« Le show-biz est bien mais il brûle »Raoul Djomancé, à l’état civil, Amérikin est depuis quelques temps loin des projecteurs. Il a été aperçu à Agnibilékrou lors de la campagne électorale d’un candidat. Il se confie à Le Mandat.
D’où vient le nom, Amérikin ?
Mon surnom au Collège d’enseignement général (CEG) de Dimbokro était Tom Dexter, l’Américain perdu. Ce surnom m’a été donné par mon grand frère pour me galvaniser. Pour m’encourager à étudier. Mais comme on devait changer de salle à chaque fois, mes voisines prenaient mon classeur pour me trouver une place. Et elles lisaient ce nom inscrit sur mon classeur. Un jour, elles m’ont fait savoir que ce nom était trop long. Et elles m’ont rebaptisé Américain perdu. Et en classe de 3ème, le perdu a disparu. Et c’est resté Américain jusqu’aujourd’hui. Je suis dans le show-biz et dans le boulot que je fais, je suis en service au Centre National de Matériels Scientifiques (CNMS), par rapport à l’éducation nationale. Même étant un peu perdu.
Le service et le show-biz, comment arrivez-vous à concilier les deux ?
Je pense que c’est une question d’organisation. Quand je veux bouger, je demande la permission. On me l’accorde et cela me permet d’effectuer des voyages en toute tranquillité. Je suis à quatre albums. Et je suis en train de préparer le 5ème du gendre
Après quatre albums, peut-on dire que la musique nourrit son homme en Côte d’Ivoire ?
Je pense que cela dépend de quel côté on se trouve. On ne peut pas dire que la musique nourrit son homme parce qu’à notre temps par exemple, il n’y avait pas de grandes salles. On n’avait pas les maisons de téléphonie qui pouvaient nous sponsoriser. Aujourd’hui, ces entreprises vous sponsorisent quand vous faites un concert. Partant de là, vous pouvez vous en sortir. Les producteurs ne veulent plus produire à cause de la piraterie. Aujourd’hui avoir du succès avec des chansons sérieuses, c’est difficile. Il faut faire assez de bruits. Pour avoir de l’argent, il faut faire de la musique alimentaire. Mais une musique pour adoucir les mœurs, la musique de conscience, ce n’est plus évident. C’est dommage.
Qu’est-ce que la musique vous a apporté ?
La musique m’a permis de voyager hors du pays. Mais, ce qui m’a beaucoup marqué, c’est ma rencontre avec la Première Dame Mme Henriette Konan Bédié. C’était fabuleux au Palais de la Culture.
Quels ont été les pires moments dans votre vie d’artiste ?
Les pires moments, je pense que c’est quand je ne produis pas. Parce que je ne tourne pas. Tu n’as pas d’album, tu n’as plus de spectacle. Actuellement, je n’ai plus d’album en tant que tel. Actuellement, je tourne un peu avec les ONG de lutte contre le VIH Sida parce que j’ai des chansons dans ce sens. Sinon aujourd’hui, je ne suis plus à l’affiche.
Après avoir été en vogue par le passé, peut-on dire que vous n’êtes plus inspiré, aujourd’hui ?
Ce n’est pas un manque d’inspiration. J’ai toujours mon public. L’inspiration est là mais aujourd’hui, il n’y a plus de producteur. En ce moment, c’est avec mon petit salaire de professeur de Lycée que je viens en studio. Après, il faut une maison de distribution fiable. Ce n’est pas facile. C’est ma philosophie à moi, qui dit que tout vient du mental. Ce que les gens voient comme taille n’est que superficielle. Mais l’homme, c’est ce qui est dans le mental.
Côté jardin que peut-on savoir sur vous ?
Je n’ai rien à cacher. Je suis marié. Je vis avec ma femme et mon fils à Anono. Je l’aime très bien. Elle aussi, elle m’aime très bien. Il y a la joie dans mon foyer et dans ma famille. Mais ce qui est important et que je tiens à dire aujourd’hui ; c’est que je suis riche. Je suis riche de par mes relations. Je suis riche de par mes amis. Aujourd’hui, si j’ai un problème, il suffit de passer un coup de fil et c’est réglé. J’ai la paix du cœur et je suis tranquille avec moi-même. Le show-biz est bien mais c’est un milieu qui brûle. Aujourd’hui, il y a des jeunes qui, après un seul titre, roulent dans de grosses cylindrées. Mais quelques mois après, le bilan est négatif. Parce qu’ils ont accepté de faire partie de clubs de pédophilie, d’homosexualité, la drogue. Car ils veulent paraître. Quand on veut faire la musique, il ne faut pas penser au succès immédiat. Il faut penser à sa carrière.
