La nouvelle représentante spéciale du Secrétaire général des Nations unies pour la Côte d’Ivoire, Mme Aïchatou Mindaoudou Souleymane, a réitéré lundi, à sa sortie d’audience avec le Premier ministre, Daniel Kablan Duncan, sa disponibilité à collaborer avec le gouvernement ivoirien.
"C’est un devoir pour moi de rencontrer le Premier ministre pour me présenter et lui redire encore toute ma disponibilité à continuer l’excellente collaboration entre l’ONUCI et le gouvernement de Côte d’Ivoire", a déclaré Mme Mindaoudou Souleymane qui a effectivement pris fonction ce lundi matin.
Arrivée vendredi dans la capitale économique, la nouvelle chef a également affirmé que l’ONUCI continuera, sous son mandat, d’accompagner les efforts de paix du peuple ivoirien et de son gouvernement.
Mme Mindaoudou est titulaire d’un doctorat en droit international de l’université de Paris, la Sorbonne (France). Elle totalise 20 années d’expérience combinée au sein des Nations unies et dans le gouvernement de son pays, le Niger, où elle a occupé la fonction de ministre des Affaires étrangères. Elle a obtenu sa licence et sa maîtrise en droit international à l’université Félix Houphouët-Boigny d’Abidjan.
Résistance africaine
Pourquoi Laurent Gbagbo ne peut pas être un porte-flambeau
«La fin de toute chose vaut mieux que son commencement », dit la Bible. Pour expliquer qu’en général, ce qui fait les grands hommes, c’est leur capacité à quitter la scène politique avec panache. Peut-on rétorquer la même chose pour Laurent Gbagbo ? Assurément pas. Car lorsque l’on constate la manière avec laquelle il est parti du pouvoir, il est difficile de soutenir, comme le prétendent certains exégètes, que Laurent Gbagbo est « un cerveau politique de premier ordre ». Laurent Gbagbo a certes, à une certaine époque, incarné l’espoir du changement en Côte d’Ivoire voire en Afrique. Mais sa gestion piteuse du pouvoir d’Etat a montré ses limites en tant qu’homme d’Etat. Or que vaut un leader politique qui n’arrive pas à traduire en actes l’idéal qu’il suppose incarner ? Pas grand-chose. Là encore on nous dira qu’on ne lui a pas laissé le temps de mettre en ?uvre ses idées. Mais qu’a-t-il fait dans ce cas, concrètement, pour fédérer toutes les forces vives de la Nation ivoirienne autour de son rêve ? La chute de Laurent Gbagbo, contrairement à ce que veut faire croire l’article de Mediapart, repris hier dans « Notre Voie, ne vient pas de l’extérieur. Mais de l’intérieur. Ce n’est pas la France qui a chassé Laurent Gbagbo du pouvoir. Mais le peuple de Côte d’Ivoire qui lui a retiré sa confiance le 28 novembre 2010. La tragédie qui a suivi après, n’est que le fruit de son inconséquence. Après le scrutin de novembre 2010 qui l’a déclaré défait, Laurent Gbagbo « le résistant » ne résistait plus contre la France néocolonialiste. Mais contre le peuple de Côte d’Ivoire qui, dans sa majorité, avait choisi le président Alassane Ouattara pour présider à ses destinées. « Laurent Gbagbo est entré dans l’Histoire, parce qu’il a donné sa vie pour la vérité, pour le respect de la Constitution de son pays », lit-on dans l’article en question. Mais de quelle Constitution parle-t-on ? De la Constitution de Côte d’Ivoire qui dit que le peuple est le seul