Depuis que le Président de la République Alassane Ouattara a annoncé qu’il est candidat à sa propre succession, ils sont nombreux les acteurs et observateurs de la scène politique ivoirienne qui lui cherchent un adversaire de taille. Ainsi, au Rassemblement des Houphouétistes pour la Démocratie et la paix (Rhdp), certaines langues se sont empressées d’annoncer la candidature d’un cadre du Pdci-Rda en la personne de Charles Konan Banny, actuel président de la Commission Dialogue Vérité et Réconciliation (Cdvr). A travers son porte-parole Kouassi Sran, le concerné a, il ya quelques semaines de cela, fait savoir qu’il n’est nullement concerné par ces supputations. Même si pour une raison ou une autre, beaucoup doutent de la sincérité de Banny, pour l’heure, il semble que l’ex-Premier ministre ne soit pas interessé par la magistratire suprême. Mieux, il y a quelques jours de cela, accordant une interview à la chaîne de télé TV5, Henri Konan Bédié, président du Pdci-Rda par ailleurs président du présidium du Rhdp avait annoncé de manière à peine voilée, une candidature unique du Rhdp à la présidentielle de 2015. Parce que pour lui, «on ne change pas une équipe qui gagne ». Quoiqu’il est loisible de considérer que rien n’est encore véritablement clair et acquis à propos de cette candidature unique que beaucoup appelent de tous leurs voeux, il faut tout de même admettre que cette idée est en bonne voie. Et qu’en conséquence Alassane Ouattara pourrait, si l’on s’en tient à la posture du président de son principal allié le Pdci-Rda, être le candidat du Rhdp à la prochaine élection présidentielle. Mais qu’en est-il de l’opposition? S’interroge t-on. De fait, si à vingt-huit (28) mois du premier tour de cette consultation électorale, la coalition au pouvoir se mobilise autour de celui qu’elle a porté au pouvoir en 2010, il faut admettre que l’opposition quant à elle, peine à fédérer ses énergies autour d’un leader. Au fond, la détention à la Haye de Laurent Gbagbo, leader historique et charismatique du Fpi (principale force politique de l’opposition) et l’emprisonnement des caciques de cette formation politique apparaissent comme un handicap sérieux pour une opposition qui se cherche. Même si Miaka Ouréto, président du Fpi et Mamadou Koulibaly de Lider sont connus pour leurs diatribes enflammées contre le régime actuel, peut-on affirmer que l’opposition dans sa configuration actuelle est suffisamment outillée pour constituer une véritable force contre le Rhdp? Rien n’est moins sûr. D’autant qu’au sein de cette opposition ivoirienne, chaque formation politique semble prêcher pour ses propres intérêts. Ce qui de toute évidence n’est pas fait pour rassurer ces nombreux Ivoiriens qui placent en eux leurs espoirs.
Francis Kouamé
Francis Kouamé