Amérikin croit-il en Dieu ?
Je crois en Dieu. Je suis un fervent chrétien. J’ai toujours mon chapelet dans la poche quand je sors. Chaque matin, je fais mon rosaire. Nous ne sommes rien, c’est Dieu seul qui nous protège. Il faut donc se confier à Dieu.
Amérikin et les femmes ?
Je suis déjà marié. J’ai des amies mais je ne pousse pas loin le pion. Quand tu crois en Dieu, ce n’est pas bon de le faire. Partout, je suis avec les filles. Mais si tu te renseignes, ils vont toujours dire que je suis leur Papa. Certaines passent aussi par moi pour avoir des gars. Cela ne veut pas dire que je suis proxénète.
Si Amérikin n’avait pas été artiste, professeur, que serait-il devenu ?
Après ma Maîtrise, je n’ai pas pu avoir une bourse d’études. Bien que j’avais obtenu une inscription au Canada et en Allemagne. Il fallait une bourse pour être accepté là-bas. J’ai demandé à faire un DEA en énergie solaire à l’Université de Cocody mais mon dossier n’a pas été accepté. C’est ainsi que je suis allé m’inscrire dans une grande école de la place pour faire un diplôme d’ingénieur en génie logiciel. C’est deux ans après que Mme Bédié a décidé de prendre les personnes handicapées dans la fonction publique. C’est ainsi que je suis rentrée à l’éducation nationale. Je l’en remercie infiniment. Depuis que Mme Bédié n’est plus au pouvoir, on est devenu orphelin. Je n’arrive même plus à l’approcher. Tout simplement parce que tous ceux qui sont autour d’elle m’empêchent de la rencontrer. Quand Mme Bédié était rentrée d’exil, j’étais chez elle à la résidence. On a eu à causer. Elle m’a même demandé de venir chez elle pour lui présenter mon fils et ma femme. Elle avait promis de m’aider pour mon mariage. Mais depuis lors jusqu’à ce jour, je n’ai jamais pu la voir. Son entourage m’a toujours empêché. Je pense que c’est de la méchanceté de leur part.
Entretien réalisé par A.F
D’où vient le nom, Amérikin ?
Mon surnom au Collège d’enseignement général (CEG) de Dimbokro était Tom Dexter, l’Américain perdu. Ce surnom m’a été donné par mon grand frère pour me galvaniser. Pour m’encourager à étudier. Mais comme on devait changer de salle à chaque fois, mes voisines prenaient mon classeur pour me trouver une place. Et elles lisaient ce nom inscrit sur mon classeur. Un jour, elles m’ont fait savoir que ce nom était trop long. Et elles m’ont rebaptisé Américain perdu. Et en classe de 3ème, le perdu a disparu. Et c’est resté Américain jusqu’aujourd’hui. Je suis dans le show-biz et dans le boulot que je fais, je suis en service au Centre National de Matériels Scientifiques (CNMS), par rapport à l’éducation nationale. Même étant un peu perdu.
Le service et le show-biz, comment arrivez-vous à concilier les deux ?
Je pense que c’est une question d’organisation. Quand je veux bouger, je demande la permission. On me l’accorde et cela me permet d’effectuer des voyages en toute tranquillité. Je suis à quatre albums. Et je suis en train de préparer le 5ème du gendre
Après quatre albums, peut-on dire que la musique nourrit son homme en Côte d’Ivoire ?
Je pense que cela dépend de quel côté on se trouve. On ne peut pas dire que la musique nourrit son homme parce qu’à notre temps par exemple, il n’y avait pas de grandes salles. On n’avait pas les maisons de téléphonie qui pouvaient nous sponsoriser. Aujourd’hui, ces entreprises vous sponsorisent quand vous faites un concert. Partant de là, vous pouvez vous en sortir. Les producteurs ne veulent plus produire à cause de la piraterie. Aujourd’hui avoir du succès avec des chansons sérieuses, c’est difficile. Il faut faire assez de bruits. Pour avoir de l’argent, il faut faire de la musique alimentaire. Mais une musique pour adoucir les mœurs, la musique de conscience, ce n’est plus évident. C’est dommage.
Qu’est-ce que la musique vous a apporté ?