souverain détenteur réel du pouvoir ? En refusant obstinément de céder le pouvoir à celui que le peuple, justement, a choisi, le champion de la « résistance africaine » respectait-il ainsi à la Constitution ? Pis, en actionnant son ami Paul Yao N’Dré pour annuler, avec beaucoup de mépris, tout le vote dans le Grand Nord et dans une partie du Centre-nord, Laurent Gbagbo agissait-il dans la vérité ? Si Laurent Gbagbo était convaincu d’une chose, c’est qu’il savait qu’il n’avait pas remporté le scrutin du 28 novembre. Sinon il n’aurait pas demandé à l’ancien président du Conseil constitutionnel d’invalider le scrutin dans sept départements de la Côte d’Ivoire. Il ne lui aurait pas demandé d’annuler plus 600 mille voix pour faire de lui « le vainqueur selon la Constitution », comme se plaisent à dire, dans un délire pince-sans-rire, certains de ses partisans. Mieux, tel que l’on connait le président Gbagbo, il se serait empressé de crier sur le toit du monde que c’est lui le vainqueur. Laurent Gbagbo, en son âme et conscience, sait qu’il n’a pas gagné l’élection présidentielle. S’il est aujourd’hui à La Haye, ce n’est pas parce qu’il aurait défié une quelconque puissance étrangère ou osé contrarier les desseins lugubres d’une certaine nébuleuse internationale. Laurent Gbagbo est la Cour pénale internationale pour avoir déclenché une crise qui a causé officiellement la mort de 3000 personnes et de nombreux dégâts matériels. La Côte d’Ivoire aurait pu faire l’économie de ces destructions en vies humaines et matérielles, s’il avait humblement reconnu sa défaite et accepté de se retirer. Laurent Gbagbo avait un boulevard devant lui pour entrer dans la conscience collective comme héros national. Malheureusement, il a préféré entrer à reculons dans l’Histoire et par la petite porte. On peut peut-être essayer de saupoudrer son image gravement ternie avec la fumeuse étiquette du « résistant africain déporté par le colon pour avoir osé le défier ». Mais c’est peine perdue. Car cette allégorie samorienne, que l’on veut forcement ramener à lui, ne tient pas la route. Et surtout n’attenue en rien sa grande responsabilité dans la mort de milliers d’Ivoiriens durant la crise postélectorale. Pour la simple raison que le pouvoir se délègue certes. La responsabilité, elle, par contre, jamais.
Jean-Claude Coulibaly
"C’est un devoir pour moi de rencontrer le Premier ministre pour me présenter et lui redire encore toute ma disponibilité à continuer l’excellente collaboration entre l’ONUCI et le gouvernement de Côte d’Ivoire", a déclaré Mme Mindaoudou Souleymane qui a effectivement pris fonction ce lundi matin.
Arrivée vendredi dans la capitale économique, la nouvelle chef a également affirmé que l’ONUCI continuera, sous son mandat, d’accompagner les efforts de paix du peuple ivoirien et de son gouvernement.
Mme Mindaoudou est titulaire d’un doctorat en droit international de l’université de Paris, la Sorbonne (France). Elle totalise 20 années d’expérience combinée au sein des Nations unies et dans le gouvernement de son pays, le Niger, où elle a occupé la fonction de ministre des Affaires étrangères. Elle a obtenu sa licence et sa maîtrise en droit international à l’université Félix Houphouët-Boigny d’Abidjan.
