Maire Pdci de la jeune commune de Sifié, Docteur Meïté Zoumana livre les secrets de son élection. Dans cette interview, il exhorte la direction de son parti à ne pas abandonner le Nord parce que toujours fidèle au Pdci. Dr Meïté Zoumana s’est également prononcé sur la polémique autour du Congrès du Pdci, les élections de 2015 et l’avenir du Rhdp.
Dr Meïté Zoumana, vous êtes maire Pdci de la commune de Sifié, le seul élu au niveau des municipales dans la vaste région du Nord. Expliquez-nous comment s’est passée cette campagne ?
La campagne, que nous avons menée pendant les municipales, a été une campagne très sincère sous les couleurs du Pdci-Rda, sous le parrainage du président Bédié que je voudrais remercier de m’avoir autorisé à compétir. La campagne, que nous avons menée, a été une campagne très claire. Nous avons dit que nous sommes du Nord ; nous avons dit à nos populations que nous sommes musulman et Pdci ; nous avons dit à nos parents que nous sommes Malinké et Pdci parce que nous ne voyons aucune contradiction entre les principes de base qui animent le Pdci et mes origines. Mes parents ont donc choisi en connaissance de cause. Ils n’ont pas été trompés ; ils ont voté Pdci à plus de 50 %.
Mais, comment avez-vous réussi cet exploit quand on sait que Sifié fait partie du bastion du Rdr ?
Je voudrais dire que j’ai souhaité gagner ces élections sous les couleurs du Rhdp ; j’ai fait des démarches dans ce sens. Malheureusement, nos alliés n’ont pas prêté une oreille attentive à cette requête. Alors que nous, à Séguéla et à Sifié, on croit au Rhdp. Mais ce qui a compté aux yeux de la population, c’est que nous avons été toujours aux côtés de nos parents.
C’est donc ce qui a fait la différence ?
Oui. Non seulement nous avons toujours été aux côtés de nos populations, mais aussi, chaque fois que nos parents nous ont confié des missions, nous les faisons avec la plus grande délicatesse et de façon efficace. Ce qui a beaucoup compté aux yeux des populations, c’est la gouvernance. Par le passé, nos parents nous confié des projets que nous avons exécutés à leur profit en y laissant parfois des plumes. Au regard de tout cela, les populations ont dit, même s’il est Pdci, il n’y a pas de mal à le choisir parce que dans tous les cas le Rdr est un transfuge du Pdci.
Quels sont vos rapports avec les autres élus, du Rdr, de votre région?
Je vais vous dire que les rapports sont très bons. J’ai été appelé par tous les élus de la région, à commencer, par le président du Conseil régional. J’ai été appelé par le maire élu de Séguéla, par le maire de Kani, ils m’ont tous félicité. Et m’ont rassuré qu’ils sont à ma disposition. Au niveau de l’animation de la région, pour le moment, on travaille en Rhdp.
Au niveau de la direction du Pdci, quelle a été sa contribution dans cette victoire ?
La contribution du parti a été la même chose pour tous les candidats du Pdci
Mais vous appartenez à une zone beaucoup plus difficile ?
Oui, c’est une zone difficile. En allant en campagne, j’ai reçu ce que tous les candidats du Pdci ont reçu. On s’est battu, on a eu le soutien de la jeunesse. Mais je vais vous dire une chose : nos responsables du Pdci ont intérêt à se réveiller et à aller à la reconquête du Nord.
C’est-à-dire ?
Ce qui m’a vraiment marqué dans cette campagne, c’est que la campagne n’a pas été aussi douloureuse comme on pourrait le penser. Nos parents ne m’ont pas élu parce que je leur ai distribué de l’argent. Dans la capitale de la commune, je n’ai rien dépensé. Là où j’ai un peu dépensé, c’est quand j’ai reçu les jeunes et je leur ai fait à manger. C’est parfois la population qui a mis la main à la poche puisqu’à ma grande surprise, c’est elle qui est venue installer une bâche à mon Quartier général et deux cents (200) chaises à ses propres frais. Par ces actions, mes parents me font comprendre qu’ils n’ont pas besoin de mon argent, mais de moi pour les aider à développer Sifié, du Pdci pour développer Sifié à nous organiser. Des projets pour les aider à se prendre en charge. A Sifié, en conclusion, je n’ai rien dépensé. C’est la population qui s’est organisée pour faire ma campagne.
C’est donc la preuve que le Pdci existe bel et bien à Sifié ?