La musique m’a permis de voyager hors du pays. Mais, ce qui m’a beaucoup marqué, c’est ma rencontre avec la Première Dame Mme Henriette Konan Bédié. C’était fabuleux au Palais de la Culture.
Quels ont été les pires moments dans votre vie d’artiste ?
Les pires moments, je pense que c’est quand je ne produis pas. Parce que je ne tourne pas. Tu n’as pas d’album, tu n’as plus de spectacle. Actuellement, je n’ai plus d’album en tant que tel. Actuellement, je tourne un peu avec les ONG de lutte contre le VIH Sida parce que j’ai des chansons dans ce sens. Sinon aujourd’hui, je ne suis plus à l’affiche.
Après avoir été en vogue par le passé, peut-on dire que vous n’êtes plus inspiré, aujourd’hui ?
Ce n’est pas un manque d’inspiration. J’ai toujours mon public. L’inspiration est là mais aujourd’hui, il n’y a plus de producteur. En ce moment, c’est avec mon petit salaire de professeur de Lycée que je viens en studio. Après, il faut une maison de distribution fiable. Ce n’est pas facile. C’est ma philosophie à moi, qui dit que tout vient du mental. Ce que les gens voient comme taille n’est que superficielle. Mais l’homme, c’est ce qui est dans le mental.
Côté jardin que peut-on savoir sur vous ?
Je n’ai rien à cacher. Je suis marié. Je vis avec ma femme et mon fils à Anono. Je l’aime très bien. Elle aussi, elle m’aime très bien. Il y a la joie dans mon foyer et dans ma famille. Mais ce qui est important et que je tiens à dire aujourd’hui ; c’est que je suis riche. Je suis riche de par mes relations. Je suis riche de par mes amis. Aujourd’hui, si j’ai un problème, il suffit de passer un coup de fil et c’est réglé. J’ai la paix du cœur et je suis tranquille avec moi-même. Le show-biz est bien mais c’est un milieu qui brûle. Aujourd’hui, il y a des jeunes qui, après un seul titre, roulent dans de grosses cylindrées. Mais quelques mois après, le bilan est négatif. Parce qu’ils ont accepté de faire partie de clubs de pédophilie, d’homosexualité, la drogue. Car ils veulent paraître. Quand on veut faire la musique, il ne faut pas penser au succès immédiat. Il faut penser à sa carrière.
Amérikin croit-il en Dieu ?
Je crois en Dieu. Je suis un fervent chrétien. J’ai toujours mon chapelet dans la poche quand je sors. Chaque matin, je fais mon rosaire. Nous ne sommes rien, c’est Dieu seul qui nous protège. Il faut donc se confier à Dieu.
Amérikin et les femmes ?
Je suis déjà marié. J’ai des amies mais je ne pousse pas loin le pion. Quand tu crois en Dieu, ce n’est pas bon de le faire. Partout, je suis avec les filles. Mais si tu te renseignes, ils vont toujours dire que je suis leur Papa. Certaines passent aussi par moi pour avoir des gars. Cela ne veut pas dire que je suis proxénète.
Si Amérikin n’avait pas été artiste, professeur, que serait-il devenu ?
Après ma Maîtrise, je n’ai pas pu avoir une bourse d’études. Bien que j’avais obtenu une inscription au Canada et en Allemagne. Il fallait une bourse pour être accepté là-bas. J’ai demandé à faire un DEA en énergie solaire à l’Université de Cocody mais mon dossier n’a pas été accepté. C’est ainsi que je suis allé m’inscrire dans une grande école de la place pour faire un diplôme d’ingénieur en génie logiciel. C’est deux ans après que Mme Bédié a décidé de prendre les personnes handicapées dans la fonction publique. C’est ainsi que je suis rentrée à l’éducation nationale. Je l’en remercie infiniment. Depuis que Mme Bédié n’est plus au pouvoir, on est devenu orphelin. Je n’arrive même plus à l’approcher. Tout simplement parce que tous ceux qui sont autour d’elle m’empêchent de la rencontrer. Quand Mme Bédié était rentrée d’exil, j’étais chez elle à la résidence. On a eu à causer. Elle m’a même demandé de venir chez elle pour lui présenter mon fils et ma femme. Elle avait promis de m’aider pour mon mariage. Mais depuis lors jusqu’à ce jour, je n’ai jamais pu la voir. Son entourage m’a toujours empêché. Je pense que c’est de la méchanceté de leur part.
Entretien réalisé par A.F
