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Société Publié le vendredi 24 mai 2013 | L’intelligent d’Abidjan

Deux Plateaux / Litige foncier entre musulmans et Ebrié : La prière de ce vendredi menacée

Un litige foncier oppose depuis 2008, la communauté musulmane des Deux Plateaux au quartier Tiagba derrière Sococé, à la communauté Ebrié de ce même quartier. Mais c’est seulement le vendredi 17 mai 2013, qu’il y a eu une poussée de fièvre dans cette affaire pendante devant la justice. Déboutée à trois reprises selon les dires de Camara M, résident de ce quartier, les Ebrié refuseraient de se soumettre à la décision de la justice. Prétextant que la parcelle de terre (4.550 m2) leur appartient. Cela est bien su de tous, en Côte d’Ivoire, le problème foncier reste l’épine dorsale de nombreux contentieux intercommunautaires. Et si l’on n’y prend garde, aujourd’hui encore, les choses pourraient dégénérer sur ce site. D’autant plus que l’on voudrait faire glisser l’affaire sur le plan religieux. On parle dorénavant de différend entre, d’un côté, les chrétiens, et de l’autre, les musulmans. Dans cette guerre de tranchée, chacun reste sur la défensive. Lorsque nous y avons fait un tour hier, c’était le calme plat. Sous les hangars qui font office de lieux de cultes, quatre policiers étaient assis. Ce détachement des agents de la police est composé de policiers du 12ème arrondissement et du District de Cocody. Leur mission : veiller à ce que les choses ne dégénèrent pas dans cet endroit devenu désormais, «la Jérusalem ivoirienne». Interrogés sur les fondamentaux de ce conflit, les agents de la police ont dit ne pas être les personnes indiquées pour nous apporter les réponses appropriées. Ce qui nous a obligé à nous tourner vers les populations dudit quartier. En fonction des sensibilités, les habitants de ce quartier expliquent les faits, retenant ce qui les arrange. A en croire, Doumbia A, musulman et habitant de cette bourgade, les musulmans ont bel et bien le titre foncier. «C’est l’un des chefs Ebrié qui a vendu l’espace à la communauté musulmane, depuis 2008. Mais il se trouve aujourd’hui que ce dernier est décédé. Partout où nous sommes passés, ils ont été débouté par les autorités. Même dernièrement, (Ndlr : le vendredi 17 mai), lorsque nous nous sommes rendus au commissariat du 12ème, les musulmans avaient sur eux, tous les papiers. A la vue de ceux-ci, le commissaire s’est dit incompétent en la matière et il nous a conduit à la Préfecture de police», a avancé Doumbia A. Sinon, comment comprendre, selon lui, que des individus qui n’ont aucun titre foncier, puissent venir assainir un endroit? Car, reconnait-il, le terrain était auparavant, un tas d’immondices. La communauté musulmane l’a remblayé et assaini. C’est dès cet instant que poursuit-il, le terrain a commencé à susciter la convoitise des uns et des autres. Et comme la nature a horreur du vide, l’espace qui a été aménagé pour servir de lieu de prière aux musulmans s’est vu revendiquer par les Ebrié. Deux hangars y poussent ‘’miraculeusement’’ en guise d’églises. Pour Atcho. M, jeune Ebrié, la question de la terre est sensible. Il n’attribue pas de titre foncier à sa communauté, mais estime que cette parcelle est un héritage, un patrimoine. Pour cela, confessent-il, elle ne saurait laisser ce terrain à personne. En témoigne le vacarme qu’ils ont produit le vendredi dernier, lorsque les musulmans ont voulu procéder à la prière. Chant, danse guerrière, libation, profanation des lieux, ont été les actes posés par la communauté Ebrié pour opposer son refus catégorique à l’utilisation de cet endroit, par toute autre communauté.

En attendant la décision de la justice…tout peut se gâter aujourd’hui
Aujourd’hui pourrait être le tournant de cette affaire qui commence à agacer plus d’un. Au cours de la conférence de presse qu’il a animée, El Hadj Fofana, de la mosquée d’Aghien, a indiqué que: «Nous avons envoyé toutes les preuves jusqu’au titre de propriété. Mais, nos frères Ebrié s’y opposent. Comme si cela ne suffisait pas, Mgr Jean-Pierre Kutwa affirme de son côté que le même terrain appartient à la communauté catholique... Nous sommes dans un contexte de réconciliation. Et nous rappelons à nos frères chrétiens de ne pas oublier ce processus. Nous invitons nos frères Ebrié à respecter la loi, les institutions et les autorités ivoiriennes. Nous prenons à témoin la communauté nationale et internationale. Nous réaffirmons toute notre détermination à exercer tous nos droits, sans concession aucune, sur ce terrain acquis après combien de sacrifices». Pourtant, l’atmosphère y est lourde. Et Ouédraogo. S dit ne pas prendre part à la prière d’aujourd’hui sur cet espace. Tout peut dégénérer et ce serait le chaos, craint-il. C’est ce qui explique, dit-il, la présence des Forces de l’ordre sur ce terrain. Si ordre a été donné de ne plus utiliser ce lieu jusqu’à nouvel ordre, les populations craignent cependant, un regain de violence ce vendredi, vu la détermination des clans en conflit et les rumeurs d’attaques distillées. Pour leur part, gagné par la psychose, des riverains ont souhaité que l’Etat s’accapare de l’espace pour en faire un lieu d’utilité publique. Nous y reviendrons.

A.Dedi
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