Oui, le Pdci existe bel et bien à Sifié, même dans tout le Nord de la Côte d’Ivoire. Nos populations sont foncièrement Pdci. Vous avez vu que le candidat du Pdci à Korhogo a eu un score d’environ 30%. Ce n’est pas rien. Il faut saluer ce travail. C’est la preuve qu’il ne devrait pas avoir de région taboue pour aucun parti. Il ne devrait pas avoir de région taboue pour le Pdci ; ce que j’ai constaté, avec les populations, c’est que chaque parti est capable de gagner des élections dans n’importe quelle région de la Côte d’Ivoire sur la base d’un programme politique correct.
Ce que vous dites m’amène à vous demander si le Pdci en 2015 est en mesure de présenter un candidat ?
C’est un problème délicat, mais je vais être sincère. Peut-être que ce que je vais dire n’est pas le voeu de nombre de militants. Nous venons de sortir d’une situation difficile. Les élections de 2010 ont laissé beaucoup de séquelles. Toutes les plaies, à mon avis, ne sont pas encore pansées. A mon humble avis, je considère que les élections de 2015 sont des élections à risques.
Et pourquoi ?
Ce sont des élections à risques parce que les tensions sont encore vives. On a mis des Commissions de réconciliation en place, mais quels en sont les résultats concrets ? Par conséquent, j’encourage nos deux (02) patrons, les présidents Bédié et Alassane à continuer dans le tandem qu’ils ont mis en place. Dans l’intérêt de la Côte d’Ivoire, pour éviter ce que nous avons vécu en 2010, je pense que nous devons aller en Rhdp. Evidemment, beaucoup de gens ne seront pas d’accord, mais celui qui a vécu la crise et celui qui était au frais à l’étranger et qui a tout suivi dans les media, ne peuvent pas avoir la même réaction. Toutefois, nos alliés, en occurrence le Rdr, doivent faire preuve de sagesse, faire preuve d’humilité et de rassemblement.
Comment appréciez-vous les rapports entre le Rdr et le Pdci au sein du Rhdp ?
C’est qu’une œuvre humaine n’est jamais parfaite. Même si le président Alassane Ouattara a toutes les volontés du monde pour le renforcement et la cohésion des deux (02) partis, mais chacun des deux (02) présidents a un entourage. Je voudrais vous rappeler que les problèmes de ce pays ont débuté quand ceux, qui se réclament héritiers d’Houphouët ont commencé à ne plus s’entendre. Ces problèmes sont devenus plus graves quand il y a eu mésentente entre Alassane et Bédié. Je suis satisfait de l’alliance Rhdp. C’est elle qui nous a permis de nous retrouver dans cette relative paix que nous vivons aujourd’hui. Des efforts ont été faits de part et d’autre. Il faut reconnaître que le pays est en chantier en matière de réhabilitation des infrastructures routières. Dans l’intérêt de la Côte d’Ivoire, de la paix, je pense que pour consolider cette démarche du président Bédié et du président Alassane, nous avons intérêt à aller en Rhdp. Parce qu’il faut reconnaître que cet équilibre que nous vivons aujourd’hui, est encore fragile.
Le Pdci prépare en ce moment son Congrès. Des sons discordants sont entendus de part et d’autre à propos de la candidature du président Bédié. Vous, quelle est votre position ?
Vous devinez aisément ma réponse sur la question. Je vous ai dit que les présidents Bédié et Alassane ont commencé un travail. Il n’y a pas mieux placé que ces deux (02) personnalités pour terminer ce travail. C’est un travail Rhdp. Le Pdci a participé à 30% à l’élection du président Alassane. Nous sommes donc concernés par son bilan. Par conséquent, nous devons être acteurs et responsables de ce bilan. Le Premier ministre est Pdci ; c’est lui qui met en œuvre la politique du gouvernement. Donc, il faut que ce tandem continue. C’est pour cela que je suis surpris par la polémique autour du 12ème Congrès. Je fais confiance aux responsables du Pdci, au président Bédié, et, je pense qu’il est le mieux placé pour le rajeunissement du parti, mais un rajeunissement en douceur. Bédié est mieux placé pour continuer le travail le temps que le Rhdp soit bien consolidé.
Vous êtes maire de Sifié ; il y a certainement beaucoup de problèmes dans cette localité. Par quoi, allez-vous commencer ? Quelles seront vos priorités ?
Les problèmes sont immenses. Pendant la rébellion, toutes les infrastructures de nos communes sont tombées en ruines. Les écoles, les hôpitaux sont tombés en ruines. Tout est pratiquement à reprendre. On ne peut pas le faire avec le petit budget que les communes du Nord ont. Une commune comme Sifié a comme budget d’investissement 30 millions de francs Cfa par an. Une somme qui n’est pas toujours disponible. On ne pourra rien faire avec cet argent si l’Etat ne nous vient pas en aide. Les priorités sont énormes. Elles sont d’ordre éducatif, sanitaire, etc. On fait appel au président de la République, au Premier ministre et au gouvernement pour qu’ils se penchent sur ces communes de l’ex-Cno.
