La décrispation de l’atmosphère qui prévalait au sein du sport en Côte d’Ivoire m’a permis de retrouver avec joie «Comment trouver le leader en vous». Un livre de Dale Carnegie qui permet d’identifier nos aptitudes au leadership, de construire des relations de confiance, de communiquer plus efficacement, de mieux motiver les autres, de travailler efficacement en équipe, de créer une dynamique de leader et d’obtenir plus de respect et de succès. Avec ce livre, j’ai appris que «la plupart des choses importantes dans le monde ont été accomplies par des personnes qui ont continué à essayer quand il semblait y avoir aucun espoir.» Mieux, il admet que les idées les plus brillantes au monde sont sans valeur si vous ne les partagez pas. Avec Carnegie, le leader, le patron, n’est plus celui qui ordonne et on exécute. Le patron est celui qui émet des avis et on les discute pour mieux trouver la formule adaptée à l’accomplissement d’une tâche en entreprise. Partant de ce fait, on peut considérer le ministère des Sports comme une entreprise, Alain Lobognon, le chef de cette entreprise dont les présidents de fédérations sont les employés. Ce qui voudrait dire qu’avant de prendre toute décision qui engage la bonne marche de son entreprise, Alain Lobognon gagnerait à consulter ses employés dont les avis pourraient mieux l’orienter.
En parcourant l’actualité du locataire du 8e étage de la Tour B depuis son arrivée à la tête du département du sport ivoirien en novembre 2012, je me rends compte qu’il n’a jamais manqué d’échanger avec «ses employés» (présidents de fédérations). Alain Lobognon a agi en vrai leader. En l’espace de quatre mois, il a discuté à quatre reprises avec eux. La dernière rencontre remonte au lundi 11 mars où le chef d’entreprise et ses employés ont décidé de la mise en place d’une plate-forme d’échanges. Un cadre bien défini dans lequel les questions essentielles devront être débattues. Avant la date de la première réunion de ce groupe de travail prévue le 11 juin 2013, les relations entre la direction de l’entreprise et les employés se sont fortement dégradées. Ces derniers ont vite fait de s’élever contre la volonté de leur patron de réglementer leur mode de paiement, d’assainir leur cadre de travail avec un règlement intérieur et surtout de chercher à orienter leurs tâches. Pis, ils trouvent même leur supérieur très arrogant, irrespectueux parce que trop fouineur. Cette caricature pour dire que le ministre Alain Lobognon, à sa prise de fonction et conscient que sa mission à la tête du département du sport ne saurait s’accomplir sans les présidents de fédérations, n’a pas manqué de les rencontrer à maintes reprises (sans oublier les rencontres informelles entre le Directeur de Cabinet et le président de la Conférence des présidents). Avec eux, il a émis le v?u de voir la taxe parafiscale servir au mieux le sport, de doter le sport d’un cadre juridique. Il a aussi souhaité une gestion rationnelle et professionnelle des fédérations sportives. Non sans manquer de mettre un accent sur les infrastructures qui demeurent la grosse plaie du sport en Côte d’Ivoire. Prenant exemple sur Saint Augustin qui dit : «il vaut mieux suivre le bon chemin en boitant que le mauvais d'un pas ferme», Alain Lobognon tente avec Paulo Coelho de faire comprendre aux présidents de fédérations que «si tu améliores le présent, ce qui viendra ensuite sera également meilleur».
Accélérer les reformes entreprises
Mais s’appropriant parfaitement la réflexion de Jovette Marchessault qui explique que «le temps de l'attente ressemble au temps de la sécheresse. Toujours trop long», les présidents de fédérations sonnent la révolte contre la volonté de changement et surtout voient dans la réorientation de la taxe parafiscale une volonté du Ministre de leur enlever le pain de la bouche. Et même quand le Ministère leur fait savoir qu’il ne s’agit de rien d’autre que d’une idée du décret de 1968 portant organisation des sports en Côte d’Ivoire, il n’est pas entendu. En attendant l’adoption d’un nouveau texte réglementaire, les présidents de fédérations sont invités à respecter la législation en vigueur en justifiant l’usage de l’argent perçu antérieurement. Ils s’y opposent catégoriquement ! Mais la Holding qu’est le Gouvernement ne l’entend pas de cette oreille. Elle (la Holding) estime que toute dépense publique doit être justifiée. Dès cet instant, le choix est vite fait pour le ministre Alain Lobognon. De ses tentatives d’explication, ce sont des quolibets qu’il reçoit au quotidien. Intransigeant, rigoureux sur l’utilisation de l’argent du contribuable, il donne du temps aux présidents de comprendre le bien-fondé de cette mesure. Sans toutefois rompre le fil de la communication, il adresse une correspondance aux différentes fédérations le 29 mars 2013, les invitant à fournir les documents justificatifs de l’utilisation de la parafiscalité au titre de l’année 2012, au plus tard le 15 avril 2013. Las d’attendre la réaction des fédérations, il renouvelle la demande le 18 avril 2013. Mais les fédérations, à l’image des syndicats manipulés, restent