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Politique Publié le mercredi 17 juillet 2013 | Le Patriote

Refus de l’appel du chef de l’Etat / Le FPI : un parti abonné à la polémique inutile

© Le Patriote Par Atapointe
Conférence de presse du FPI relative à sa participation aux élections municipales et régionales de 2013
Jeudi 21 mars 2013. Siège du FPI à la Riviera Attoban. Le secrétariat général du Front Populaire Ivoirien (FPI) a tenu une conference de presse pour donner sa position sur sa participation aux prochaines élections municipales et régionales. Photo:M.Miaka Oureto, président par intérim du Front populaire ivoirien (Fpi)
Faut-il brûler le FPI ? On pourrait répondre par l’affirmatif après lecture du communiqué final qui a sanctionné lundi dernier la réunion du comité central de ce parti. « Le Comité Central s’insurge par ailleurs contre les propos tenus par le Chef de l’Etat appelant le Front Populaire Ivoirien à se repentir de la crise postélectorale. Il rappelle à la communauté nationale et internationale que le FPI est un parti assurément responsable des actes qu’il pose; il les assume diligemment chaque fois que de besoin.

A contrario, c’est bel et bien Monsieur Ouattara qui, depuis son intrusion dans la politique en Côte d’ivoire fin 1989, y a introduit la violence sous toutes ses formes et le tribalisme nauséeux, sans jamais en assumer l’imputabilité, encore moins, demander pardon au digne peuple ivoirien extrêmement et continuellement meurtri », a répondu sèchement Miaka Oureto et ses camarades à l’appel lancé depuis Korhogo par le président Alassane Ouattara. Mais qu’a bien pu dire le chef de l’Etat au FPI pour que ses dirigeants réagissent de la sorte. Un simple appel à la repentance doit-il amener des gens censés habités par le bon sens dire des propos aussi graves qu’injurieux. Pourquoi les dirigeants de ce parti pensent-ils que tout problème doit se régler dans la violence ou dans l’irrévérence ? Que demande le président de la République aux dirigeants du FPI ? Demander pardon aux victimes. Puisque, depuis la fin de la crise postélectorale, le parti de Laurent Gbagbo ne l’a jamais fait officiellement. Pire, ces dirigeants se comportent chaque jour que Dieu fait comme si les 3000 morts de la crise postélectorale relève de l’imaginaire. Et passe la plupart de leur temps à toiser d’une morgue hautaine les victimes et parents de victimes. Plus grave, que n’a-t-on pas entendu pendant la crise et même après ? Que les tueries d’Abobo est la faute du commando invisible. Comme si les populations civiles sans défense contre qui ont lançaient à la longueur de journée des obus devaient gentiment se laisser massacrer. On est allé même plus loin. On a qualifié le massacre des 7 femmes d’Abobo de montage : « le complot du bissap ». Quant au sinistre « article 125 », on veut faire croire que son application n’a jamais existé. Régulièrement dans les journaux proches du parti de Laurent Gbagbo, l’on peut lire des brulots de certains de ses lieutenants, pour la plupart, en train de chercher à faire croire que le FPI n’a jamais tué une mouche en Côte d’Ivoire. Mieux, c’est plutôt eux et Laurent Gbagbo qui sont les victimes. Cette attitude « nauséeuse » et inutilement méprisante qui ne favorise la réconciliation nationale, contribue à raidir davantage les positions et à entretenir un sentiment de colère et de révolte au sein des victimes et de leurs parents. Le président Ouattara qui a bien perçu le danger qu’un tel comportement puisse provoquer à la longue, demande au FPI et à ses dirigeants de poser un acte fort dans le sens de l’apaisement des cœurs. Le pardon du FPI aux victimes serait naturellement, pour lui, la meilleure voie. D’où l’appel lancé au stade municipal de Korhogo le 8 juillet dernier. Le chef de l’Etat est conscient de la difficulté de l’exercice. C’est la raison pour laquelle il a appelé Miaka et ses camarades à puiser dans leur courage pour le faire. Son objectif n’était aucunement de chercher à stigmatiser le parti de Laurent Gbagbo. Même s’il est pour beaucoup dans ce qui s’est passé durant la grande tragédie après-élection qui a fait plus de 3000 morts.

Mais d’amener l’ancien parti au pouvoir à l’aider à réconcilier tous les Ivoiriens. La réaction du FPI au conseil du chef de l’Etat ressemble à celle d’une femme rancunière qui attendait une occasion aussi anodine qu’elle soit, pour régler ses comptes avec sa rivale. Par cette réaction aussi puérile que risible, le FPI vient d’achever de démontrer qu’elle n’a pas encore fait le deuil de la perte du pouvoir. Car la réponse malheureuse de Miaka et ses camarades est à la hauteur du drame intérieur qu’ils vivent depuis la chute de Laurent Gbagbo. Il est grand temps de pour eux de se résoudre à la réalité et de s’élever un peu. Au lieu de rester abonnés à la polémique inutile qui ne mène à rien.

Jean-Claude Coulibaly
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