Interview réalisée par DJE KM
Dr Meïté Zoumana, vous êtes maire Pdci de la commune de Sifié, le seul élu au niveau des municipales dans la vaste région du Nord. Expliquez-nous comment s’est passée cette campagne ?
La campagne, que nous avons menée pendant les municipales, a été une campagne très sincère sous les couleurs du Pdci-Rda, sous le parrainage du président Bédié que je voudrais remercier de m’avoir autorisé à compétir. La campagne, que nous avons menée, a été une campagne très claire. Nous avons dit que nous sommes du Nord ; nous avons dit à nos populations que nous sommes musulman et Pdci ; nous avons dit à nos parents que nous sommes Malinké et Pdci parce que nous ne voyons aucune contradiction entre les principes de base qui animent le Pdci et mes origines. Mes parents ont donc choisi en connaissance de cause. Ils n’ont pas été trompés ; ils ont voté Pdci à plus de 50 %.
Mais, comment avez-vous réussi cet exploit quand on sait que Sifié fait partie du bastion du Rdr ?
Je voudrais dire que j’ai souhaité gagner ces élections sous les couleurs du Rhdp ; j’ai fait des démarches dans ce sens. Malheureusement, nos alliés n’ont pas prêté une oreille attentive à cette requête. Alors que nous, à Séguéla et à Sifié, on croit au Rhdp. Mais ce qui a compté aux yeux de la population, c’est que nous avons été toujours aux côtés de nos parents.
C’est donc ce qui a fait la différence ?
Oui. Non seulement nous avons toujours été aux côtés de nos populations, mais aussi, chaque fois que nos parents nous ont confié des missions, nous les faisons avec la plus grande délicatesse et de façon efficace. Ce qui a beaucoup compté aux yeux des populations, c’est la gouvernance. Par le passé, nos parents nous confié des projets que nous avons exécutés à leur profit en y laissant parfois des plumes. Au regard de tout cela, les populations ont dit, même s’il est Pdci, il n’y a pas de mal à le choisir parce que dans tous les cas le Rdr est un transfuge du Pdci.
Quels sont vos rapports avec les autres élus, du Rdr, de votre région?
Je vais vous dire que les rapports sont très bons. J’ai été appelé par tous les élus de la région, à commencer, par le président du Conseil régional. J’ai été appelé par le maire élu de Séguéla, par le maire de Kani, ils m’ont tous félicité. Et m’ont rassuré qu’ils sont à ma disposition. Au niveau de l’animation de la région, pour le moment, on travaille en Rhdp.
Au niveau de la direction du Pdci, quelle a été sa contribution dans cette victoire ?
La contribution du parti a été la même chose pour tous les candidats du Pdci
Mais vous appartenez à une zone beaucoup plus difficile ?
Oui, c’est une zone difficile. En allant en campagne, j’ai reçu ce que tous les candidats du Pdci ont reçu. On s’est battu, on a eu le soutien de la jeunesse. Mais je vais vous dire une chose : nos responsables du Pdci ont intérêt à se réveiller et à aller à la reconquête du Nord.
C’est-à-dire ?
Ce qui m’a vraiment marqué dans cette campagne, c’est que la campagne n’a pas été aussi douloureuse comme on pourrait le penser. Nos parents ne m’ont pas élu parce que je leur ai distribué de l’argent. Dans la capitale de la commune, je n’ai rien dépensé. Là où j’ai un peu dépensé, c’est quand j’ai reçu les jeunes et je leur ai fait à manger. C’est parfois la population qui a mis la main à la poche puisqu’à ma grande surprise, c’est elle qui est venue installer une bâche à mon Quartier général et deux cents (200) chaises à ses propres frais. Par ces actions, mes parents me font comprendre qu’ils n’ont pas besoin de mon argent, mais de moi pour les aider à développer Sifié, du Pdci pour développer Sifié à nous organiser. Des projets pour les aider à se prendre en charge. A Sifié, en conclusion, je n’ai rien dépensé. C’est la population qui s’est organisée pour faire ma campagne.
C’est donc la preuve que le Pdci existe bel et bien à Sifié ?
Oui, le Pdci existe bel et bien à Sifié, même dans tout le Nord de la Côte d’Ivoire. Nos populations sont foncièrement Pdci. Vous avez vu que le candidat du Pdci à Korhogo a eu un score d’environ 30%. Ce n’est pas rien. Il faut saluer ce travail. C’est la preuve qu’il ne devrait pas avoir de région taboue pour aucun parti. Il ne devrait pas avoir de région taboue pour le Pdci ; ce que j’ai constaté, avec les populations, c’est que chaque parti est capable de gagner des élections dans n’importe quelle région de la Côte d’Ivoire sur la base d’un programme politique correct.
