En 2011, la croissance du Produit intérieur brut (Pib) du continent africain s’est établi à 5,5%, contre 4,5% une année auparavant. Cette croissance, selon la Banque africaine de développement (Bad), qui tient sa 48e Assemblée annuelle à Marrakech, au Maroc, depuis lundi dernier, pourrait se situer autour de 4,8% cette année et prendre son envol, pour atteindre 5 ,3% l’année prochaine. Toutefois, indique la Commission économique de l’Afrique (Cea), cette bonne croissance ne suffit pas à réduire la pauvreté, le chômage, les inégalités de revenus à enrayer la détérioration des niveaux de santé et de l’éducation. C’est pourquoi, les Assemblées annuelles préconisent que soit orienté le développement du continent avec les ressources naturelles. «C’est le moment d’accélérer le rythme de la transformation économique, pour que les économies africaines deviennent plus compétitives et créent plus d’emplois rémunérateurs», écrivent les auteurs du rapport; pour cela, il est essentiel de diversifier les sources d’activité économique.D’après le document dont nous avons reçu copie, «c’est en exploitant mieux et davantage la richesse de leurs sols que les pays du continent pourront distribuer les bénéfices de leur croissance soutenue à l’ensemble des populations…» «C’est aux pays africains de réunir les conditions propices pour créer des emplois à partir des ressources naturelles, maximiser les revenus que génèrent ces dernières par une taxation adroite, et encourager les investisseurs étrangers et les opérateurs locaux à développer entre eux des liens économiques. », indique le même document. Pour atteindre ces objectifs, les auteurs du rapport identifient quatre priorités. D’abord, réunir les conditions de base pour la transformation économique, l’infrastructure, l’éducation et des marchés plus grands et plus ouverts. «L’accès aux marchés est essentiel pour mettre en œuvre un processus de transformation structurelle basé sur les ressources naturelles, l’intégration régionale et un meilleur accès aux marchés des grands partenaires pourraient changer la donne», précisent les experts. Deuxièmement, optimiser l’exploitation des ressources naturelles, y compris l’agriculture, par une meilleure gestion de la propriété foncière, des systèmes d’imposition équilibrés et efficaces, ainsi que des incitations concrètes à accélérer et diversifier les sources de la croissance. Il s’agit, par exemple, d’améliorer l’offre de transport, d’engrais ou de semences résistantes pour augmenter la productivité du secteur agricole : aujourd’hui, l’Afrique détient 24 pour cent des terres agricoles mondiales, mais elle ne représente que 9 pour cent de la production. Troisièmement, les gouvernements et les investisseurs doivent s’assurer que les revenus des ressources naturelles et des industries extractives bénéficient à l’ensemble de la société. Par exemple, ces revenus peuvent être investis dans la formation de la main-d’œuvre, afin qu’elle trouve à s’employer dans de nouvelles activités à plus forte valeur ajoutée. Enfin, le rapport suggère que les gouvernements peuvent promouvoir activement le changement et la diversification, par exemple, en développant une offre cohérente d’énergie, de moyens de transport et de communication au niveau territorial. Cela passe notamment par une dépense budgétaire prévisible et transparente. La transformation économique. Cela signifie créer des opportunités d’emploi et d’affaires, mais aussi investir dans la santé, l’éducation et la sécurité alimentaire. Car à son tour, l’amélioration de la qualité de vie de tous, y compris des plus vulnérables, peut accélérer le rythme de la transformation économique, et créer un cercle vertueux de croissance et de développement.
Joseph Atoumgbré
attjoseph@yahoo.fr
Joseph Atoumgbré
attjoseph@yahoo.fr