(Aprocaci), Soumahoro N’faly, était face à la presse, samedi au café Téré à Williamsville. Il a dénoncé les augmentations abusives des prix des denrées alimentaires sur les marchés. «Les consommateurs sont impuissants face à cette course des prix. Aussi, nous venons ici interpeller le gouvernement afin qu’il fasse en sorte que l’Ivoirien puisse se nourrir. Pour justifier cette augmentation anarchique des prix, il est servi aux Ivoiriens des explications qui frisent la mauvaise foi», a introduit le conférencier. Pour le riz, il dira que cela a été imputé à un opérateur portuaire, notamment Bolloré. «Je me dis que ces informations ne peuvent pas provenir du Gouvernement. Car c’est un gouvernement responsable. Les problèmes de Bolloré et de ses concurrents dans le cadre de l’attribution du 2ème terminal à conteneur ne doivent pas s’inviter à notre lutte en faveur des consommateurs», a martelé N’faly. Pour qui, le ministère du Commerce sait que s’agissant du riz, il est importé via des navires dits conventionnels et non par containers. Aussi, ne passent-ils pas par les installations d’Abidjan Terminal qui est géré par Bolloré. «Il est donc totalement faux de dire que le prix du riz qui augmente est imputable à Bolloré. C’est mentir aux consommateurs, ce n’est pas avoir du respect pour eux», précise Soumahoro N’faly. En ce qui concerne l’huile, le conférencier a noté qu’il s’agit d’une situation très complexe qui demande de la part des autorités, une attention particulière. Car, a-t-il expliqué, «une étude de l’évolution des prix montre le prix de l’huile a quasiment doublé en 4 ans et n’a pas fini de grimper». Or, qui fabrique l’huile ici ? S’est-il interrogé. Avant d’indexer le ministre du Commerce. «C’est l’entreprise Sania qui a un monopole de fait de 97% sur l’huile de table en Côte d’Ivoire. A qui appartient Sania ? Le capital de Sania est détenu à 75% par Wilmar et Olam et 25% par Sifca. Il faut rappeler que Sania, Wilmar et Sifca ont racheté à Unilever ses activités huile. De sorte qu’Unilever ne fabrique plus d’huile. A qui appartient Sifca ? Au ministre du Commerce. C’est-à-dire celui-là même qui est chargé de veiller sur le panier de la ménagère. Celui-là même qui est chargé de lutter contre la cherté de la vie. L’huile Dinor ne passe pas par le port.» Enfin, Soumahoro N’faly a souhaité qu’on «n’infantilise pas les consommateurs en leur servant des contrevérités.»
DIARRASSOUBA SORY et FRANÇOIS BECANTHY
DIARRASSOUBA SORY et FRANÇOIS BECANTHY
