’Auc avait une notoriété en raison de l’engagement de ce dernier de mener une véritable politique de sport à l’université. «Un étudiant qui n’a pas de chambre à l’Université, n’est déjà pas dans les conditions pour entamer une saison de compétition. Après, il n’y a pas de quoi à subvenir à ses besoins. Si on ne revient pas au système Zinsou, l’Auc va mourir», prévient Koudou.

Football, tennis, natation, karaté: y a plus rien !

Que reste t-il du football au sein de l’Abidjan université club ? Pas grand-chose. Dans les documents actuels de la Fédération ivoirienne de football (Fif), aucune trace de cette équipe. Elle ne dispute ni le championnat régional, ni le championnat de troisième division. La ligue 2, n’en parlons pas. La section football de l’Auc a étrangement disparu des compétitions fédérales depuis plus d’une décennie. Pourtant, y sont passés des talents comme Konan Kan Servais. Au tennis, c’est quasiment le même décor qui s’offre. En 2007 et 2008, l’Auc avait réussi à souffler un tout petit peu, en remportant les phases finales du championnat inter-clubs Bicici. Pour les observateurs, c’était l’occasion rêvée pour relancer la machine du tennis universitaire. Malheureusement, les choses n’ont pas suivi. A la natation, aussi longtemps est restée fermée la piscine d’Etat de Treichville, autant l’Auc-Natation n’a pas mené d’activités. Pas la peine d’évoquer la piscine qui se trouve dans l’enceinte du campus. Elle a été réhabilitée à la faveur du programme de réhabilitation de l’Université. Au karaté, les acteurs de l’Auc sont à majorité des transfuges du taekwondo, à l’image du meneur de cette discipline, Me Bahi Patrice. Si le club a formé un champion comme Ticoh Willy, force est de reconnaître que l’Auc Karaté est quasiment aux oubliettes ces deux dernières années. Il n’est que l’ombre de lui-même.
Volley, rugby, basket, athlétisme, taekwondo, judo, sports paralympiques: c’est malgré eux !
Certainement l’une des grandes satisfactions des sections de l’Auc, le volleyball a décroché en 2012, chez les hommes, le titre de Champion de Côte d’Ivoire. Ce qui a permis aux sportifs de ne pas rayer rapidement de leur mémoire l’Auc. Il en est de même pour l’Auc-Taekwondo qui est des plus dynamiques des sections. Créée en 1982 par Bamba Cheick Daniel, la section du taekwondo a offert de nombreux lauriers à l’Auc. Mais, depuis, la section comme toutes les autres, sont en quête de leur passé glorieux. L’Auc doit aussi son salut à la parfaite organisation de la Fédération ivoirienne de taekwondo (Fitkd). Au rugby, les saisons se suivent et se ressemblent. L’Auc est à la traîne en championnat. Mais elle continue de s’afficher aux côtés des autres clubs. En dépit des maigres moyens, la section veut rester en vie. «C’est important pour nous et pour les athlètes surtout. Le plus important n’est pas de jouer les premiers rôles ; mais de conserver la balle ovale à l’Université. Peut-être qu’avec le temps, nos autorités comprendront le bien-fondé de soutenir l’Auc pour qu’elle redevienne le grenier des talents du sport en Côte d’Ivoire », confie un membre de l’encadrement administratif de l’Auc Rugby. En athlétisme, l’Auc reste un des clubs actifs au sein de la Fédération ivoirienne d’athlétisme (Fia). Même si les résultats ne sont pas à la hauteur des attentes, toujours est-il que la section trouve les moyens d’être présente aux activités de la Fédération. Les judokas et les athlètes des sports paralympiques continuent également de maintenir le drapeau de l’Auc dans les compétitions. Cyriaque Djagba (Abidjan université club judo) et Koffi Koffi Yoboué (Abidjan université club Chc) sont convaincus que sans une réelle volonté des autorités politiques et universitaires, plus rien de nouveau ne pourra relancer l’Auc. «Dans les franchises occidentales, les études et le sport vont de pair. Les Universités américaines ont une renommée, aussi parce qu’en sport, ils ont une notoriété. Ce sont des choses que nous pouvons développer chez nous. Surtout que par le passé, cela a existé. Pourquoi l’abandonner ? », S’interroge Marius Koudou.

Alexis Adélé (adele_alexis@yahoo.fr)
PUBLICITÉ
PUBLICITÉ

Playlist Sport

Toutes les vidéos Sport à ne pas rater, spécialement sélectionnées pour vous

PUBLICITÉ