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Société Publié le vendredi 31 mai 2013 | Le Patriote

Entretien / Ousmane Coulibaly, Préfet de région : “J’ai ordonné la suppression des barrages décriés pour le racket”

M. Coulibaly Ousmane, le préfet de région de San Pedro est bien conscient des plaintes récurrentes des chauffeurs sur l’axe Abidjan San Pedro. Il promet y mettre fin et dans l’urgence, il a ordonné le démentiellement de quelques barrages. Entretien.

Le Patriote : Quelle est votre mission en votre qualité de préfet militaire de la région de San Pedro ?

Coulibaly Ousmane : Notre mission, c’est d’aider le président de la république à réussir son mandat et en me nommant préfet de région de San Pedro le président m’a demandé de ramener la sécurité et la fluidité routière ici. Vous savez que San Pedro est une zone qui compte dans l’économie de notre pays parce qu’il y a le port autonome. Je suis militaire et en arrivant ici, j’ai tenu à ce que les choses se passent dans les normes. En ce qui concerne la fluidité, il y a deux semaines, les gros transporteurs m’ont exprimé leur satisfaction comme quoi, ils ne rencontraient plus de problèmes comme par le passé.

LP: Mais cela ne semble pas être le cas au niveau des transporteurs qui se plaignent au quotidien du racket sur la côtière. Nous avons fait le constat par nous même en venant ?

CO: Les chauffeurs sont venus me voir il y a une semaine pour me poser le problème qu’il rencontre avec les forces de sécurité. Je les ai reçu et je leur demandé de se mettre en règle vis-à-vis de leurs documents de transports et si d’aventure, ils étaient emmerdés, qu’ils reviennent me voir ma porte est ouverte. Vous convenez avec moi que notre économie passe aussi par le transport. Et qui parle d’économie, parle de transport. S’il n’y a pas de transport, il n’y a pas d’économie et si ces transporteurs sont embêtés alors l’économie prend toute suite un coup. Parce qu’on assiste à des augmentations.

LP: Le problème est pourtant bien réel et met visiblement en cause les FRCI?

CO : J’ai dit aux policiers et aux gendarmes de faire très attention avec les petits transporteurs sur les routes et de ne faire que leur travail. Quant aux FRCI, ils ne sont ni des policiers ni des gendarmes. Ils sont dans les corridors pour assurer la sécurité des policiers et des gendarmes. Et non pour contrôler des pièces. Il faut d’ailleurs éviter que ce soit eux qui aillent à la rencontre des conducteurs. C’est aux policiers et aux gendarmes qu’il revient de contrôler les véhicules et les personnes.

LP : Ils le font pourtant sur les routes ?

CO : C’est très dangereux parce qu’ils n’ont pas reçu de formation dans ce sens. Mais malheureusement, la routine aidant, parfois on assiste à ces choses. Les policiers et les gendarmes sont assermentés. Je le répète les FRCI ont un rôle de Sécurisation dans les corridors. Vous savez bien que notre pays est encore sous embargo et nous avons un problème d’armement.

LP : Quelles sont les mesures concrètes que vous prenez contre le racket ?

CO : J’ai demandé au commandant de légion de prendre ses responsabilités à ce sujet et de me dégager les barrages qui nous causent des problèmes. Ces barrages doivent être dégagés s’ils doivent nous causer du tord. On ne peut pas vouloir du beurre et du prix du beurre en même temps. Je ne peux pas descendre en dessous de ces instructions.

LP : Quels sont les barrages à dégager ?

CO : J’ai demandé qu’on me dégage les corridors de Moussadougou, Lozoua, et Monogaga. Hier (ndlr : vendredi 25 mai dernier). Le commandant m’a assuré que ces trois corridors seront dégagés immédiatement. Je crois que cela a été fait.Quant au corridor de Fresco et de Sassandra, ce sont des corridors stratégiques. Les frci sont-là pour sécuriser les policiers et les gendarmes dans les corridors. Même après la plainte des transporteurs, nous leur avons rassuré que nous combattrons le racket, mais qu’il leur appartient aussi d’être ne règle de leurs pièces. Ma mission c’est de sécuriser cette région, et d’assurer la fluidité parce que le développement n dépend.

LP : Quelle est alors le niveau sécuritaire à San Pédro ?

CO : Aujourd’hui je peux vous affirmer que cette région est sécurité. Depuis mon arrivée, je tiens une réunion de sécurité toutes les semaines pour faire le point. Il n’y a pas de sécurité zéro, mais il y a une nette amélioration sécuritaire ici. Les rumeurs persistantes d’attaques qu’on attendait ça et là sur San Pédro sont de vieux souvenir. J’y veille personnellement tant au niveau des frontières qu’à l’intérieur des villes. C’est pourquoi, nous multiplions les patrouilles des forces de sécurité. C’est justement pour cette raison que les gros transporteurs sont venus nous dire ici leur satisfaction. Mais cela n’empêche pas qu’il y ait quelques braquages de temps en temps. Mais nous essayons avec les moyens dont nous disposons de faire face à toute sorte de menaces. Propos recueillis par A. Lebel
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