Résistance africaine
Pourquoi Laurent Gbagbo ne peut pas être un porte-flambeau
«La fin de toute chose vaut mieux que son commencement », dit la Bible. Pour expliquer qu’en général, ce qui fait les grands hommes, c’est leur capacité à quitter la scène politique avec panache. Peut-on rétorquer la même chose pour Laurent Gbagbo ? Assurément pas. Car lorsque l’on constate la manière avec laquelle il est parti du pouvoir, il est difficile de soutenir, comme le prétendent certains exégètes, que Laurent Gbagbo est « un cerveau politique de premier ordre ». Laurent Gbagbo a certes, à une certaine époque, incarné l’espoir du changement en Côte d’Ivoire voire en Afrique. Mais sa gestion piteuse du pouvoir d’Etat a montré ses limites en tant qu’homme d’Etat. Or que vaut un leader politique qui n’arrive pas à traduire en actes l’idéal qu’il suppose incarner ? Pas grand-chose. Là encore on nous dira qu’on ne lui a pas laissé le temps de mettre en ?uvre ses idées. Mais qu’a-t-il fait dans ce cas, concrètement, pour fédérer toutes les forces vives de la Nation ivoirienne autour de son rêve ? La chute de Laurent Gbagbo, contrairement à ce que veut faire croire l’article de Mediapart, repris hier dans « Notre Voie, ne vient pas de l’extérieur. Mais de l’intérieur. Ce n’est pas la France qui a chassé Laurent Gbagbo du pouvoir. Mais le peuple de Côte d’Ivoire qui lui a retiré sa confiance le 28 novembre 2010. La tragédie qui a suivi après, n’est que le fruit de son inconséquence. Après le scrutin de novembre 2010 qui l’a déclaré défait, Laurent Gbagbo « le résistant » ne résistait plus contre la France néocolonialiste. Mais contre le peuple de Côte d’Ivoire qui, dans sa majorité, avait choisi le président Alassane Ouattara pour présider à ses destinées. « Laurent Gbagbo est entré dans l’Histoire, parce qu’il a donné sa vie pour la vérité, pour le respect de la Constitution de son pays », lit-on dans l’article en question. Mais de quelle Constitution parle-t-on ? De la Constitution de Côte d’Ivoire qui dit que le peuple est le seul souverain détenteur réel du pouvoir ? En refusant obstinément de céder le pouvoir à celui que le peuple, justement, a choisi, le champion de la « résistance africaine » respectait-il ainsi à la Constitution ? Pis, en actionnant son ami Paul Yao N’Dré pour annuler, avec beaucoup de mépris, tout le vote dans le Grand Nord et dans une partie du Centre-nord, Laurent Gbagbo agissait-il dans la vérité ? Si Laurent Gbagbo était convaincu d’une chose, c’est qu’il savait qu’il n’avait pas remporté le scrutin du 28 novembre. Sinon il n’aurait pas demandé à l’ancien président du Conseil constitutionnel d’invalider le scrutin dans sept départements de la Côte d’Ivoire. Il ne lui aurait pas demandé d’annuler plus 600 mille voix pour faire de lui « le vainqueur selon la Constitution », comme se plaisent à dire, dans un délire pince-sans-rire, certains de ses partisans. Mieux, tel que l’on connait le président Gbagbo, il se serait empressé de crier sur le toit du monde que c’est lui le vainqueur. Laurent Gbagbo, en son âme et conscience, sait qu’il n’a pas gagné l’élection présidentielle. S’il est aujourd’hui à La Haye, ce n’est pas parce qu’il aurait défié une quelconque puissance étrangère ou osé contrarier les desseins lugubres d’une certaine nébuleuse internationale. Laurent Gbagbo est la Cour pénale internationale pour avoir déclenché une crise qui a causé officiellement la mort de 3000 personnes et de nombreux dégâts matériels. La Côte d’Ivoire aurait pu faire l’économie de ces destructions en vies humaines et matérielles, s’il avait humblement reconnu sa défaite et accepté de se retirer. Laurent Gbagbo avait un boulevard devant lui pour entrer dans la conscience collective comme héros national. Malheureusement, il a préféré entrer à reculons dans l’Histoire et par la petite porte. On peut peut-être essayer de saupoudrer son image gravement ternie avec la fumeuse étiquette du « résistant africain déporté par le colon pour avoir osé le défier ». Mais c’est peine perdue. Car cette allégorie samorienne, que l’on veut forcement ramener à lui, ne tient pas la route. Et surtout n’attenue en rien sa grande responsabilité dans la mort de milliers d’Ivoiriens durant la crise postélectorale. Pour la simple raison que le pouvoir se délègue certes. La responsabilité, elle, par contre, jamais.
Jean-Claude Coulibaly