sourdes. Préférant crier à hue et à dia que la tutelle refuse de leur reverser «leur argent». Au point de suspendre leurs activités. Conviées à une série de rencontres avec la tutelle, il ressort essentiellement des mesures arrêtées que le problème majeur reste celui de l’argent. Pendant que les présidents de fédération réclament la parafiscalité, ils veulent également décider de la répartition de cette manne. Parce que «bénévoles» qu’ils sont, ils ont besoin d’être soutenus. Ce que n’a pas manqué de souligner le ministre Alain Lobognon, le 9 mai dernier, lors de la cérémonie de décoration des Eléphanteaux, vainqueurs de la CAN U17 de football. «Je saisis l’opportunité de cette cérémonie pour redire ma volonté de mettre en ?uvre les chantiers de la réforme de notre sport telle qu’inspirée par Monsieur le Président de la République. En effet, il importe aujourd’hui plus qu’hier de réviser le modèle juridique d’encadrement de notre sport ainsi que le modèle économique de son financement. Dans un contexte de marchandisation du sport et du développement du sport spectacle, ces réformes sont nécessaires pour mettre notre sport au diapason des grandes mutations de ces dernières années», a déclaré le ministre, affichant ainsi son inquiétude quant à la situation de précarité des fédérations. Qu’à cela ne tienne ! La parafiscalité qui est un «épiphénomène» dans le fonctionnement des fédérations doit être payée d’abord avant toute chose. Une fois des gages donnés, on lève la suspension. On salue même le sens de la responsabilité de ceux qu’on a brocardé quelques heures auparavant. «Nos préoccupations ont été résolues à 98% », a lâché fièrement le président de la Conférence des présidents de fédérations, Soumahoro Mamadou. Il ne pouvait en être autrement puisque le nerf de la guerre venait de trouver solution. Une bataille farouche pour avoir la parafiscalité qui fait dire aux observateurs les plus avertis que les présidents fédéraux ne reflètent pas toujours l’image de bénévoles et de philanthropes qu’ils nous renvoient. En d’autres termes : « l’habit ne fait pas le moine ».
Comme «La plupart des choses importantes dans le monde ont été accomplies par des personnes qui ont continué à essayer quand il semblait y avoir aucun espoir», les réformes doivent se poursuivre pour sortir notre sport de ce système amateur. Dans toute organisation, le leader se fixe des normes et les respecte. Les normes sont définies dans l’action du ministre Lobognon par la construction d’infrastructures, la dotation du sport ivoirien d’une loi, le financement de ce sport, la gestion professionnelle des fédérations. Le leadership déterminé, confiant, transforme une vision en réalité. C’est cela qui doit guider le premier responsable du sport. Car derrière l’arrogance, l’insolence, le manque de courtoisie et l’ingérence dans la gestion directe des fédérations reprochés à Alain Lobognon, c’est juste une affaire de sous : la parafiscalité. Raison de plus d’accélérer les réformes.
OUATTARA Gaoussou
En parcourant l’actualité du locataire du 8e étage de la Tour B depuis son arrivée à la tête du département du sport ivoirien en novembre 2012, je me rends compte qu’il n’a jamais manqué d’échanger avec «ses employés» (présidents de fédérations). Alain Lobognon a agi en vrai leader. En l’espace de quatre mois, il a discuté à quatre reprises avec eux. La dernière rencontre remonte au lundi 11 mars où le chef d’entreprise et ses employés ont décidé de la mise en place d’une plate-forme d’échanges. Un cadre bien défini dans lequel les questions essentielles devront être débattues. Avant la date de la première réunion de ce groupe de travail prévue le 11 juin 2013, les relations entre la direction de l’entreprise et les employés se sont fortement dégradées. Ces derniers ont vite fait de s’élever contre la volonté de leur patron de réglementer leur mode de paiement, d’assainir leur cadre de travail avec un règlement intérieur et surtout de chercher à orienter leurs tâches. Pis, ils trouvent même leur supérieur très arrogant, irrespectueux parce que trop fouineur. Cette caricature pour dire que le ministre Alain Lobognon, à sa prise de fonction et conscient que sa mission à la tête du département du sport ne saurait s’accomplir sans les présidents de fédérations, n’a pas manqué de les rencontrer à maintes reprises (sans oublier les rencontres informelles entre le Directeur de Cabinet et le président de la Conférence des présidents). Avec eux, il a émis le v?u de voir la taxe parafiscale servir au mieux le sport, de doter le sport d’un cadre juridique. Il a aussi souhaité une gestion rationnelle et professionnelle des fédérations sportives. Non sans manquer de mettre un accent sur les infrastructures qui demeurent la grosse plaie du sport en Côte d’Ivoire. Prenant exemple sur Saint Augustin qui dit : «il vaut mieux suivre le bon chemin en boitant que le mauvais d'un pas ferme», Alain Lobognon tente avec Paulo Coelho de faire comprendre aux présidents de fédérations que «si tu améliores le présent, ce qui viendra ensuite sera également meilleur».