Ce que vous dites m’amène à vous demander si le Pdci en 2015 est en mesure de présenter un candidat ?
C’est un problème délicat, mais je vais être sincère. Peut-être que ce que je vais dire n’est pas le voeu de nombre de militants. Nous venons de sortir d’une situation difficile. Les élections de 2010 ont laissé beaucoup de séquelles. Toutes les plaies, à mon avis, ne sont pas encore pansées. A mon humble avis, je considère que les élections de 2015 sont des élections à risques.
Et pourquoi ?
Ce sont des élections à risques parce que les tensions sont encore vives. On a mis des Commissions de réconciliation en place, mais quels en sont les résultats concrets ? Par conséquent, j’encourage nos deux (02) patrons, les présidents Bédié et Alassane à continuer dans le tandem qu’ils ont mis en place. Dans l’intérêt de la Côte d’Ivoire, pour éviter ce que nous avons vécu en 2010, je pense que nous devons aller en Rhdp. Evidemment, beaucoup de gens ne seront pas d’accord, mais celui qui a vécu la crise et celui qui était au frais à l’étranger et qui a tout suivi dans les media, ne peuvent pas avoir la même réaction. Toutefois, nos alliés, en occurrence le Rdr, doivent faire preuve de sagesse, faire preuve d’humilité et de rassemblement.
Comment appréciez-vous les rapports entre le Rdr et le Pdci au sein du Rhdp ?
C’est qu’une œuvre humaine n’est jamais parfaite. Même si le président Alassane Ouattara a toutes les volontés du monde pour le renforcement et la cohésion des deux (02) partis, mais chacun des deux (02) présidents a un entourage. Je voudrais vous rappeler que les problèmes de ce pays ont débuté quand ceux, qui se réclament héritiers d’Houphouët ont commencé à ne plus s’entendre. Ces problèmes sont devenus plus graves quand il y a eu mésentente entre Alassane et Bédié. Je suis satisfait de l’alliance Rhdp. C’est elle qui nous a permis de nous retrouver dans cette relative paix que nous vivons aujourd’hui. Des efforts ont été faits de part et d’autre. Il faut reconnaître que le pays est en chantier en matière de réhabilitation des infrastructures routières. Dans l’intérêt de la Côte d’Ivoire, de la paix, je pense que pour consolider cette démarche du président Bédié et du président Alassane, nous avons intérêt à aller en Rhdp. Parce qu’il faut reconnaître que cet équilibre que nous vivons aujourd’hui, est encore fragile.
Le Pdci prépare en ce moment son Congrès. Des sons discordants sont entendus de part et d’autre à propos de la candidature du président Bédié. Vous, quelle est votre position ?
Vous devinez aisément ma réponse sur la question. Je vous ai dit que les présidents Bédié et Alassane ont commencé un travail. Il n’y a pas mieux placé que ces deux (02) personnalités pour terminer ce travail. C’est un travail Rhdp. Le Pdci a participé à 30% à l’élection du président Alassane. Nous sommes donc concernés par son bilan. Par conséquent, nous devons être acteurs et responsables de ce bilan. Le Premier ministre est Pdci ; c’est lui qui met en œuvre la politique du gouvernement. Donc, il faut que ce tandem continue. C’est pour cela que je suis surpris par la polémique autour du 12ème Congrès. Je fais confiance aux responsables du Pdci, au président Bédié, et, je pense qu’il est le mieux placé pour le rajeunissement du parti, mais un rajeunissement en douceur. Bédié est mieux placé pour continuer le travail le temps que le Rhdp soit bien consolidé.
Vous êtes maire de Sifié ; il y a certainement beaucoup de problèmes dans cette localité. Par quoi, allez-vous commencer ? Quelles seront vos priorités ?
Les problèmes sont immenses. Pendant la rébellion, toutes les infrastructures de nos communes sont tombées en ruines. Les écoles, les hôpitaux sont tombés en ruines. Tout est pratiquement à reprendre. On ne peut pas le faire avec le petit budget que les communes du Nord ont. Une commune comme Sifié a comme budget d’investissement 30 millions de francs Cfa par an. Une somme qui n’est pas toujours disponible. On ne pourra rien faire avec cet argent si l’Etat ne nous vient pas en aide. Les priorités sont énormes. Elles sont d’ordre éducatif, sanitaire, etc. On fait appel au président de la République, au Premier ministre et au gouvernement pour qu’ils se penchent sur ces communes de l’ex-Cno.
Interview réalisée par DJE KM
