Le deuxième rapport des experts indépendants de l’Onu circule depuis vendredi dernier. Comme le premier produit au deuxième semestre 2012, le tout dernier contient des informations tout aussi surprenantes qu’inquiétantes.
Activistes pro-Gbagbo, groupes pro-Ouattara, pays de la sous-région voisins de la Côte d’Ivoire… tout le monde est indexé. Ce dernier rapport fait cas d’une importante activité de contrebande de matières premières avec pour chefs d’orchestre les ex-com’zones aujourd’hui principaux cadres de l’armée ivoirienne. «Les commandants ("com-zone") des Forces nouvelles - rébellion qui contrôlaient le nord du pays depuis 2002 - ayant choisi le camp du Président Alassane Ouattarra contre son rival, l'ex-Président Laurent Gbagbo, dans l'affrontement postélectoral de 2010-2011, forment "un réseau militaro-économique" tirant profit de la contrebande et d'un système de taxation parallèle», indique une dépêche de Reuters qui reprend des pans entiers dudit rapport. Quels sont les tenants et les aboutissants de ce ‘’réseau militaro-économique’’ ? Le rapport fait savoir qu’entre 2011 et 2012, les activités de contrebande ont permis de livrer au Ghana voisin, 153.000 tonnes sur un total de 1,47 million de tonnes de cacao. La perte est estimée à 400 millions de dollars (200 milliards FCFA environ). La noix de cajou n’est pas épargnée. 450.000 tonnes de ce produit sont passées sous un commerce illicite pour environ 130 millions de dollars (65 milliards FCFA environ). Les experts soupçonnent également les mêmes auteurs en ce qui concerne l’or, le diamant, le coton, le bois et d’autres ressources. Les experts ne s’arrêtent pas là. En matière de sécurité nationale, ils mettent encore à l’index des proches de l’ancien Président qui, bien qu’affaiblis, nourriraient des projets de renversement du pouvoir par les armes. "L'aile extrémiste pro-Gbagbo est une structure politique et militaire qui reçoit le soutien financier d'anciens représentants du régime Gbagbo et dont l'objectif est un changement de gouvernement par des actions violentes en vue de regagner le pouvoir et l'influence", écrivent les experts. Les experts de l'ONU notent que pendant que les ex-Forces nouvelles dominent l'armée ivoirienne, des mercenaires libériens et des militants pro-Gbagbo actifs au Ghana "continuent de représenter une menace pour la sécurité".
Des pays comme le Burkina Faso, le Niger et une société française sont cités comme points de passage des armements en direction des Forces de sécurité ivoirienne en violation de l’embargo sur les armes. Il est par exemple dit que la société française Acmat a fourni plusieurs véhicules blindés à l’armée ivoirienne alors qu’elle avait déclaré que cet équipement n’était pas destiné à des fins militaires.
Jointe hier, pour en savoir plus, la porte-parole de l’Onuci, Sylvie V. a dit qu’elle n’avait pas à commenter ce document qu’elle découvre comme tout le monde. Ce rapport, dit-elle, est l’affaire du Conseil de sécurité qui a donné un mandat clair à ce groupe d’experts indépendants qui ne sont pas sous le contrôle de l’Onuci.
Des chefs militaires incriminés dans le document que nous avons voulu interroger hier, étaient injoignables. Le commandant Wattao n’a pu décrocher son téléphone bien que nous ayons décliné notre identité de journaliste. On attend toujours leurs réactions à ce rapport qui mélange tout le monde. Hier, la radio mondiale Rfi qui commentait le rapport a fait cas de l’attaque d’Akouédo en août 2012, dans laquelle il y aurait eu des connexions entre des proches du pouvoir et des militaires pro-Gbagbo en exil.
SD
Activistes pro-Gbagbo, groupes pro-Ouattara, pays de la sous-région voisins de la Côte d’Ivoire… tout le monde est indexé. Ce dernier rapport fait cas d’une importante activité de contrebande de matières premières avec pour chefs d’orchestre les ex-com’zones aujourd’hui principaux cadres de l’armée ivoirienne. «Les commandants ("com-zone") des Forces nouvelles - rébellion qui contrôlaient le nord du pays depuis 2002 - ayant choisi le camp du Président Alassane Ouattarra contre son rival, l'ex-Président Laurent Gbagbo, dans l'affrontement postélectoral de 2010-2011, forment "un réseau militaro-économique" tirant profit de la contrebande et d'un système de taxation parallèle», indique une dépêche de Reuters qui reprend des pans entiers dudit rapport. Quels sont les tenants et les aboutissants de ce ‘’réseau militaro-économique’’ ? Le rapport fait savoir qu’entre 2011 et 2012, les activités de contrebande ont permis de livrer au Ghana voisin, 153.000 tonnes sur un total de 1,47 million de tonnes de cacao. La perte est estimée à 400 millions de dollars (200 milliards FCFA environ). La noix de cajou n’est pas épargnée. 450.000 tonnes de ce produit sont passées sous un commerce illicite pour environ 130 millions de dollars (65 milliards FCFA environ). Les experts soupçonnent également les mêmes auteurs en ce qui concerne l’or, le diamant, le coton, le bois et d’autres ressources. Les experts ne s’arrêtent pas là. En matière de sécurité nationale, ils mettent encore à l’index des proches de l’ancien Président qui, bien qu’affaiblis, nourriraient des projets de renversement du pouvoir par les armes. "L'aile extrémiste pro-Gbagbo est une structure politique et militaire qui reçoit le soutien financier d'anciens représentants du régime Gbagbo et dont l'objectif est un changement de gouvernement par des actions violentes en vue de regagner le pouvoir et l'influence", écrivent les experts. Les experts de l'ONU notent que pendant que les ex-Forces nouvelles dominent l'armée ivoirienne, des mercenaires libériens et des militants pro-Gbagbo actifs au Ghana "continuent de représenter une menace pour la sécurité".
Des pays comme le Burkina Faso, le Niger et une société française sont cités comme points de passage des armements en direction des Forces de sécurité ivoirienne en violation de l’embargo sur les armes. Il est par exemple dit que la société française Acmat a fourni plusieurs véhicules blindés à l’armée ivoirienne alors qu’elle avait déclaré que cet équipement n’était pas destiné à des fins militaires.
Jointe hier, pour en savoir plus, la porte-parole de l’Onuci, Sylvie V. a dit qu’elle n’avait pas à commenter ce document qu’elle découvre comme tout le monde. Ce rapport, dit-elle, est l’affaire du Conseil de sécurité qui a donné un mandat clair à ce groupe d’experts indépendants qui ne sont pas sous le contrôle de l’Onuci.
Des chefs militaires incriminés dans le document que nous avons voulu interroger hier, étaient injoignables. Le commandant Wattao n’a pu décrocher son téléphone bien que nous ayons décliné notre identité de journaliste. On attend toujours leurs réactions à ce rapport qui mélange tout le monde. Hier, la radio mondiale Rfi qui commentait le rapport a fait cas de l’attaque d’Akouédo en août 2012, dans laquelle il y aurait eu des connexions entre des proches du pouvoir et des militaires pro-Gbagbo en exil.
SD