Accélérer les reformes entreprises
Mais s’appropriant parfaitement la réflexion de Jovette Marchessault qui explique que «le temps de l'attente ressemble au temps de la sécheresse. Toujours trop long», les présidents de fédérations sonnent la révolte contre la volonté de changement et surtout voient dans la réorientation de la taxe parafiscale une volonté du Ministre de leur enlever le pain de la bouche. Et même quand le Ministère leur fait savoir qu’il ne s’agit de rien d’autre que d’une idée du décret de 1968 portant organisation des sports en Côte d’Ivoire, il n’est pas entendu. En attendant l’adoption d’un nouveau texte réglementaire, les présidents de fédérations sont invités à respecter la législation en vigueur en justifiant l’usage de l’argent perçu antérieurement. Ils s’y opposent catégoriquement ! Mais la Holding qu’est le Gouvernement ne l’entend pas de cette oreille. Elle (la Holding) estime que toute dépense publique doit être justifiée. Dès cet instant, le choix est vite fait pour le ministre Alain Lobognon. De ses tentatives d’explication, ce sont des quolibets qu’il reçoit au quotidien. Intransigeant, rigoureux sur l’utilisation de l’argent du contribuable, il donne du temps aux présidents de comprendre le bien-fondé de cette mesure. Sans toutefois rompre le fil de la communication, il adresse une correspondance aux différentes fédérations le 29 mars 2013, les invitant à fournir les documents justificatifs de l’utilisation de la parafiscalité au titre de l’année 2012, au plus tard le 15 avril 2013. Las d’attendre la réaction des fédérations, il renouvelle la demande le 18 avril 2013. Mais les fédérations, à l’image des syndicats manipulés, restent sourdes. Préférant crier à hue et à dia que la tutelle refuse de leur reverser «leur argent». Au point de suspendre leurs activités. Conviées à une série de rencontres avec la tutelle, il ressort essentiellement des mesures arrêtées que le problème majeur reste celui de l’argent. Pendant que les présidents de fédération réclament la parafiscalité, ils veulent également décider de la répartition de cette manne. Parce que «bénévoles» qu’ils sont, ils ont besoin d’être soutenus. Ce que n’a pas manqué de souligner le ministre Alain Lobognon, le 9 mai dernier, lors de la cérémonie de décoration des Eléphanteaux, vainqueurs de la CAN U17 de football. «Je saisis l’opportunité de cette cérémonie pour redire ma volonté de mettre en ?uvre les chantiers de la réforme de notre sport telle qu’inspirée par Monsieur le Président de la République. En effet, il importe aujourd’hui plus qu’hier de réviser le modèle juridique d’encadrement de notre sport ainsi que le modèle économique de son financement. Dans un contexte de marchandisation du sport et du développement du sport spectacle, ces réformes sont nécessaires pour mettre notre sport au diapason des grandes mutations de ces dernières années», a déclaré le ministre, affichant ainsi son inquiétude quant à la situation de précarité des fédérations. Qu’à cela ne tienne ! La parafiscalité qui est un «épiphénomène» dans le fonctionnement des fédérations doit être payée d’abord avant toute chose. Une fois des gages donnés, on lève la suspension. On salue même le sens de la responsabilité de ceux qu’on a brocardé quelques heures auparavant. «Nos préoccupations ont été résolues à 98% », a lâché fièrement le président de la Conférence des présidents de fédérations, Soumahoro Mamadou. Il ne pouvait en être autrement puisque le nerf de la guerre venait de trouver solution. Une bataille farouche pour avoir la parafiscalité qui fait dire aux observateurs les plus avertis que les présidents fédéraux ne reflètent pas toujours l’image de bénévoles et de philanthropes qu’ils nous renvoient. En d’autres termes : « l’habit ne fait pas le moine ».
Comme «La plupart des choses importantes dans le monde ont été accomplies par des personnes qui ont continué à essayer quand il semblait y avoir aucun espoir», les réformes doivent se poursuivre pour sortir notre sport de ce système amateur. Dans toute organisation, le leader se fixe des normes et les respecte. Les normes sont définies dans l’action du ministre Lobognon par la construction d’infrastructures, la dotation du sport ivoirien d’une loi, le financement de ce sport, la gestion professionnelle des fédérations. Le leadership déterminé, confiant, transforme une vision en réalité. C’est cela qui doit guider le premier responsable du sport. Car derrière l’arrogance, l’insolence, le manque de courtoisie et l’ingérence dans la gestion directe des fédérations reprochés à Alain Lobognon, c’est juste une affaire de sous : la parafiscalité. Raison de plus d’accélérer les réformes.
OUATTARA Gaoussou