François Hollande et Alassane Ouattara ont-ils choisi sciemment la date du 11 avril, date anniversaire de la chute de Laurent Gbagbo, pour se rencontrer ? La question agite le landerneau depuis l’annonce de cette rencontre officielle à l’Élysée entre les présidents des deux pays. ‘‘Le staff de Ouattara nous a proposé deux dates pendant sa visite privée en France. Dans l’agenda de François Hollande, seul le 11 avril présentait des créneaux disponibles’’, explique un diplomate français. Et pourtant hier après-midi quand le président ivoirien a franchi pour la troisième fois, les portes de l’Élysée cette même année, il a été difficile pour beaucoup d’observateurs de la vie politique ivoirienne, de ne pas y voir un symbole lourd. Car en effet, le 11 avril 2011, les forces républicaines de Côte d’Ivoire capturaient Laurent Gbagbo et son épouse, retranchés dans la résidence présidentielle de Cocody. Le libéral Ouattara n’avait, a priori, pas d’atomes crochus particuliers avec le socialiste Hollande. Mais, aux dires de leurs collaborateurs, ils s’apprécient aujourd’hui. C’est surtout la crise malienne et l’intervention française au nord de ce pays qui les a amenés à travailler ensemble. Alassane Ouattara était personnellement venu plaider en faveur d’une intervention française auprès de l’Élysée, en fin d’année dernière. Lors de leur entretien d’hier, les deux hommes d’Etat ont évoqué les crises ouest-africaines, particulièrement les situations malienne et bissau-guinéenne. Les militaires français et ivoiriens réalisent actuellement des exercices communs afin de préparer le bataillon logistique ivoirien (450 hommes) qui rejoindra le Mali dans les prochains mois. Plus globalement, Paris et Abidjan partagent la même vision du développement de l’Afrique de l’Ouest. Les deux chefs d’État souhaitent y bâtir un système sécuritaire performant et une zone d’intégration économique attrayante pour les investisseurs. Il sera également question de la relation bilatérale, de l’appui français en matière économique (C2D), de la sécurité intérieure, de la réforme du système de sécurité ivoirien à laquelle réfléchissent deux hauts gradés français à Abidjan. Paris ne souhaite pas se poser en donneur de leçons mais se montre disponible, financièrement et techniquement, pour aider la Côte d’Ivoire à réformer son État, notamment son administration et son appareil judiciaire.
T. G (lhebdoivoirien@yahoo.fr)
(Source Jae)
T. G (lhebdoivoirien@yahoo.fr)
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